On sait qu'au siècle dernier, la ville de Liège et sa banlieue comptaient, outre la cathédrale, sept collégiales; trente-deux paroisses; vingt-trois couvents d'hommes; vingt-sept couvents de femmes et bon nombre de chapelles. Les lois des 15 fructidor an IV (1 septembre 1796) et 5 frimaire an VI (25 novembre 1797) vinrent supprimer, dans les pays annexés à la république française, toutes les corporations religieuses et les édifices du culte, convertirent leurs biens en propriétés dites nationales et les firent mettre en vente aux enchères publiques.
Telles sont les causes qui ont fait disparaître un certain nombre d'édifices religieux dont il ne reste aucune trace.
Nous avons cru qu'une notice sur l'origine et la destinée de ces divers édifices serait bien accueillie du lecteur, qui voudra bien nous pardonner la défectuosité de notre travail en faveur du motif qui nous a guidé, c'est-à-dire de ne pas laisser totalement s'effacer les souvenirs, déjà trop éteints, de nos vieux monuments liégeois.
Cette nomenclature comprend les édifices de toute catégorie qui ont disparu ou existent encore; ils sont divisés comme suit
I. La Cathédrale et les Collégiales ou églises sous la direction du clergé régulier.
Il. Les Églises paroissiales.
III. Les Chapelles.
IV. Les Abbayes d'hommes.
V. Les Abbayes de femmes,
VI. Les Couvents d'hommes.
VII. Les Couvents de femmes.
VIII. Les Béguinages, Hôpitaux et Hospices, et
IX. Les édifices et constructions publics.
I. CATHEDRALE ST LAMBERT.
La construction de ce temple est dûe à S. Hubert qui le fit bâtir en 709 sur l'emplacement de la chapelle élevée en 580 par l'évêque Monulphe et qui était dédiée aux SS. Cosme et Damien. S. Hubert plaça son église sous l'invocation de N.-D. et de S. Lambert, et y établit vingt chanoines qui furent portés à trente par l'évêque Floribert, mort, en 746. En 881, elle fut pillée et dévastée par les Normands qui ravagèrent à cette époque une partie de l'Europe. L'évêque Notger la fit démolir en 972 et en reconstruisit une plus vaste et plus solide dans laquelle il fonda un chapitre de 60 chanoines. Outre ces derniers il y eut dans la suite deux autres collèges de chanoines attachés à la cathédrale, savoir: le collège St-Materne qui comptait onze chanoines et celui de St-Gilles ou le la Petite-Table, composé de douze chanoines. L'édifice commencé par Notger fut achevé et consacré par l'évêque Baldric II en 1015. Le 28 août 1185, un incendie qui dura treize jours réduisit en cendres la cathédrale, le palais et plusieurs édifices avoisinants. Reconstruite de nouveau en 1189, l'église St-Lambert fut saccagée et mise au pillage par les troupes de Henri Ier, duc de Brabant en 1212. Buchard de Hainaut, prévôt de la cathédrale, fit construire à ses trais en 1275 le portail donnant vers le palais, et la rosace qui surmontait ce portail fut donnée par Griseal de Bierset, chantre de la dite église. Ce même Buchard que nous venons de citer et Guillaume d'Auvergne, archidiacre de Condroz, firent élever le grand portail du côté de la Place-Verte. La grande tour qui faisait face à la rue Souverain-Pont fut achevée en 1433 et le portail du côté du Marché en 1460. En 1468, le temple fui livré au pillage par Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne, qui emporta avec lui les archives du chapitre de la cathédral, et les dirigea sur Metz, en Lorraine. Erard de la Marck fit fondre en 1533 les cloches de la grande tour; l'une nommée Erard pesait quinze mille livres, et l'autre Chrisogone ou Grison, douze mille. La grande tour dont la voute s'était écroulée en 1733 fut réparée en 1752, et l'on y plaça en 1755 les cloches pour le nouveau carillon. En 1792, lors de l'invasion française, la cathédrale servit, de magasins, d'écuries et d'arsenal. En 1794, elle fut démolie en vertu d'un arrêté de l'Administration de Liège, et les derniers débris de ce beau temple, disparurent en 1818 pour servir de fondements au Théâtre et au fort de la Chartreuse. Une des cloches de St-Lambert, la cloche Henri, se trouve à l'église St-Denis et le carillon à l'église St-Paul.
St-Barthélemi. - En 1010, Godescal de Morialmé, grand-prévôt de la cathédrale, fit bâtir la Collégiale de St-Barthélemi sur l'emplacement d'une église dédiée à S. Servais et y fonda un chapitre de douze chanoines. La consécration en fut faite en 1015 par Balderic II, successeur de Notger; l'évêque Réginard ajouta huit chanoines à ceux qui existaient déjà et en 1043 Wazon en porta le nombre à trente par la fondation de dix nouvelles prébendes. Jusqu'en 1701 la voûte de cette église était en bois; à cette époque elle fut voûtée en briques ainsi que plusieurs autres églises de Liége. Elle est aujourd'hui convertie en église primaire.
Ste-Croix. - Cette église, bâtie par Notger en 978 sur l'emplacement du château Silvestre, appartenant à Radus des Prez, fut dotée de quinze chanoines qui, en 1045, furent portés à trente par l'évêque Wazon. Notger en fit la consécration en 986. Reconstruite vers 1391, elle fut restaurée de nouveau en 1758; on y a fait de grandes réparations dans ces dernières années. Elle a été transformée en paroisse après le concordat du 15 juillet 1801.
St-Denis. Fondée en 987 par trois frères, Nithard, Jean et Godescal qui y établirent vingt chanoines; elle fut consacrée par Notger qui porta le nombre des chanoines à trente. Incendiée par la foudre en 1003 et reconstruite par Notger, la dédicace en fut faite en 1011 par Balderic II. En 1701, elle fut voûtée en briques comme St-Barthélemi. Elle est devenue église paroissiale depuis le concordat de 1801; les vitraux peints du choeur datent de 1852.
St-Jean-Évangéliste. - Collégiale bâtie par Notger en 981 avec des pierres provenant des églises démolies après la prise du château de Chèvremont par cet évêque. Elle fut achevée et consacrée en 987 et dotée de trente chanoines. Démolie et reconstruite en 1756 par Renoz, architecte liégeois, elle est maintenant église paroissiale. Le 12 fructidor de l'an VI, (septembre 1798), l'église St-Jean-Evangéliste, le cloître et les autres bâtiments d'une contenance de 8 verges grandes , 17 petites et 208 pieds carrés furent vendus 1,205,000 fr. à 3 ex-chanoines de cette collégiale. Un 10e seulement du prix de vente des biens nationaux était exigible en numéraire; les neuf autres dixièmes pouvaient se liquider en bons créés par la république, déjà en discrédit à cette époque.
St-Martin-en-Mont. - Cette église fut édifiée en 963 par l'évêque Eracle qui y mit trente chanoines; elle fut achevée par Notger en 972. Le 4 août 1312, elle fut incendiée dans une émeute des bourgeois contre les nobles réfugiés dans cette église et qui y périrent au nombre d'environ deux cents. La première reconstruction de ce temple eut lieu en 1313 et la seconde en 1542, sous la direction de Paul de Ryckel , architecte liégeois. C'est aujourd'hui une église primaire dont le curé a le titre de doyen.
St-Paul. - En 967, l'évêque Eracle construisit cette église sur l'emplacement de l'église St-Capraise, bâtie en 833 par l'évêque Pirard, à l'endroit où se trouvait une chapelle primitivement dédiée à S. Germain et fondée en 785 par Radulphe des Prez. Eracle institua un collège de vingt chanoines, auxquels Notger qui acheva le temple commencé par son prédécesseur, en ajouta dix autres. L'église actuelle fut commencée en 1289, reconstruite en 1528 et terminée en 1557. Après la destruction de la dardanelle élevée sur le Pont-des-Arches, en 1790, le Christ qui se trouvait au-dessus de cette tour depuis 1663, et qui était l'oeuvre de Delcour, sculpteur liégeois, fut transféré à l'église St-Paul dont il surmonte depuis 1861 la porte d'entrée intérieure. En 1802, l'ex-collégiale fut érigée en cathédrale et en 1805 l'on y transporta les orgues de l'ancienne collégiale de St-Pierre. Le clocher actuel date de l'an 1811. On y a placé le carillon de l'ancienne cathédrale de St-Lambert dont le gouvernement impérial fit don à la nouvelle cathédrale en 1804.
St-Pierre. - Ce fut S. Hubert, évêque de Liège qui fonda cette église en 709. Il appela 15 moines bénédictins de l'abbaye de Stavelot, qu'il installa dans les bâtiments annexés à l'église St-Pierre. En 881, les Normands qui ravageaient le pays de Liège, détruisirent le monastère avec ses habitants. Ce ne fut qu'en 934, que l'évêque Richaire reconstruisit l'église St-Pierre et l'érigea en collégiale de trente chanoines, dont Obert fit la consécration en 1110. En 1185, elle disparut dans l'incendie qui consuma la cathédrale; la reconstruction se fit bientôt après. Supprimée le 25 novembre 1797, la démolition eut lieu en 1811, mais les fondations des anciens cloîtres ne disparurent qu'en 1860.
II. ÉGLISES PAROISSIALES.
St-Adalbert. - Fondée par Notger en l'an 1000, elle a été démolie en 1809. La rue Laruelle est située sur une partie de l'emplacement de cette église.
Ste-Aldegonde. - Fondée en 1125 par l'évêque Albéron, à côté de l'église St-Denis (derrière le choeur). Elle a été démolie en 1809.
St-André. - Construite par Farabert en 950 suivant les uns, par Hugues de Verdun en 961, suivant d'autres. Les chevaliers de l'Ordre Teutonique établi en 1191, firent leurs cérémonies dans cette église depuis 1255 jusqu'en 1468 qu'elle fut incendiée dans le sac de la ville de Liège par le duc de Bourgogne. Renoz, architecte liégeois la reconstruisit en 1772, telle qu'elle est aujourd'hui. Pendant la Révolution française, elle fut métamorphosée en temple de l'insensé, culte théo-philantropique, puis en boucherie. Elle servit ensuite à diverses expositions, de Musée, etc., c'est aujourd'hui le local de la Bourse et du Marché aux grains.
Ste-Catherine. - Ce fut un bourgeois de Liège nommé Jean de Lardier qui on 950 fit construire cette église. En 1250, elle fut rebâtie partiellement, et en 1359, Jean de Jupille donna sa maison de Neuvice pour agrandir l'église. Elle fut reconstruite vers 1465 et détruite eu 1691, lors du bombardement de Liège par le maréchal de Boufflers. Elle fut réédifiée bientôt après et demeura l'une des trente-deux paroisses jusqu'à l'époque de la révolution française. Elle devint ensuite une succursale de l'église St-Denis, puis fut desservie par les PP. Rédemptoristes. Aujourd'hui elle appartient aux Pères Jésuites qui y célèbrent les offices.
St-Clément. - Cette paroisse fut fondée en 1125 par Albéron, évêque de Liège, et enveloppée en 1185 dans l'incendie qui dévora plusieurs édifices. Supprimée en 1797, elle devint en 1808 une école de médecine et fut démolie en 1846. Elle était située au sommet des degrés de St-Pierre, vis-à-vis de l'église de ce nom.
St-Christophe. - Cette église doit sa fondation à Lambert le Bègue qui la fit construire en 1179 sur un terrain qui lui appartenait. L'évêque Radulphe en fit la dédicace en 1182. Elle a été rebâtie au 17e siècle.
St-Étienne. - Bâtie en 947 par Hugues, évêque de Liège. En 1798 elle fut transformée en salle de spectacle et démolie en 1806. Elle était située dans la rue qui porte son nom, près l'église St-Denis, vis-à-vis du bureau de l'Administration des hospices civils. Le 12 vendémiaire an VII (octobre 1799), l'église, la sacristie, le cimetière, etc., le tout contenant 1 verge grande, 3 petites et 30 pieds carrés, furent vendus pour la somme de 140,000 francs.
St-Foi, - La construction de cette église eut lieu en 1110; elle est attribuée à l'évêque Otbert.
St-Gangulphe. - La fondation de cette paroisse remonte à l'année 1190. Après la destruction de l'église St-André en 1468, elle servit à la célébration des offices de l'Ordre Teutonique pendant un certain laps de temps. Elle fut démolie et reconstruite en 1738. Elle était située au pied du Pont-d'Ile, à l'angle de la rue de la Wache; la tour qui est très-petite subsiste encore au-dessus de la maison N° 51, rue St-Gangulphe. Le 22 fructidor an VI (septembre 1798), l'église, le cimetière et la maison pastorale de la contenance de 4,403 pieds carrés, furent vendus au prix de 30,000 francs.
St-Georges. - Édifiée par Farabert en 949, cette paroisse fut reconstruite en 1738, devint après la révolution propriété privée et servit de magasin. Elle est aujourd'hui en possession des Pères de la Société de Jésus qui vont la restaurer et la rendre au culte.
Ste-Gertrude. Fondée en 1034 ou 1044 par Étienne, abbé de St-Laurent, elle fut rebâtie dans la suite et consacrée en 1429. Elle était située au faubourg St-Laurent et dépendait de l'abbaye de ce nom un peu en dessous de laquelle elle était construite.
St-Hubert. - Ce fut l'évêque Otbert qui fit construire cette église en 1110. Elle a été démolie en 1803. Elle était située au haut de la rue qui porte son nom, au coin ou tournant de la rue.
St-Jean-Baptiste. - La fondation de cette paroisse est due à Godefroid-le-Changeur ou de Féronstrée, qui la fit bâtir en 1203. Une des clauses de l'acte de fondation stipulait pour les paroissiens de St-Jean-Baptiste le droit de choisir et de nommer leur curé. La consécration de l'église fut faite par l'évêque Hugues de Pierpont. Reconstruite au commencement du siècle dernier, elle fut, en 1798, vendue pour la somme de 300,000 francs. La démolition eut lieu bientôt après et les décombres servirent à construire le quai entre Coronmeuse et St-Léonard. Cette église était située au coin des rues St-Jean-Baptiste et Féronstrée. La propriété Rocour a été bâtie sur son emplacement.
Ste-Marie-Madeleine. - Elle fut construite en 966 par le chevalier Guy de Flémalle et consacrée par Éracle. On la rebâtit en 1663 Mais elle ne tarda pas à s'écrouler; en 1671 eut lieu la reconstruction d'une nouvelle église qui fut supprimée en 1797. Convertie depuis en magasin, elle fut incendiée en 1858 et démolie en 1860. Le terrain qu'elle occupait a été converti en place publique qui porte le nom de Place de la Madeleine.
Ste-Marguerite. - On attribue à Eracle la fondation de cette église vers 966, mais ce fut Guy de Flémalle qui contribua le plus à sa construction par ses libéralités. Cette paroisse a été rebâtie à diverses époques.
St-Martin-en-Ile. - Fondée en 1037 par Réginard, cette église était sous la dépendance de la collégiale St-Paul. Elle a été démolie en 1798 ; la vente en eut lieu pour le prix de 13,000 francs. L'église, le cimetière et dépendances occupaient un terrain de 4 verges grandes, 12 petites et 2 pieds carrés. Le tout était situé à gauche de la Place St-Paul, à peu près derrière le choeur de l'église de ce nom.
St-Michel. - Cette église a été bâtie par Notger en 980 et reconstruite vers 1738. Après sa démolition, le terrain qu'elle occupait a été converti en place publique, qui porte le nom de place St-Michel et qui est située au bas de la Haute-Sauvenière.
St-Nicolas. - Henri de Verdun fit construire cette église en 1080. La tour menaçant ruine fut rebâtie en 1737, et l'église démolie en 1805. Elle était située à l'endroit où se trouve actuellement la place Grétry, au quartier d'Outre-Meuse. Cette paroisse était sous la dépendance de l'abbaye de Beaurepart.
St-Nicolas-aux-Mouches. - Ce fut Réginard qui fonda cette église en 1032. Reconstruite en 1686, aux dépens du doyen de Halen, la dédicace en fut faite par le suffragant Blavier. Elle était construite derrière le choeur de l'église Ste-Croix, à l'endroit où se trouve aujourd'hui la demeure de M. le sculpteur Halleux.
St-Nicolas-aux-Trez. - Fondée en 814, elle était située près des Prémontrés, au coin de la rue du Vert-Bois, sur l'emplacement de la marbrerie de M. Fincoeur. C'était une dépendance de l'abbaye de St-Jacques.
Notre_Dame-aux-Fonts. - Elle fut bâtie par Notger, en 982 avec des pierres provenant du château de Chèvremont. Elle était nommée aux Fonts, parce que Notger y fit transporter les fonts baptismaux qui étaient à St-Lambert, à laquelle elle était adossée. Elle a été démolie en 1794, et était située entre la rue Gérardrie et la place Verte. Les fonts baptismaux de cette église qui datent de 1112, sont aujourd'hui à l'église St-Barthélemi.
St-Pholien. - Eustache des Prez fonda cette paroisse en 1189. Reconstruite dans le siècle dernier, restaurée en 1834, elle a été rebâtie de nouveau en 1850 et consacrée en 1859. Elle était une dépendance de l'abbaye du Val des Écoliers.
St-Remacle. Fondée par Reinier, doyen de St-Lambert, en 976. Elle fut incendiée en 1075 et rebâtie au moyen de collectes faites parmi les paroissiens. Incendiée de nouveau le 9 juillet 1612, elle fut reconstruite peu de temps après. L'église actuelle date du milieu du XVIII siècle.
St-Remacle en Mont. - Ce fut le doyen de St-Martin qui, en 976, fonda cette église paroissiale. Elle était située à gauche du Mont-St-Martin, vis-à-vis l'église de ce nom et a été démolie en 1809.
St-Remi. - L'évêque Nithard la fonda en 1040 et Richaire la consacra. Elle fut reconstruite en 1644 et était située place St-Jacques, sur l'emplacement actuel de la propriété Whetnall. Le 2 vendémiaire an VII, (octobre 1799), cette église et dépendances contenant 4 verges grandes 1 petite et 186 pieds carrés furent vendues au prix de 148,000 francs.
St-Servais. - Fondée par Ricaire, en 935 ou 944 et reconstruite en style ogival en 1584. 15811. Le 22 fructidor an VI, (septembre 1798), elle fut vendue pour la somme de 100,000 francs, Un arrêté de l'administration d'arrondissement ordonna, sur le rapport de la Commission des arts, que les vitraux peints de cette église, ne feraient pas partie de la vente de la dite église, et que l'acquéreur serait tenu de les laisser dans l'état où ils se trouvaient.
St-Séverin. - Eracle la fonda en 966. On y construisit une nouvelle tour en 1493. L'obstacle apporté par cette église à la circulation fut cause qu'on la démolit en 1783. La ville fournit gratuitement le terrain et le clergé donna 40,000 florins, pour sa reconstruction. Le cimetière de la nouvelle église, fut transféré au-dessus de Hocheporte et entouré de murs. Cette église supprimée en 1797, sert aujourd'hui de Halle-aux-Viandes; le premier étage est occupé par les écoles communales.
St-Thomas. - Cette église fondée par Nithard en 1041, fut reconstruite en 1738 et supprimée en 1797. Incendiée en partie en 1803, elle fut réparée et servit d'entrepôt jusqu'en 1856, époque à laquelle elle fut démolie et remplacée par une place publique, et des bâtiments servant de salles d'écoles. Les pierres de la porte principale de cette église ont servi à construire celle de St-Denis donnant sur la place du même nom.
St-Ursule. Elle fut bâtie et consacrée par Henri de Leyeu en 1147, et était primitivement placée sous l'invocation de St-Pholien. L'incendie qui consuma le Palais en 1185, l'anéantit également. En 1540, la toiture fut enfoncée par la chute de l'une des tours du palais. Incendiée de nouveau en 1734, elle fut rebâtie en 1735, puis réunie à l'église Ste-Croix, vendue à la ville et par celle-ci à l'État; elle fait actuellement partie du palais.
Ste-Véronique. - Construite en 785 par Radulphe des Prez, sous l'invocation de S. Martin. En 815, elle fut consacrée par le Pape St-Léon et reconstruite en 1669. D'autres versions attribuent la fondation de cette église à Ogier le Danois qui la fit construire en l'an 814. On dit aussi qu'elle fut brûlée par les Normands. L'église Ste-Véronique était une dépendance de l'abbaye de St-Laurent. Elle a été démolie et reconstruite en 1847.
St-Vincent. Primitivement fondée et dédiée à Ste-Marie, par Baldric II en 1009, l'église St-Vincent, à la Boverie, fut reconstruite en 1724; elle ne fut achevée qu'en 1734. Elle a été reconstruite depuis.
Ste-Walburge. - Ce ne fut d'abord qu'une chapelle, que fit construire en 1330 Guillaume de la Cange, pour l'usage de 'l'hôpital St-Guilleaume. Pierre Stévart, vicaire-général de Liège, la fit démolir en 1613 et l'érigea en paroisse sous l'invocation de Sainte Walburge. Elle fut consacrée le 7 septembre 1614. Cette église servait de paroisse, en même temps qu'aux Sépulchrines dont le couvent était voisin.
Ste-Balbine. - Cette chapelle avait une origine très-ancienne, puisque ce fut Englebert de la Marck, qui la dota en 1355. Elle était située au haut de la rue Pierreuse, du côté droit, et a été démolie en 1816, sous le gouvernement hollandais, lors de la construction de la Citadelle. Elle était desservie par le curé de l'église St-Servais. Le 22 fructidor de l'an VI, cette chapelle ainsi qu'un bâtiment avec jardin, d'une contenance de 1 verge grande, 4 petites et 72 1/2 pieds carrés, furent vendus 40,000 francs.
Ste-Barbe. - Elle était située sur le Pont-des-Arches et disparut en 1643, lors de la chute de ce pont.
Ste-Brigitte. - Construite en 1435 au pied des Degrés-St-Pierre. Elle fut vendue, le 2 brumaire an VII, pour la somme de 10,000 francs.
Chapelle des Clercs. - Cette chapelle fut fondée en 1336, par Englebert de la Marck, alors prévôt de St-Lambert, en commémoration de la paix entre Awans et Waroux. Elle était connue aussi sous le nom de chapelle St-Yves et possédait un collège de douze chapelains, ayant leurs prévôt, doyen, chantre et écolâtre comme les chanoines, mais ils ne disaient pas les heures canoniales. La chapelle des Clercs, avec maison et jardin, furent vendus 128,000 francs le 23 germinal an IX. Située au coin de la rue Souverain Pont et Chapelle-des-Clercs, vis-à-vis l'hôtel actuel des Pays-Bas.
St-Eloy. - Il y avait deux chapelles de ce nom: l'une en la maison Servais de la Vignette, qui a été remplacée par l'hospice des Orphelins, l'autre à la porte de l'abbaye de Robermont , détruite en 1794.
St-Étienne. - Cette chapelle était située, comme celle de St-Eloy, à la porte de l'abbaye de Robermont et disparut aussi en 1794.
Chapelle des Flamands. - Située dans les cloîtres de St-Lambert, elle a été démolie en même temps que la cathédrale.
St-Jean et Ste-Catherine. - Elle a été fondée dans la halle des bouchers en 1358 et n'existe plus.
Chapelle du Paradis. - Construite en 1715, sur le terrain et aux frais d'un nommé Paradis. Cette chapelle existe encore au quai de Fragnée; elle dépend de l'église Ste-Véronique.
Beaurepart (Prémontrés). - Cette abbaye située en dessous du monastère St-Jacques, fut fondée par l'évèque Jean d'Eppes qui y mit des cordeliers ou Mineurs, qu'il fit venir de Floreffe. En 1234, l'abbaye fut incendiée, ce qui contraignit les religieux à aller demeurer aux Bons-Enfants, derrière St-Hubert, pendant que l'on reconstruisait leur couvent. Cette reconstruction, grâce à l'assistance de Radoux de Hozémont, fut terminée dans l'espace de dix mois. En 1243, les Mineurs abandonnèrent définitivement Beaurepart, pour aller se fixer près du Marché, à l'endroit dit Richonfontaine. L'abbaye fut ensuite occupée par les chevaliers de l'Ordre Teutonique, et par les Prémontrés. Ces derniers établis par Albéron 1er, en 1125, quittèrent leur monastère de Cornillon par suite d'échange avec l'évêque Jean de Flandre et allèrent demeurer au Beaurepart. Le monastère fut reconstruit en 1546, mais en 1552 il fallut le rebâtir de nouveau, à la suite d'un ouragan qui renversa toutes les constructions. L'église a été démolie en 1761 et remplacée par celle qui existe actuellement et qui appartient, ainsi que les bâtiments de l'ancienne abbaye, au Séminaire épiscopal de Liège.
St-Gilles (Augustins). - Ce ne fut d'abord qu'un ermitage, où s'établit en 976 un musicien ambulant, nommé Gonderan, originaire de St-Gilles, en Languedoc. Bérenger, abbé de St-Laurent, mort en 1113, en fit don à un chanoine régulier nommé Géricon qui vint l'habiter avec d'autres chanoines. Albéron, évêque de Liège, qui consacra l'église en 1126, contribua beaucoup à l'agrandissement du monastère, converti en abbaye dès l'année 1124. Reconstruite en 1167, à la suite d'un violent incendie, l'abbaye de St-Gilles fut sécularisée par Pie VI, le 27 juin 1786, et les chanoines réunis à ceux de St-Jacques. Des habitations particulières remplacent aujourd'hui les cloîtres.
St-Jacques (Bénédictins). - Cette abbaye doit sa fondation a Balderic II, qui la fit commencer en 1016. Elle fut achevée en 1021 par Walbode et dédiée en 1030 par Reginard. Sa reconstruction commencée en 1420, ne fut terminée qu'en 1522, sous l'abbé Jean de Cromois. En 1538 , l'abbé Nicolas Balis y mit la dernière main, et la consécration de la nouvelle église eut lieu en 1552. Le portail, fait sur les dessins de Lombard peintre liégeois, a été terminé en 1560. L'abbaye fut sécularisée et érigée en collégiale par un bref du Pape Pie VI, le 28 mai 1785. C'est dans ce temple que l'on conservait anciennement, les Chartes et les priviléges de la cité, et que chaque année les bourgmestres nouvelement élus, allaient prêter le serment de maintenir les franchises liégeoises Après le concordat de 1801, la collégiale St-Jacques est devenue église primaire et les cloîtres ont été transformés en habitations particulières.
St-Laurent (Bénédictins). - L'origine de cette abbaye remonte à l'évêque Eracle, qui la fonda en l'année 970. Notger fit travailler aussi à sa construction. En 1034, Réginard termina le monastère et fit consacrer l'église par Pilgrin, archevêque de Cologne. Incendiée en 1568, elle fut reconstruite par les soins de Henri Natalis, 35e abbé; Oger de Loncin y mit la dernière main en 1618. Elle fut canonnée par les troupes allemandes en 1649 et démolie à l'époque de la révolution française. Les bâtiments de l'abbaye sont occupés aujourd'hui par l'hôpital militaire et une partie de la garnison. L'abbé de St-Laurent était titulaire des cures de Ste-Véronique, de Ste-Gertrude et de Ste-Marguerite.
Val des Écoliers (Augustins). - Ce fut Otton des Prez, abbé de de St-Laurent, qui fit bâtir, en 1224, le monastère des Écoliers, en Gravioule. L'évêque Jean d'Eppes y mit en 1230, les chanoines augustins du Val-Benoît. D'abord simple prieuré, ce monastère fut érigé en abbaye par le pape Paul V en 1614. Les religieux s'agrégèrent en 1664 à la congrégation des chanoines réguliers de France, dits de Ste-Geneviève. Ce couvent est aujourd'hui transformé en caserne d'artillerie.
Val-St-Lambert (Ordre de Citeaux). - L'abbaye du Val-St-Lambert fut fondée vers 1188, par Gilles, comte de Clermont. Ce fut Hugues de Pierrepont qui en 1209 fit venir de Siguy, en France, des religieux de l'ordre de Citeaux, qu'il installa à l'endroit nommé Champ-des-Maures, près Seraing. Cette abbaye est aujourd'hui convertie en fabrique de verreries et cristaux.
Robermont (Ordre de Citeaux). - La fondation de cette abbaye remonte à l'année 1015; sa première reconstruction eut lieu en 1193, par Ermède des Prez, première abbesse de Robermont. En 1230, l'incendie en fit sortir les religieuses; elles allèrent remplacer au Val-Benoît les chanoines augustins qui venaient de s'établir au Val des Écoliers. Lambert à Lapide , chanoine de Liège, fit reconstruire le couvent à ses frais, et en 1244, une partie des religieuses du Val-Benoît, rentra dans le couvent de Robermont. C'est sur les terrains qui dépendaient de cette abbaye, que se trouve le cimetière communal de la ville de Liège. Le 22 germinal an V, le couvent de Robermont et ses dépendances, mesurant 3 bonniers, 5 verges grandes et 14 1/4 petites, et la ferme d'une contenance de 35 bonniers, 10 verges grandes et 17 1/4 petites , furent vendues 110,000 livres aux ex-religieuses.
Val-Benoît (Ordre de Citeaux). - L'abbaye du Val-Benoît fut d'abord un prieuré de chanoines augustins érigé vers 1220, par Otton des Prez, doyen de St-Paul. En 1225, la dédicace de l'église fut faite par Conrad, légat du pape Honoré III. Les chanoines du Val-Benoît se rendirent en 1230 au Val des Écoliers, et leur couvent passa aux religieuses de Robermont. L'église a été démolie et les bâtiments convertis en habitations particulières. Le 22 germinal an V, cette propriété d'une contenance de 4 bonniers, 2 verges grandes, 13 verges 3/4 petites fut vendue pour la somme de 22,050 francs.
Augustins. - Le couvent des Augustins fut établi en 1506, par le prieur Thomas Jaupen, grâce à la libéralité d'un chanoine de la cathédrale, nommé Alexandre de Seraing, qui légua pour fonder ce couvent 60 muids d'épeautre, ainsi que ses maisons et jardins situés en Torqueau, près Ste-Véronique. Ces terrains n'ayant pas été reconnus propres à l'établissement projeté, furent échangés contre d'autres situés sur Avroi, où l'on construisit l'église et le couvent. La dédicace de l'église eut lieu en 1527. Lambert d'Oupey, chancelier d'Erard de la Marck, contribua de ses deniers à l'agrandissement du couvent. En 1750, Renoz, architecte liégeois, fut chargé de la reconstruction de l'église, qui devint plus tard magasin de bois, manège, etc., et servit enfin à divers usages. Elle est maintenant la propriété d'une communauté religieuse de femmes qui va la rendre au culte. Le 2 pluviôse an VI, ce couvent avec l'église, bâtiments, jardins, etc., le tout d'une contenance de 4 bonuiers, 5 verges grandes, 13 petites et 282 pieds carrés, furent vendus 530,000 frs.
Begards (Capucins). - Ces religieux s'établirent à Liège vers 1372, sous le règne de Jean d'Arckel. En 1518, ils abandonnèrent leur maison contigue à celle des Carmélites du faubourg St-Léonard. L'évêque Jean de Horne incorpora leur couvent avec ses revenus à celui des dites Carmélites.
Capucins de Hocheporte. - En 1598, ils s'installèrent dans le collège des Jésuites wallons en Ile. Jean Curtius et d'autres riches particuliers, leur firent bâtir un couvent et une église dont la dédicace fut faite en 1608, et qui étaient situés entre le couvent de Ste-Claire et l'établissement des Frères-Célites. L'église a été démolie, mais les jardins et les bâtiments ont été utilisés pour l'hospice des insensés. Le 12 germinal an V, ce couvent contenant un bonnier, 13 verges grandes et 4 1/2 petites fut vendu 15,533 livres.
Capucins de Ste-Marguérite. - Les Capucins de Hocheporte fondèrent en 1667 un second établissement à Ste-Marguerite. Ce fut Gilles-François de Surlet, archidiacre d'Ardenne, qui leur fit bâtir un couvent à ses frais. Il était situé à l'endroit où se trouve aujourd'hui l'établissement de Fontainebleau. Le 1er ventôse an V, le couvent, l'église et dépendances, contenant un bonnier, 9 verges grandes et 11 1/2 petites furent vendues 13,290 francs.
Carmes déchaussés. - Ils vinrent s'établir dans la rue Hors-Château en 1617.Le comte Jean Jacques Barbiano de Bellejoyeuse et de Chokier, contribua dans leurs frais d'établissement pour une somme de 9000 florins. En 1637, ils furent obligés de quitter la ville de Liège, parce qu'on les accusa d'avoir trempé dans le meurtre du bourgmestre Laruelle, mais ils ne tardèrent pas à se justifier et furent autorisés à rentrer en 1640. Leur église fut achevée en 1654. Le 1er ventôse an V, leur couvent contenant un bonnier, 11 verges grandes et 15 1/2 petites fut vendu 61,883 livres, 10 sols à un ex-carme. L'église servit ensuite de magasin à fourrages et devint en 1838 la propriété des PP. Rédemptoristes qui l'ont rendue au culte.
Carmes mitigés. - La fondation de ce couvent eut lieu en 1249, sous Henri de Gueidre. Les carmes mitigés vinrent s'établir dans la rue dite des Barrés, aujourd'hui rue des Carmes, près St-Nicolas aux Trez. La foudre en 1731 mit le feu à la tour de l'église; elle fut rebâtie en 1737. Ce couvent occupait le côté gauche de la rue actuelle des Carmes jusqu'à la rue du Méry. Le 7 fructidor an VI, cette propriété d'une contenance de 18 verges grandes, 14 petites et 8 pieds carrés fut vendue pour la somme de 910,000 francs.
Chartreux. - En 1357, Englebert de la Marck fit don aux chartreux d'un terrain situé en Cornillon sur lequel était construit auparavant un fort qui fut détruit dans un soulèvement des Liégeois. Ils édifièrent sur ce terrain un monastère, avec les fonds que leur laissa à cet effet un certain Jean de Brabant, bourgeois de Liège. Lors du siége de la ville par les troupes de Robert et d'Adolphe, frères de Guillaume de la Marck, en 1488, leur couvent fut détruit de fond en comble. Gilles de Liverlo, prieur du couvent, et qui mourut en 1667, fit construire une nouvelle église. En 1650, les Lorrains ayant ravagé le pays, les Chartreux se réfugièrent à Spa, d'où ils furent rappelés par Ferdinand de Bavière. Leur couvent fut occupé en 1689 par les troupes des États-Généraux, et en juin 1691 par les troupes françaises, lors du bombardement de Liège par le maréchal de Boufflers. En 1700, les Français s'emparèrent de nouveau de leur retraite, ce qui contraignit les religieux à se réfugier à Beaurepart. Pendant l'assaut qui suivit l'occupation du couvent, tous les bâtiments furent détruits et incendiés. Les Chartreux se dispersèrent alors et ne revinrent qu'en 1703, après le départ des Hollandais. L'église fut rebâtie en 1788, et démolie après sa mise en vente comme propriété nationale. Les huit colonnes de marbre de St-Remi, qui paraient le choeur de cette église, ornent aujourd'hui la façade du théâtre, et les bâtiments, que l'on transforma en établissement d'aliénés, sont convertis en refuge pour la vieillesse, sous la direction des Petites Soeurs des Pauvres. Le 22 vendémiaire an VI, ce couvent et ses dépendances contenant deux bonniers, 16 verges grandes et 4 1/4 petites, furent vendus 225,000 francs au comte de Couteleux.
Croisiers (Augustins). - Les Croisiers obtinrent en 1273, sous Henri de Gueldre, l'autorisation de bâtir un couvent, sur un terrain appartenant à l'abbaye de St-Jacques. Ils reconstruisirent une nouvelle église vers 1504. Elle fut démolie en 1817, mais le couvent lui-même ne le fut qu'en 1847. On a élevé sur le terrain qu'il occupait, rue des Croisiers, des écoles communales et, des habitations particulières.
Dominicains. - Ils furent appelés à Liège en 1229, par Hugues de Pierrepont. Leur couvent fut bâti en Ile par Érasme Boulanger, Jean et Pierre de Neuvice, bourgeois de Liège. L'église située à l'endroit où se trouve aujourd'hui le théâtre, fut achevée en 1242 et dédiée à Ste-Catherine par Robert de Langres. La reconstruction de cette église eut lieu en 1674. La brasserie des Dominicains existe encore aujourd'hui; elle est située sur le Pont-d'Ile.
Fratres ou Hiéronymites. - Le but de cette corporation était d'instruire la jeunesse. En 1495, sur l'invitation de Jean de Horne, ils vinrent de Bois-le-duc se fixer à Liège. Ils s'établirent provisoirement dans les cloîtres de St-Paul, en attendant que l'église et les écoles, qu'on leur construisait sur le rivage de l'Ilay-aux-Hochets fussent terminées. Ils y entrèrent en 1497, et l'église consacrée en 1509, fut dédiée à S. Jérôme, de là leur vint le nom d'Hieronymites. Les bâtiments qu'ils occupaient passèrent en 1581 aux Jésuites wallons.
Guillemins (Bénédictins). - Griseal de Bierset, chanoine et chantre de la cathédrale, fonda en 1280, près Ste-Véronique, un hospice pour huit prêtres infirmes. En 1287, Jean de Flandre, évêque de Liège, changea la destination de cet hospice en y installant des religieux Guillemins qu'il fit venir de Bernardfagne en Condroz. La station actuelle, dite des Guillemins, est construite sur l'emplacement du couvent et des terrains, ayant appartenu à ces religieux. Le 22 frimaire an VI, ces biens d'une contenance de 12 bonniers et 10 verges grandes furent vendus pour la somme de 46,000 francs.
Jésuites anglais. - Ce fut le père Jean Gérard qui, avec l'assistance des Anglais catholiques , acheta l'an 1643, un terrain situé près des Capucins de Hocheporte, dans un endroit nommé Fave-champs. Il y fit bâtir an couvent, qui fut occupé en 1614 par des jésuites venus de Louvain. L'église fut achevée et consacrée eu 1617. En 1626, Maximilien Ier, électeur de Bavière, et Elisabeth de Lorraine sa première femme, dotèrent les Jésuites d'un revenu de 10,000 florins. Le pape Clément XVI, supprima en 1773, l'Ordre des Jésuites et les bannit de tous les états de la chrétienté, mais le prince de Liège les maintint et rétablit leur collège en 1778. Ils retournèrent en Angleterre en 1793 , mais ils revinrent peu de temps après à Liège, où ils demeurèrent jusqu'en 1797, époque à laquelle ils quittèrent de nouveau la ville. Les arrêtés des 19 fructidor an IX (6 septembre 1801), 24 vendémiaire et 3 messidor an XI (16 octobre 1802 et 22 juin 1803), rétablirent les Ordres religieux qui s'occupaient d'instruction publique. Les Jésuites anglais profitèrent de la circonstance et rentrèrent en possession de leur collège jusqu'en 1814, époque de leur retour en Angleterre. En 1839, ils réclamèrent leur propriété, mais le gouvernement belge, invoquant la prescription, s'empara du couvent et le convertit en caserne jusqu'en 1844. A partir de 1845 jusqu'en 1859, il fut occupé par l'école de Pyrotechnie. C'est aujourd'hui un arsenal.
Jésuites en Ile. - Les Jésuites wallons appelés à Liège par Gérard de Groesbeeck, en 1566, n'ayant pas d'établissement fixe, furent logés chez des particuliers. En 1569 on leur assigna, pour y célébrer l'office divin, une chapelle dans la collégiale de Ste-Croix, et l'année suivante une autre dans celle de St-Denis. Ernest de Bavière leur fit don, en 1581, de la maison des Fratres dont ils reconstruisirent l'église en 1668. Les Jésuites ayant été supprimés en 1773, on transféra le séminaire du diocèse en 1786 dans leur collège, où il subsista jusqu'au 25 novembre 1797. Le 12 Juin 1808, le Lycée impérial y fut installé et en 1818 on en fit l'Université actuelle. Les colonnes de la façade de la Salle Académique proviennent de l'ancienne église des Jésuites qui était bâtie sur l'emplacement même de cette salle.
Lollards (Célites ou Alexiens). - Ces religieux, originaires de Hasselt, avaient pour mission de soigner les malades et d'ensevelir les morts. Appelés à Liège en 1467, ils s'établirent dans la rue de Condelistrée, aujourd'hui Soeurs-de-Hasque. Ils allèrent, en 1493, occuper le couvent des Bons-Enfants, derrière St-Hubert, par suite de l'échange fait avec les Soeurs de Hasque, qui les remplacèrent dans la maison qu'ils abandonnaient. En 1496, ils vendirent le couvent des Bons-Enfants aux Sépulchrines et retournèrent à Hasselt. Rappelés en 1519, par Érard de la Marck, ils s'établirent à leur retour à l'hôpital Pasquea sur la place St-Séverin. La même année, la cité leur acheta un fonds dans la rue Volière pour y construire un couvent. L'église fut achevée en 1558; aujourd'hui c'est un hospice d'aliénés sous la direction des mêmes religieux.
Mineurs. - Sébastien de Wez, bourgeois de Liège, donna en 1243 sa maison et dépendances, situés en Richonfontaine pour y établir le couvent des Frères-Mineurs. Ces derniers quittèrent donc la maison de Beaurepart, où ils étaient depuis 1231, pour aller s'établir dans leur nouvelle demeure près du Marché. L'église fut consacrée en 1245, par Robert de Langres et reconstruite vers le milieu du 17e siècle. Le couvent des Frères-Mineurs était le lieu de réunion de plusieurs corporations de la cité. Depuis le concordat de 1801, l'église est devenue une des paroisses les plus importantes de la ville. Les bâtiments, qui sont aujourd'hui propriété particulière, étaient occupés précédemment par la poste aux chevaux. Le 22 ventôse an VI, le couvent fut vendu en trois lots, d'une contenance totale de 8 verges grandes, 14 petites et 377 pieds carrés, pour la somme de 837,000 francs.
Minimes. - Ils s'établirent à Liège en 1617. Leur première demeure fut sur la place St-Pierre; ils firent leurs prédications dans la collégiale de ce nom. Ensuite, ils allèrent s'établir en Souverain-Pont, dans la maison du mayeur Defize, et enfin en Pierreuse, où en 1625, ils construisirent un couvent sur un terrain qui leur fut donné par Laurent Butbach. L'église, construite en 1695 aux frais du baron Erasme de Surlet, a été démolie en 1797. Le 19 ventôse an V, le couvent des Minimes contenant 16 verges grandes et 2 1/2 petites, fut vendu 15,512 livres 12 sols.
Récollets (Franciscains). - Les Récollets furent établis à Liège en 1489, par Jean Biliton, chanoine de St-Lambert, dans la place nommée de Jérusalem, Outre-Meuse. De là leur vint le nom de Frères de Jérusalem qu'ils ont porté assez longtemps. L'église fut consacrée par Erard de la Marck l'an 1507, en l'honneur de la Ste Vierge et de Ste Barbe. Elle fut incendiée en 1717, et en 1767 la foudre tomba sur la tour, à laquelle elle mit le feu. Depuis 1804, elle est transformée en paroisse sous l'invocation de St Nicolas, l'église de ce nom ayant été démolie. Quant au couvent, il est devenu propriété communale et sert à divers usages; en 1848 on y a établi la Crêche.
Saint-Léonard (Chanoines de). - Anscitille , chanoine de St-Jean, donna en 1112 au monastère St-Jacques, un terrain dont il fit l'acquisition, afin d'y établir un prieuré. L'église fut reconstruite en 1222, 1686 et 1736. Les chanoines des Bons-Enfants achetèrent en 1489, à l'abbé de St-Jacques, le prieuré et la maison de St-Léonard où ils se transportèrent, abandonnant aux Soeurs-de-Hasque leur établissement, situé derrière St-Hubert. Depuis la conquête française, le couvent de St-Léonard a été converti en fonderie de canons.
VII. CORPORATIONS DE FEMMES.
Anges (Chanoinesses des). - En 1629, sous les auspices de Sébastien Hustin, chanoine de Ste-Croix et curé de St-Michel, à Liège, les Religieuses des Anges achetèrent sur Avroi la maison dite Melckhause, près Ste-Véronique et y construisirent un couvent et une belle église. Ce couvent était situé dans la rue Jonkeu et joignait au cimetière de l'église Ste-Véronique. Le 1 ventôse, an V, il fut vendu pour la somme de 13,625 francs et contenait 2 bonniers, 13 verges grandes et 18 petites.
Augustines de Beauregard. - Ce couvent doit son origine à Mmes de Hoensbrouck et de Carouste qui l'achetèrent aux Ursulines en 1642. En 1645, elles quittèrent la rue du Mouton blanc, pour se rendre au faubourg St-Gilles, où elles résidèrent jusqu'à la révolution française. Les Soeurs dites de St-Joseph en sont aujourd'hui en possession. Ce couvent fut vendu le 1er ventôse an V, pout' 16,272 francs; il contenait un bonnier, 15 verges grandes et 3 1/2 petites.
Bénédictines. - Elles vinrent de Namur en 1627 et s'établirent d'abord au Mont-St-Martin avant d'aller se fixer sur Avroi, où elles sont encore aujourd'hui. Elles bâtirent leur couvent sur un terrain qu'elles acquirent du séminaire épiscopal. L'église a été construite aux frais de Natalie Gordinne leur première abbesse. Ce couvent fut vendu le 1er ventôse an V, pour la somme de 22,425 francs; il contenait avec les dépendances, 1 bonnier, 16 verges grandes et 14 petites.
Capucines. - Établies à Liège en 1626, elles occupèrent d'abord une maison dans les cloîtres de St-Barthélemi. Elles allèrent ensuite dans la Basse-Sauvenière, puis au faubourg St-Laurent et enfin dans la rue Hors-Château. Leur église fut construite en 1646. Ce couvent était situé au coin de la rue du Champion, (Hors-Château.) Il est encore aujourd'hui occupé par les Filles de la Croix, après avoir été propriété particulière. Le 24, ventôse an V, ce couvent et ses dépendances contenant un bonnier, 18 verges grandes et 16 1/2 petites, fut vendu 42,578 francs.
Carmélites déchaussées. - Installées en 1627 provisoirement près l'église St-Paul, vis-à-vis la tour, elles quittèrent en 1655 cette demeure et se transportèrent près la porte de Vivegnis, où elles sont encore aujourd'hui. Le 1er ventôse, an V, le couvent avec l'église et les terrains environnants, furent vendus pour la somme de 21,052 livres, 10 sous, Contenance: 1 bonnier, 13 verges grandes et 5 petites.
Carmélites mitigées de St-Léonard. - Fondées en 1460 par Julienne de Lierneux et quelques autres personnes pieuses. Le prieur-général de l'ordre, Jean Soreth, fit la dédicace de leur église. En 1468, le couvent fut détruit dans le sac de la ville de Liège par le duc de Bourgogne. Il fut rebâti en 1475. Sous l'administration française, il fut converti en parc d'artillerie, et ensuite en fabrique de draps. En 1826 on y érigea une fabrique d'outils, aciers, etc.; depuis 1836, on y a établi le siège de la Société St. Léonard. Le 24 ventôse an V, le couvent, l'église, les jardins et prairies formant un bonnier, 9 verges grandes et 11 petites furent vendus pour la somme de 19,250 francs.
Célestines d'Avroi. - Ces religieuses venues de Tongres en 1677, fondèrent un couvent sur Avroi. Elles habitêrent d'abord le couvent de leur ordre qui existait déjà rue de Fauquemont, dite aujourd'hui des Célestines, puis allèrent demeurer derrière St-Denis. En 1680, elles quittèrent cette maison pour entrer dans celle dite du Mouton d'Or, au bout du faubourg d'Avroi; elles en sortirent en 1697, pour se fixer dans la maison de St-Michel, située au même faubourg, et qu'elles achetèrent d'un nommé Vivario. La rue Ste Marie a été ouverte sur une partie de l'emplacement de ce couvent. Le 1er ventôse an V, ce couvent d'une contenance de un bonnier, 9 verges grandes et 12 1/2 petites, fut vendu 16,146 francs.
Célestines en Ile. - Elles vinrent de France, en 1627, et occupèrent une maison vis-à-vis l'église St-Hubert, d'où elles allèrent en Souverain-Pont dans la maison des Ursulines. En 1628, elles achetèrent une maison rue de Fauquemont, près St-Jean-en-Ile, où elles se fixèrent définitivement. L'église fut bâtie vers 1630. Sur l'emplacement de ce couvent, on a construit des habitations particulières. Le 2 fructidor an VI, le couvent, l'église et les jardins d'une contenance de 8 verges grandes, 19 petites et 109 pieds carrés furent vendus 550,000 francs.
Clarisses en Ile. - Les Clarisses quittèrent Bruges en 1604, et vinrent occuper un quartier à l'hôpital de Bavière. L'abbesse ayant appelé en 1605 le reste de la communauté, ces religieuses se transportèrent près de St-Jean Évangéliste, puis à côté de l'église St-Barthélemi. En 1606, l'abbé de St-Jacques leur fit don, non loin des Carmes en Ile, d'un terrain sur lequel on bâtit un couvent. L'église fut construite en 1608, par les soins de Henri de Berlo et de Jeanne de Duras son épouse; la dédicace en fut faite en 1610 par André Streignart. Ce n'est qu'en 1839, que le couvent fut démoli et que l'on construisit sur son emplacement l'Athénée Royal actuel. Le 12 germinal an V, ce couvent fut vendu en 2 lots. Le premier composé du quartier des Soeurs, de la brasserie et d'une partie du couvent fut vendu 4,900 livres; le second comprenant l'église, le jardin et le reste du couvent fut adjugé pour la somme de 15,262 francs.
Clarisses-Urbanistes. - Ainsi appelées du nom du Pape Urbain IV, qui adoucit les règlements faits par Ste-Claire, fondatrice de l'ordre; ces religieuses vinrent de Paris en 1484 s'établir au-dessus du village de Jupille. En 1488, elles se fixèrent à Liège dans la maison jardins et assises que leur vendit un appelé Jacques Gor en lieu dit Royal ou Royar, paroisse St-Servais. Leur couvent était séparé et coupé par la rue dite des Anglais qui le longeait jusqu'aux remparts; l'autre partie joignait d'un côté à l'escalier des Jésuites anglais, de l'autre à celui des Capucins. Ce couvent, qui subsiste encore est partagé en plusieurs habitations; quant à l'église elle a été convertie en magasin. Ce couvent fut vendu le 1er ventôse an V, pour la somme de 48,967 livres, 10 sols. Il contenait un bonnier, 15 verges grandes et 10 petites.
Conceptionistes en Bêche. - En 1691, les religieuses de ce nom qui demeuraient à Visé, quittèrent cette ville et se rendirent à Liège au faubourg St-Gilles et dans la suite rue Grande-Bêche. En 1733, leur couvent devint la proie des flammes, et en 1756 le nombre des religieuses se trouvant réduit à cinq, elles cédèrent leur maison pour y établir l'hospice des hommes incurables. Elles y mirent seulement la condition d'y être logées et nourries dans un quartier séparé leur vie durant. La destination affectée à ces bâtiments a été conservée; ils sont encore l'asile de la vieillesse.
Conceptionistes d'Arnercoeur. - Elles quittèrent Enghien en 1642 au nombre de quatre et vinrent demeurer à Jupille, puis dans le couvent de leur ordre à Verviers. De là elles revinrent à Faynbois, près de Liège, et obtinrent ensuite de Ferdinand de Bavière la permission de bâtir un cloître au faubourg d'Amercoeur. Il était situé vis-à-vis de l'église de St-Remacle; aujourd'hui il est devenu propriété particulière et a été démoli. Le 1er ventôse an V, ce couvent avec dépendances, fut vendu 21,543 francs; il contenait 3 bonniers, 4 verges grandes et 9 1/2 petites.
Dominicaines. - Les Dominicaines furent établies au-dessus du faubourg Ste-Marguerite, en Glain, par Anne Bomael, prieure de Châtelet. Leur couvent était contigu à l'église paroissiale que Pierre Stevart, grand-vicaire de Liège fit construire en 1620, sous le titre d'église St-Sauveur. Le 2 pluviôse an VI, ce couvent avec la chapelle, les jardins et prairies d'une contenance de 2 bonniers, 18 verges petites et 225 pieds carrés furent vendus 121,000 francs.
Franciscaines. - Elles étaient établies dans le faubourg Ste-Marguerite à l'endroit dit: Aux Arzis.
Récollectines en Béche. - En 1632 , elles allèrent demeurer dans la rue Grande Bêche, au bord de la Meuse. Thierri de Grâce, suffragant de l'évêché de Liège, fit la consécration de leur église en 1635; elle fut placée sous l'invocation de St-Joseph. Ce couvent situé vis-à-vis l'hospice des hommes incurables fut converti en fabrique de draps, incendiée il y a quelques années. Le 1er ventôse an V, le couvent avec l'église et dépendances qui joignaient la Meuse, d'une contenance de 4 verges grandes et 7 1/2 petites furent vendus 20,625 francs. La brasserie, étables, jardins et prairies situés à l'autre côté de la rue Grande-Bêche contenant 1 bonnier, 14 verges grandes et 7 petites furent vendus 7,500 francs,
Récollectines du quai. - Fondées à Liège en 1686, sous Maximilien-Henri de Bavière, leur établissement définitif n'eut pourtant lieu qu'en 1695. Ce furent deux récollectines du couvent de Huy qui fondèrent au quai St-Léonard une maison dont Joseph-Clément de Bavière posa la première pierre et qui fut appelée: Couvent de St-Michel. On a construit sur l'emplacement de ce couvent une filature appartenant à la Société linière de St-Léonard, au coin de la rue Marengo. Ce couvent fut vendu le 17 pluviôse an VIII, pour 654,000 fr. (en assignats); il contenait 12 verges grandes, 15 3/4 petites et 21 pieds carrés.
Sepulchrines de Ste-Agathe. - En 1358, les bâtiments de Ste-Agathe étaient affectés aux malades et aux blessés; l'abbé de St-Laurent les fit réparer en 1435. Un bourgeois de Liège nommé de Ponthiers, légua tous ses biens pour y fonder un couvent. Ce fut en 1634 que les Sépulchrines allèrent s'établir à Ste-Agathe en quittant le couvent des Bons-Enfants. M. de Beeckman fit reconstruire l'église en 1663. Après 1794, les bâtiments de Ste-Agathe furent destinés à l'infirmerie de la garnison, et en 1847, on y transféra l'hospice des femmes insensées sous la direction des Soeurs de St-Charles. Ce couvent fut vendu le 27 germinal an V pour 22,709 francs; il contenait avec les terrains en dépendant, 2 bonniers, 8 verges grandes et 14 petites.
Sépulchrines Anglaises. - En 1616, elles s'établirent au Mont-St-Martin, et allèrent demeurer en Pierreuse de 1618 à 1631. Une bulle du Pape Urbain VIII ayant supprimé leur ordre, une partie des religieuses embrassa l'ordre du St-Sépulchre; les autres se dispersèrent. En 1655, elles allèrent s'établir à l'hôpital des Coquins, au commencement du faubourg St-Gilles, vis-à-vis l'église St-Christophe. Ce couvent a été transformé en habitations particulières.
Sépuichrines de Ste-Walburge. - Pierre Stevart fonda en 1622, un couvent au faubourg Ste-Walburge. Une partie des Sépulchrines de la maison des Bons-Enfants alla demeurer dans ce nouveau couvent, contigu à l'église Ste-Walburge, qui fut vendu le 1er ventôse an V, 15,562 livres, 10 sols. Il contenait un bonnier et 3 petites verges.
Soeurs grises (Franciscaines). - Ces religieuses vinrent de Dinant vers la fin du 17e siècle. En 1699, le suffragant Rossius de Liboy, fit la dédicace de leur église. Ce couvent existe encore; il est occupé par les Filles de la Miséricorde, rue des Clarisses. Le 29 frimaire an VI, les bâtiments, l'église et les terrains contigus d'une contenance de 9 verges grandes et 4 petites furent vendus 115,000 francs.
Soeurs de Hasque (Franciscaines). - Venues de Hasselt en 1489, elles s'établirent d'abord dans le couvent des Bons-Enfants, derrière St-Hubert. Elles cédèrent ensuite cette maison aux Frères-Célites en 1493, en échange de leur couvent situé dans la rue de Condélistrée, devenue depuis, la rue Soeurs-de-Hasque. Le 23 germinal an IX, ce couvent fut vendu 420,000 francs. On a construit sur son emplacement de très-belles propriétés.
Tertiaires de Hocheporte. - Ces religieuses venues de Huy en 1641 , allèrent demeurer au faubourg Hocheporte, entre la rue Naimette et la chaussée qui tend vers Xhovémont. Leur couvent a été supprimé en 1796 et l'église démolie. Le 27 germinal an V, ce couvent et dépendances, d'une contenance de 2 bonniers 13 verges grandes et une petite, furent vendus 15,244 livres 10 sols.
Urbanistes réformées. - Elles s'établirent, en 1638, dans la rue Sur-la-Fontaine. Leur couvent est occupé aujourd'hui par les Dames du Sacre-Coeur.
Ursulines. - Ce fut le suffragant Etienne qui établit les Ursulines à Liège en 1614. Elles se fixèrent au Pont-de-Torrent, derrière St-Denis, en 1619, allèrent ensuite demeurer en Souverain-Pont à Lombar, et enfin en 1642 dans la rue Hors-Château. L'église, construite en 1660, est aujourd'hui affectée au culte protestant. Quant au couvent, il a été converti d'abord en caserne de gendarmerie, puis affecté au Marché aux grains; actuellement il sert à remiser les objets destinés au service public et qui appartiennent à la commune de Liège.
VIII. BÉGUINAGES, HOPITAUX, HOSPICES.
St-Abraham - L'hôpital St-Abraham, situé en Féronstrée, eut pour fondateur un cordonnier nommé Jean Gavor ou Garnier, qui légua en 1215, sa maison située près de l'église St-Jean-Baptiste afin d'y établir un asile destiné à recevoir les malades étrangers jusqu'à leur entière guérison. Cet établissement est remplacé aujourd'hui par l'Académie des Beaux-Arts.
Il y avait aussi un hospice dit de St-Abraham, dans la rue de la Casquette; il existe encore et sert de demeure à de vieilles femmes indigentes.
Ste-Agathe. - Cet hôpital, situé au faubourg Ste-Marguerite avait été fondé pour y loger six voyageurs pendant un jour. Il dépendait de l'abbaye de St-Laurent.
Ste-Agnès ou École dominicale. - Ce béguinage avait été fondé pour y loger six vieilles femmes indigentes. Le dimanche, on y faisait le catéchisme et l'on avait coutume de donner un liard à chaque enfant qui s'y rendait. Situé dans la rue des Croisiers, ancienne paroisse St-Nicolas-aux-Trez.
St-André. - Ce béguinage nommé aussi Trulhebout était situé dans la rue Hors-Château, près des Mineurs; il n'existe plus.
St-Antoine et Ste-Barbe. - Béguinage situé dans la rue Agimont, auprès du couvent des Bons-Enfants. Il vient d'être démoli pour ouvrir une communication nouvelle entre les rues Agimont et Tournant-St-Hubert.
Ste-Barbe. - On recueillait dans cet hospice, situé en Gravioule, et fondé par Ernest de Surlet, en 1698, les vieilles femmes dans l'indigence, ainsi que les filles de mauvaise vie. C'est aujourd'hui l'hospice des Orphelines.
Bavière. - Le fondateur de cet établissement fut Ernest de Bavière, qui en 1602, donna sa propriété, sur le Pont-St-Nicolas, pour en faire un hôpital qu'il destinait aux malades de la cité. Martin Diddénius, doyen de St-Pierre et quelques autres citoyens, encouragèrent cette institution par leurs libéralités. Cette maison avait été vendue 25,000 florins de Brabant à Robert de Bergh évêque de Liège, par les héritiers d'un nommé Bernardin Porquin qui en était propriétaire vers 1550. Cet hôpital est aujourd'hui sous la direction des Soeurs de St-Charles; il est affecté aux malades et aux blessés de la ville de Liège.
Bonne-Volonté. - La maison des enfants de Bonne-Volonté fut fondée le 17 octobre 1705, par Jacques-Ignace, baron de Surlet, et approuvée par Joseph Clément le 18 octobre 1743. Elle avait été établie pour les orphelines que l'on occupait à fabriquer des dentelles. Cette maison fut d'abord habitée par les Incurables qui l'abandonnèrent en 1705 pour y installer les orphelines. Cet établissement était situé dans la rue du Cheval-Blanc ou du Crucifix qui est aujourd'hui incorporée à la rue de la Cathédrale.
Ste-Catherine. - Ce béguinage, situé dans la rue des Tourneurs , existe encore.
Cheval-Bai. - Il était situé en Féronstrée, vis-à-vis l'hôpital St-Abraham. Ce béguinage existe encore, mais il a changé de destination.
Coquins. - L'hôpital dit des Coquins fut fondé par trois frères portant ce nom, vers l'an 1330. Cette maison, destinée à héberger des pélerins, subsista jusqu'en 1652, mais l'ordre religieux qui desservait cet hospice ayant été supprimé, l'établissement passa aux Sépulchrines anglaises qui vinrent s'y fixer en 1655 et y firent construire une église. Cet hospice était situé faubourg St-Gilles.
Cornillon. - Cette fondation date de 1180. Elle est dûe, dit-on, à plusieurs bourgeois de Liège qui étaient revenus des Croisades, infectés de la lèpre. On y admit d'abord les lépreux et ensuite les malades de toute catégorie. Cet établissement était dirigé par onze prébendiers et sept religieuses. Les corps de métiers avaient le droit d'y disposer des places. Quant à l'administration, cet hôpital était soumis pour le temporel aux bourgmestres et pour les affaires spirituelles à l'évêque de Liège.
St-Christophe. - Ce béguinage, contigu à l'église St-Christophe, fut fonde par Lambert le Bègue vers 1180; il n'en reste plus que quelques vestiges qui vont bientôt disparaître.
St-Denis. - Ce béguinage a été enclavé dans l'hôtel de la Pommelette. Il était situé dans la ruelle dite de la Pommelette, entre St-Denis et la rue Souverain-Pont.
St-Désir. - Hôpital fondé par Bernardin Porquin au XVIe siècle pour les pestiférés. II était situé au faubourg St-Léonard, vis-à-vis du couvent des Carmélites.
Divine-Providence. - C'était un hospice d'orphelines, fondé en 1730, dans la rue des Carmes, par une religieuse du nom de Sœur Bailly. On y apprenait la fabrication des dentelles. Cette institution fut approuvée par le chapitre cathédral le 22 février 1744. L'établissement de la Divine-Providence est remplacé par l'hospice de la Maternité.
St-Esprit et Ste-Anne. Ce béguinage était situé paroisse St-Jean-Baptiste, au sommet de la rue des Ursulines, Hors-Château.
Faucon. - Béguinage situé en Bergerue, paroisse de St-Adalbert.
St-Georges ou Bayards. - Ce fut d'abord un lazaret pour les pestiférés, mais en 1727, Georges-Louis de Bergh l'érigea en maison de correction pour les jeunes gens débauchés ou sans aveu. Les détenus y travaillaient à la fabrication d'étoffes. Dans ces dernières années, ces bâtiments situés entre les faubourgs St-Léonard et Vivegnis, ont servi de magasins à poudre.
St-Guillaume. - Cet hôpital, fondé en 1330 par Guillaume de la Cange, au faubourg Ste-Walburge, fut transformé en couvent en 1622 par les Sépulchrines qui vinrent s'y fixer.
Incurables. - Cet établissement charitable est dû à l'initiative de Dewaldor, chanoine de St-Denis. En 1689, M. de Tignée, céda aux Incurables deux maisons qu'il possédait au faubourg St-Léonard près du couvent de ce nom. Le vicomte de Montenacken fit don en 1690, pour le même usage, d'une maison située près du Pont-de-Torrent, derrière St-Denis. En 1701, le baron de Surlet, vicaire-général, légua aux Incurables un grand terrain et de spacieux bâtiments dans la rue du Vert-Bois. Il y ajouta une rente annuelle de 3,000 florins, et de plus 50,000 florins pour frais d'établissement. Ce fut à partir de 1705, que les Incurables des deux sexes furent transférés dans la rue du Vert-Bois. En 1756, les hommes allèrent demeurer rue Grande-Bêche, dans les bâtiments où ils sont encore aujourd'hui et qui étaient occupés avant eux par les religieuses conceptionistes.
St-Jacques. - Cet hôpital fut fondé en 1429 par un bourgeois de Liège nommé Halbatia; il était destiné à héberger pendant trois jours les pèlerins, auxquels on donnait encore dix sous à leur départ. Cette institution fut approuvée en 1435 par Jean de Heinsberg qui y ajouta quelques priviléges. L'hôpital St-Jacques était situé entre la porte d'Avroi et la rue Hasinelle; il n'en reste aucun vestige.
Il y avait aussi un béguinage de ce nom, situé dans la paroisse St-Hubert, au commencement du Mont-St-Martin.
St-Joseph. - L'hospice St-Joseph, fut fondé par Jean-Ernest de Surlet, en 1698, dans la paroisse St-Nicolas, Outre-Meuse, pour y enfermer les vagabonds et les mendiants des deux sexes. En 1711 on les sépara en établissant une maison en Gravioule, sous le nom de Ste-Barbe pour les filles. Les garçons furent transférés en 1627 aux Bayards, et l'hospice St-Joseph devint un asile pour de vieilles personnes qui sy trouvaient en pension; il était situé rue Puits-en-Sock.
St-Julien. - Cet hospice, situé Outre-Meuse, fut fondé pour y loger de pauvres voyageurs; il y avait une chambre pour douze hommes et une pour douze femmes. Depuis la Toussaint jusqu'à Pâques, on distribuait pendant trois jours, aux habitants de l'hospice, une demi-livre de pain et une portion de pois. Le béguinage St-Julien se composait de 18 béguines, dont treize avaient une chambre avec un petit jardin et les cinq autres seulement une chambre. L'église St-Julien, construite en 1773, est aujourd'hui convertie en halle-aux-viandes.
St-Leonard. - Hôpital destiné aux pestiférés et fondé en 1669; il était situé sur le quai St-Léonard.
Ste-Marie-Madeleine. - C'était un béguinage situé dans la rue du Casque, derrière l'Hôtel de Ville.
St-Martin. - Ce béguinage établi dans le Mont-St-Martin, existe encore aujourd'hui; il est situé derrière la fontaine.
St.-Mathieu. - Cet hôpital nommé aussi de la Chaîne, fut fondé en 1112 par Gauthier de Chavency qui donna sa maison, située dans les cloîtres de la cathédrale pour y établir des nobles des deux sexes devenus indigents; Hellin, grand-prévôt de la cathédrale mit la dernière main à cette fondation. Ce fut à partir de 1204 que cette maison fut érigée en monastère, c'est-à-dire administrée par des chanoines et chanoinesses de l'ordre de St-Augustin. L'église fut placée sous l'invocation de St-Mathieu par Guy, légat du Pape. Reconstruite par Albert de Lymborch, elle fut consacrée en 1523 par Erard de la Marck. En 1589, Ernest de Bavière y établit le Séminaire, transféré depuis (30 avril 1785), au Collège des Jésuites en Ile. Cet hôpital a été démoli en 1786, pour ouvrir une nouvelle communication entre la Place-Verte et la Place-du-Théâtre.
St-Michel. - C'était un hospice d'Orphelines fondé dans la rue de l'Etuve en 1714, par la soeur Bailly. Les orphelines s'y occupaient de coutures et fabriquaient des dentelles.
St-Michel-en-Ile. - L'hospice St-Michel, dit des Pauvres en Ile, fut fondé en 1215, par Jean Binnet, chapelain de St-Paul et trésorier du prince de Liège. On y faisait annuellement deux distributions de vêtements aux pauvres des paroisses de la ville. Cet établissement était situé dans la rue Vinâve-d'Ile où se trouvent le Passage Lemonnier et autres habitations vers St-Paul.
Mostard. - L'hôpital Mostard, dit des Étrangers et aussi St-Jean, fut fondé en 1350 par Jean Mostard, bourgeois de Liège pour y héberger les pèlerins pendant trois jours. On leur donnait chaque jour une livre de pain, un quarteron de fromage et un pot de bière. Cet hôpital était situé rue du Pont, et sous la direction du curé de St-André.
Orphelins. - Cet hospice, situé en Agimont , fut fondé par Gertrude Counotte, veuve de Noël de la Vignette qui fit bâtir cet hospice on 1620, pour recevoir les orphelins.
St-Pholien. - Ce béguinage était situé vers le milieu de la rue Derrière-St-Pholien, et n'avait aucune importance.
Repenties. - L'hôpital des Repenties, était contigu à celui des Incurables, rue du Vert-Bois. On y a enfermé les femmes insensées jusqu'en 1847, époque à laquelle elles ont été transférées à l'hospice Ste-Agathe.
Tire-Bourse. - L'hôpital de Tire-bourse, fut construit en 1268, par l'évêque Henri sous les vignes de St-Laurent. Il se trouvait au fond du béguinage St-Christophe; on a construit sur son emplacement des écoles communales.
Ste-Trinité. - Cet hospice était situé dans la rue Salamandre, près l'église St-Servais. II est occupé aujourd'hui par une succursale du Mont-de-Piété.
IX. EDIFICES ET CONSTRUCTIONS PUBLICS.
Pont-d'Amercoeur. - La construction de ce pont remonte à l'an 1072; bâti d'abord en bois il fut consumé par la foudre et reconstruit en pierres de taille. En 1570, il fut emporté par les eaux, et en 1697 les magistrats en firent bâtir un autre qui s'écroula en 1710. Le bourgmestre de Coune, en 1741, posa la première pierre du pont qui a été démoli en 1859 et remplacé par celui qui existe aujourd'hui.
Pont-des-Arches. - Le premier pont sur la Meuse fut construit, dit-on, par Ogier le Danois en 785. Ce pont était en bois et fut emporté par la force des eaux. En 841, l'évêque Hircaire en fit construire un plus solide qu'on nomma le Souverain-Pont; on prétend qu'il allait jusqu'en Cornillon. Réginard fit reconstruire ce pont en 1034, à l'endroit nommé aujourd'hui Vieux-Pont-des-Arches. Emporté de nouveau par les eaux en 1409, il fut reconstruit et inauguré en 1446, après 22 ans de travaux. On érigea sur ce pont une chapelle dédiée à Ste-Barbe, vis-à-vis la salle de la compagnie des arbalétriers. En 1468, lors du sac de Liège par Charles-le-Téméraire, les deux arches du milieu de ce pont furent rompues. On les rétablit eu 1479; dans l'intervalle, on passait au moyen de poutres jetées sur la brèche. Robert de la Marck avait fait dresser entre la chapelle et le corps-de-garde une porte avec un pont-levis, mais dans une séance du Conseil de la cité, le 20 juin 1505, on résolut de démolir la porte et le pont-levis et de les transférer vers le quartier d'Outre-Meuse. En 1643, le pont fut encore renversé par les eaux; cet accident fut attribué à la pesanteur des maisons qui garnissaient les deux côtés du pont dans toute sa longueur. Reconstruit en 1648 il fut achevé en 1657. Maximilien-Henri de Bavière fit construire en 1684 , sur ce pont une forteresse armée de 9 canons, connue sous le nom de Dardanelle, sous laquelle on passait et qui fut démolie en 1790. En 1663 on posa sur un parapet une pierre portant les noms des bourgmestres qui avaient coopéré à la construction du pont et on la surmonta d'un Crucifix en bronze de grandeur naturelle, oeuvre de Delcour, qui orne aujourd'hui le portail de la Cathédrale. Le 27 juillet 1794 , il s'y livra une lutte entre les Français et les Autrichiens qui se replièrent jusqu'à la Chartreuse. Il prit le nom de Pont-de-la-Victoire qu'il conserva jusqu'en 1815 où il reprit son ancien nom. Le pont de 1657 a été démoli en 1859 et reconstruit en 1860.
Pont-d'Avroi - Ce pont, tenant à la rue de ce nom et aboutissant vis-à-vis du faubourg St-Gilles, était composé de trois arches; sa démolition eut lieu en 1818, mais la dernière arche ne disparut qu'en 1831.
Pont-d'Ile. Ce pont, construit on ne sait à quelle époque s'écroula en 1198, lors du passage d'une procession, et fut rebâti en 1203 par Hugues de Pierpont. Il communiquait de la place aux Chevaux à la rue Pont-d'Ile et a été démoli en 1826. Il était composé de trois arches.
Pont-des-Jésuites. - Il y avait deux ponts de ce nom: le grand pont-des-Jésuites, d'abord nommé Pont-de-Bavière, construit en 1596 sous Ernest de Bavière, puis nommé des Jésuites parce qu'il aboutissait à l'église de ces Pères. Il a été démoli en 1826. Le petit Pont-des-Jésuites avait quatre arches, était situé au bout de la rue de l'Étuve et aboutissait à la place du Conservatoire.
Pont-St-Julien. - Construit en 1034 par Réginard, rebâti en pierres de taille en 1620 et réparé presque totalement en 1726. Il fut reconstruit en 1740 à la suite d'une inondation. Il relie la rue Puits-en-Sock à la rue Entre-deux-Ponts.
Pont-St-Leonard. - En 1704, le magistrat fit établir un pont en pierre en remplacement du pont en bois qui, jusqu'à cette époque, avait servi de communication entre le faubourg St-Léonard et la cité. Il fut démoli au commencement de ce siècle lorsu'on a comblé le bassin sur lequel il était établi et qui s'étendait jusqu'à la Porte-Vivegnis.
Pont-Maghin. - Ce pont fut établi en 1594 sur la proposition de Curtius, pour faciliter la traction des bateaux dont les chevaux étaient obligés de passer par le pont de la Porte-St-Léonard. Les arcades du Pont-Maghin ont été démolies en 1838, lors de la recontruction du mur d'eau. Il établissait la communication entre le quai St-Léonard et celui de la Batte.
Pont-St-Nicolas. - Construit par Réginard en 1034, il fut renversé en partie en 1650 par les eaux et réparé en 1660, en 1777 et en 1792. Il relie la rue Chaussée-des-Prés à la rue Puits-en Sock.
Pont-Thomas. - Il était situé dans la rue de la Régence, entre le Pont-d'Ile et le Pont-de-Torrent, et donnait accès de la place St-Denis, à la place du Marché-Neuf où est la maison Monseur. Cette communication porte encore aujourd'hui le nom de rue Pont-Thomas.
Pont-de-Torrent. - Il communiquait de la rue Ste-Aldegonde à la rue de l'Étuve et du Crucifix, fut reconstruit en 1664 et démoli en 1826.
Fontaine St-Jean. - Cette fontaine, construite en 1612, fut remplacée en 1633 par celle qui existe actuellement et qui a été réparée en 1838. Le S. Jean-Baptiste qui la surmonte est en bronze et a été achevé en 1667 par Delcour, sculpteur liégeois.
Fontaine du Marché. - L'origine de cette fontaine remonte à l'évêque Richaire qui le premier fit conduire en 942 une source du Fond-St-Servais au Marché. Ce ne fut qu'en 1227 ou 1287 que l'on construisit une fontaine. En 1433, cette fontaine était une colonne de pierre très élevée, au-dessus de laquelle il y avait une balustrade et trois statues soutenant une pomme de pin surmontée d'une croix. Ce perron fut emporté par le vent en 1448 et reconstruit en cuivre l'année suivante. En 1468, le duc de Bourgogne, lors du sac de Liège, enleva le perron et le fit transporter à Bruges, mais Marie, sa fille, le renvoya à Liège en 1476 et il fut replacé sur la fontaine. En 1570, la fontaine fut totalement réparée, mais en 1693 , le perron ayant été de nouveau renversé pal l'impétuosité du vent, il fut reconstruit en marbre par Delcour en 1696. Cette fontaine a été démolie en 1848 et reconstruite telle qu'on la voit actuellement.
Fontaine du Mont-St-Martin. - C'est un obélisque en pierres de taille surmonté d'une boule; il a été construit en 1767.
Fontaine du Pont-d'Ile. - Erigée en 1718; elle existe encore à côté de la brasserie des ex-dominicains.
Fontaine de Vinâve-d'Ile. - On ignore l'époque de sa construction. Elle a été réparée en 1695. Auparavant c'était un massif surmonté d'un perron de 40 pieds de hauteur. Lors de sa reconstruction elle fut surmontée d'une très belle Vierge en bronze portant l'Enfant Jésus sur un bras et de grandeur naturelle, oeuvre de Delcour. La fontaine a été réparée en 1854.
Palais des Princes-Évêques. - Ce fut l'évêque Notger qui en jeta les premiers fondements en 987. En 1185 le feu le détruisit en même temps que St-Lambert, St-Pierre et plusieurs autres édifices. Reconstruit en 1189, il fut de nouveau incendié en 1505. En 1508, Érard de la Marck commença le palais actuel qui ne fut achevé qu'en 1533. Ce fut un nommé François Borset, sculpteur du quartier Outre-Meuse qui sculpta les colonnes des galeries qui entourent la cour.
En 1734, le feu prit au palais dans la salle du Conseil ordinaire, et toute la façade du côté de St-Lambert fut réduite en cendres. Louis de Bergh en confia la reconstruction à un architecte bruxellois nommé Annemans, qui rebâtit cette aile du palais dans l'état où elle se trouve aujourd'hui. Autrefois, le fronton de cet édifice était cantonné de 4 figures de grandeur naturelle et à la place du cadran actuel se trouvaient les armes de Georges-Louis de Berghes. Au-dessus du couronnement il y avait un aigle déployant ses ailes.
Hôtel de Ville. - L'époque précise de la construction du premier Hôtel de Ville à Liège, n'est pas exactement connue. On sait cependant que celui qui fut détruit dans le bombardement de la ville en 1691, avait été construit en 1498. On le reconstruisit en 1714, tel qu'on le voit aujourd'hui. La première pierre fut posée au nom du prince de Liège, le 14 août 1714 par le baron de Sélys, grand-doyen du chapitre de la cathédrale. Le 5 juin 1718 eut lieu la prise de possession. Le fronton de ce bâtiment était surmonté du buste de St-Lambert et cantonné des figures de la Religion et de la Justice de grandeur naturelle qui étaient accoudées sur ses deux corniches. Ce fronton fut brisé le 9 août 1794.
Halle-des-Drapiers. - Cette halle, située en Féronstrée, fut construite en 1208 par Louis de Surlet et rebâtie en 1545. Le bâtiment actuel date de 1788; il est converti en Musée appartenant à la ville de Liège.
Mont-de-Piêté. - Établi le 1er juillet 1622, sous le règne de Ferdinand de Bavière par Curtius, bourgeois de Liège, il fut supprimé à la révolution française et réorganisé en 1816. L'édifice primitif existe encore et sur la façade ressortent en relief des sujets représentant la plupart des fables d'Esope.
Les faubourgs de Liège, aujourd'hui réunis à la ville, en étaient séparés autrefois par des portes fortifiées. Elles étaient au nombre de huit dont voici les noms
1. La Porte d'Avroi, construite en 1549, démolie en 1812.
2. La Porte St-Martin, construite en 1483, démolie en 1813, reconstruite peu après et démolie il y a quelques années.
3. La Porte St-Marguerite, construite en 1595, reconstruite en 1772, démolie en 1821, reconstruite de nouveau et démolie en 1844.
4. La Porte Hocheporte, construite en 1596, démolie en 1824, reconstruite et enfin démolie en 1852.
5. La Porte Ste-Walburge, construite en 1543, démolie en 1816.
6. La Porte Vivegnis, construite en 1520 et démolie en 1844.
7. La Porte St-Léonard, construite en 1554, démolie en 1851.
8° La Porte d'Amercoeur, construite en 1540, démolie en 1819, reconstruite peu après et démolie en 1846.