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THEATRE DE LIEGE

Le collège des Jésuites en Ile à Liège

Collège des Jésuites Wallons en Ile à Liège
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Note du webmestre: Le Collège des Jésuites en Ile ou collège des jésuites wallons, reprit le théâtre inauguré par les Frères de la vie commune de la Maison de St Jérome.


Le Théâtre.

Au risque d'étonner, voire de scandaliser, nous dirons que l'unique théâtre de Liège, au XVIIe siècle, était en somme la salle des jésuites. Les Chambres de Rhétorique, suspectes d'hérésie, étaient réduites au silence, et Gamba Curta n'établit sa « Baraque » au quai de la Batte qu'au commencement du XVIIIe siècle.

Aussi les Liégeois faisaient-ils leurs délices des représentations offertes par les élèves des jésuites. Le magistrat subventionnait ce théâtre... le théâtre officiel de l'époque.

On y exécutait comédies et drames composés par les élèves, aidés de leurs professeurs. L'histoire religieuse en fournissait le plus souvent le sujet: la conversion de S. Ignace de Loyola, la lutte de S. Michel contre les anges rebelles, etc. Au XVIIIe siècle, on jouait la comédie en français. Les titres et les noms des personnages, à défaut du sommaire des pièces, suffiraient à nous édifier sur leur caractère moralisant et plus naïf que ne le supporterait notre goût moderne.

P 1 et 3 d'un Programme du Théâtre du Collège des Jésuites Wallons en Ile à Liège en 1760

P 4 et 5 du Programme du Théâtre du Collège des Jésuites Wallons en Ile à Liège

Très cultivés aussi les « plaidoyers ». Deux ou trois personnages plaident le pour et le contre d'une thèse: la prééminence des 4 âges de la vie; l'avantage et les inconvénients de l'usage du vin; laquelle des deux éducations, la particulière ou la publique, est plus propre à former la jeunesse.


Les Ballets.

Autre sujet de scandale pour les Tartufes! Savez-vous qui a, sinon inventé, du moins développé et popularisé les ballets? Les Révérends Pères jésuites! - Horreur!... Oui! Les programmes en font foi: pas de comédie, pas de tragédie, sans ballet comme intermède! Et les bons Pères s'étudiaient à exprimer, par les mises en scène et les combinaisons chorégraphiques les plus ingénieuses, les idées et les sentiments les plus variés. La perfection de l'art résidait dans le rapport intime entre les différentes parties du ballet et les différents actes de la pièce. Et l'on vit des religieux consigner dans de véritables traités les règles et la théorie du ballet. C'est qu'en ce siècle où l'élégance et la distinction des manières avaient leur prix, l'art de la danse, sainement entendu, passait pour le complément nécessaire de toute bonne éducation.


Fin d'année.

La distribution des prix fournissait une occasion annuelle de monter des représentations théâtrales. On donnait alors deux exécutions: l'une pour les Bourgmestres et les Messieurs, l'autre pour les Dames. Les livres des prix, nous l'avons dit, étaient ordinairement dus à la munificence de la Cité et marqués à ses armes. Par une charmante coutume que nous avons perdue, au moment où l'on remettait le volume au lauréat, un de ses condisciples lui récitait un distique latin.

Perge tuam assiduo mentem formare labore
Praemia sic posthac nobiliora feres.

C'est le distique adressé en 1686 à Edmond Laurens, de Visé. Nous l'avons retrouvé calligraphié sur la feuille de garde de son livre de prix: un recueil d'exercices oratoires en latin! Un autre élève reçut un traité des institutions romaines, un autre des études littéraires de Juste Lipse, toujours en latin.

Récompense austère! Nos jeunes gens du XXe siècle s'accommodent mieux peut-être d'un Jules Verne ou d'un Paul Féval! Est-ce un progrès?

En bien des points pourtant, les collégiens d'alors ressemblaient parfaitement à ceux d'aujourd'hui!

A l'aurore du XVIIe siècle, se posait déjà pour les maîtres ce grave problème: Comment retenir les rhétoriciens sur les bancs jusqu'au bout de l'année? On institua une solennité religieuse et dramatique qui clôturait les cours: Messe solennelle suivie de remercîments au R. P. Recteur et aux Professeurs, l'après-midi, drame.

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