Ce n'est pas sans un sentiment de regret et même de tristesse que l'esprit se reporte à ces nombreuses églises, à ces couvents et sanctuaires qui, il y a un siècle, donnaient encore une physionomie si pittoresque à la ville de Liège et dont le souvenir n'est rappelé aujourd'hui que par les noms de ses rues et de ses places publiques. C'étaient là autant de foyers de vie religieuse et intellectuelle; c'étaient souvent des monuments historiques d'un grand intérêt, enrichis pendant une série de générations des travaux d'artistes du pays. Nous ne connaissons encore que d'une manière approximative toutes les pertes faites à l'époque néfaste de la Révolution française, et généralement tous les renseignements qu'il est possible de réunir à cet égard sont accueillis avec satisfaction par les amis de notre histoire locale. C'est à ce titre que nous publions deux inventaires restés inédits.
Au nombre des édifices les plus anciens, du moins par leur fondation, que l'on remarquait autrefois au centre de la ville, se trouvait la collégiale de SaintPierre. Il n'en est pas de plus oublié aujourd'hui, et n'était la place qui porte son nom et les degrés qui conduisent à l'éminence qu'il couvrait autrefois de ses constructions, la plupart de nos concitoyens ignoreraient probablement même le site de la maison de prière fondée par saint Hubert dans les premières années du VIIIe siècle. C'était d'abord une abbaye bénédictine où vivaient une quinzaine de religieux, préposés pour ainsi dire à la garde des reliques du saint fondateur dont le corps reposait d'abord dans la crypte et ensuite dans le choeur de l'église, jusqu'à sa translation à l'abbaye d'Andage. Plus tard, ce monastère, qui avait eu à subir l'agression et les outrages des Normands, fut réparé et agrandi sous l'évêque Ricaire, vers l'an 932; il fut converti par Notger en un Chapitre de trente chanoines, pourvu de bonnes prébendes, et qui avaient le privilège de marcher immédiatement après le Chapitre de la cathédrale de Saint-Lambert.
C'est par les soins du Chapitre de Saint-Pierre qu'avait été fondée une des premières écoles de Liège, qui prirent un développement si considérable que, au XIe et au XIIe siècle, la ville jouissait, à juste titre, d'une grande réputation au point de vue de la science de ses docteurs et de l'enseignement qu'ils propageaient autour d'eux.
L'église de Saint-Pierre était un édifice considérable; il mesurait deux cent trente pieds de SaintLambert, dans l'oeuvre; le choeur s'élevait au-dessus d'une vaste crypte, à laquelle on avait accès par deux escaliers et qui contenait cinq chapelles. Dans le sanctuaire se trouvait le tombeau de l'évêque Ricaire; à l'autel majeur on remarquait un des meilleurs tableaux peint, en 1685, par Jean-Gilles Delçour, le frère du statuaire, représentant la chute de Simon le magicien. Un bel aigle en dinanderie servait de lutrin au choeur. Au-dessus des stalles des chanoines se trouvaient quatre tableaux peints, en 1754, par Jean Latour, représentant différents épisodes de la vie de saint Pierre. Le chœur était orné de deux bas-reliefs en marbre blanc, dus au ciseau de Delcour, représentant les adieux de saint Pierre et de saint Paul, et le Christ remettant les clefs à saint Pierre (1). L'autel majeur, orné d'un grand Christ et de deux anges adorateurs, avait été sculpté par Cornélis Van der Werck, statuaire liégeois, très estimé de son vivant.
La nef était, suivant l'usage général, séparée du choeur par un jubé formant écran, orné de deux médaillons en marbre blanc, représentant saint Pierre et saint Paul, vus de profil, de Delcour. Sur le jubé se trouvait un buffet d'orgues qui sortait de l'atelier de Picard, père, un facteur de renom; dix-huit musiciens s'y faisaient entendre les dimanches et aux grandes solennités. On remarquait dans la chapelle SainteBarbe, une série de bas-reliefs d'Antoine-Marin Melotte, dont les oeuvres ont eu un regain de célébrité à la suite de quelques bas-reliefs vendus naguère à l'hôtel Drouot à Paris, et qui ont atteint un prix très élevé. On voyait encore à la collégiale de Saint-Pierre des statues de Guillaume Evrard, de Pierre Franc et de Hans l'élève de Delcour. Le retable de l'autel de la crypte était orné d'un tableau peint par Englebert Fisen en 1725, représentant l'apparition du cerf avec le crucifix miraculeux à saint Hubert. Il y avait dans l'église d'autres peintures d'artistes liégeois moins connus, du XVlIle siècle; C’étaient des tableaux de Ranix, de Henri Deprez, etc. (2).
S'il faut en croire une très intéressante peinture du milieu du XVe siècle attribuée erronément à Thierry Bouts et qui se trouve actuellement à la Galerie nationale de Londres, le mobilier du choeur de l'église Saint-Pierre devait être très riche à cette époque. Ce tableau représente l'élévation du corps de saint Hubert, et la mise en châsse de ses reliques, en présence d'un prince et de trois évêques. L'ordonnance architecturale qui semble peinte d'après nature, prend une partie très importante du tableau, de même que le mobilier du choeur, qui est traité de main de maître. L'autel est particulièrement remarquable; son retable est surmonté d'un joli polyptyque et d'un dais, couronnant la statuette dorée et polychromée de la sainte Vierge. Une magnifique châsse en orfèvrerie est placée sur l'autel, et sans doute elle attend les reliques du saint que deux prêtres en aube sont occupés à exhumer. L'autel est entouré de colonnettes en dinanderie, destinées à porter les tringles des courtines et surmontées de jolies statuettes d'anges. Les fenêtres sont garnies de verrières en grisaille et aux chapiteaux des colonnes qui portent les voûtes, on aperçoit les statues des apôtres surmontées de baldaquins. Le choeur est entouré d'un ambulatoire; il est séparé de celui-ci par une claire-voie, qui permet d'apercevoir la foule du peuple assistant à la cérémonie.
Il suffit de lire la nomenclature des oeuvres d'art et de leurs auteurs que nous venons d'énumérer, pour reconnaître que rien des dispositions et du mobilier détaillés d'une manière si précise, dans la remarquable peinture de la Galerie nationale, ne subsistait encore au commencement du XVIIIe siècle. Les chanoines de Saint-Pierre, obéissant à la mode de rénovation qui exerçait alors son empire dans la plus grande partie de l'Europe, avaient voulu mettre leur église à la hauteur du progrès moderne. Aussi lisons-nous dans le Voyage littéraire de deux religieux bénédictins, paru en 1724, un an après la visite que les Pères Martène et Durand firent à Liège, le renseignement suivant: « L'église de Saint-Pierre est certainement très ancienne; mais, depuis quelques années, on luy a donné un air de nouveauté, qui la rend tout-à-fait gaye. »
Cette gaîté ne devait, hélas, pas durer bien longtemps comme nous le verrons bientôt.
Sans doute la collégiale de Saint-Pierre devait posséder un trésor. Le monument, sinon le plus précieux, du moins le plus ancien qui s'y trouvait, est même parvenu heureusement jusqu'à nous, dans cette remarquable Clef de la confession de saint Pierre, en bronze, donnée â ce que l'on assure, par le pape à saint Hubert, alors évêque de Tongres. - Mais il ne semble pas douteux que la communauté si ancienne et à tout prendre si considérable, devait posséder d'autres richesses dont il est vivement à regretter qu'il ne soit pas parvenu un inventaire détaillé jusqu'à nous.
Toutefois, si cet inventaire n'a pas été dressé par les membres du Chapitre, ce qui semble peu probable, ou s'il est perdu, nous avons au moins deux pièces qui, dans une faible mesure, peuvent suppléer à la lacune que nous regrettons.
Tous ceux qui s'adonnent aux recherches relatives à l'histoire des arts témoignent, surtout depuis un quart de siècle, d'une grande prédilection pour les inventaires des trésors des églises, des mobiliers et des collections des particuliers. Depuis une vingtaine d'années, un grand nombre d'inventaires de cathédrales, d'abbayes, de collégiales et même d'églises paroissiales, ont été successivement publiés, commentés, étudiés. - On en fait connaître encore tous les jours qui, remontant assez haut dans les siècles du moyen âge, répandent la lumière sur des oeuvres d'art entièrement oubliées et révèlent des détails intéressants sur l'orfèvrerie, les tissus, la toreutique et tous les objets d'art réunis par la piété d'une série de générations.
Ces sortes de catalogues, dressés souvent avec le plus grand soin et des détails descriptifs qui permettent parfois à l'imagination du lecteur de reconstituer, l'un après l'autre, les objets inventoriés, sont d'une utilité incontestable. Non seulement nous connaissons l'importance du trésor, mais nous avons des informations sur les objets dont il se compose. Nous apprenons leur forme, la matière qui a servi à les façonner, l'époque de leur fabrication, quelquefois le nom du donateur. Souvent la précision des termes et l'exactitude de la description ne laissent rien à désirer; avec un peu de science archéologique, avec le souvenir d'objets similaires existant encore dans les musées ou les trésors, photographiés ou gravés dans les recueils spéciaux, on peut reconstituer les différents numéros de l'inventaire dressé avec autant de sollicitude que de science.
Le premier fascicule de notre Bulletin contient l'inventaire de la cathédrale de Saint-Lambert, qui, ainsi que nos lecteurs auront pu en juger, est d'un haut intérêt.
C'est que généralement ces sortes d'inventaires sont rédigés dans un esprit de conservation et de piété, pour assurer autant que possible la transmission aux générations suivantes des trésors réunis par les générations passées. Ils sont dressés par des prêtres et des religieux instruits, préposés à la garde des richesses dont ils prisent, plus encore que la haute valeur au point de vue de l'art, l'origine et la destination sacrées.
Il est loin d'en être de même en ce qui concerne les deux pièces que nous allons transcrire. Ici, c'est l'esprit de spoliation et de haine qui tient la plume. Dans ces catalogues s'étale l'arrogance du vol organisé par la force, s'affublant des formes de la légalité et ne voyant, dans les dépouilles des victimes, que le bénéfice d'une opération dont le creuset de la monnaie saura, au denier près, constater la valeur exacte.
Sans doute, avant l'invasion des armées de la République française et le triomphe de la révolution liégeoise, les objets les plus précieux de la collégiale avaient été mis en lieu sûr; cependant un grand nombre de livres, de manuscrits et d'ornements, réfugiés à Maestricht, n'avaient pas été mis hors de portée des nouveaux apôtres de la lumière et de la liberté. Ils se sont donc emparés des objets en nous laissant l'inventaire du butin, - inventaire dressé à leur point de vue et avec les seuls renseignements dont ils comprenaient l'utilité.
Nous les donnons, in extenso, en respectant scrupuleusement le style et l'orthographe de ces documents, afin de ne rien atténuer des enseignements qu'ils apportent avec eux.
JULES HELBIG.
LIBERTÉ - ÉGALITÉ
L'an 4ieme de La république francaise une et indivisible du mois de Nivose le vingtième jour aux huit heures et trois quarts du Matin, nous Commissaires de police et de logement, Députés par arretté de La Municipalité de Liege en date du 17 Nivose courant a l'effet sous-ecrit, nous sommes transportés dans L'église St Pierre, quartier Ste Marguerite et Là après avoir fait conster de notre Mission spéciale aux Citoyens francois Nicolas De Vaulx, Doyen de La ditte église, le Cn Louis gabriel Bourdon Chanoine, le Cn Jean gille Gossuin Beneficier et Sacristin de La ditte église, et avons en Leurs presence procédés a L'inventaire de L'argenterie et des meubles Servants au Culte qui se trouvent dans la ditte église Comme suit:
1° entrés dans L'église par la grande porte, nous sommes transportés au maitre autel, et avons trouvés, huit chandeliers en materiale Blanc, un Christ aussi en Materiale, trois Canons, un Devant D'autel, une nappe, une Sonette de Cuivre.
2° dans le Coeur, Deux grands chandeliers de Cuivre et Dix gros livres de Coeur.
3° entrés dans la thesorie, avons trouvé neuf devant D'autel, trois tabourets, une Couple en argent neuf ou dix vieux Livres Servants a L'église Six coussin de pannes, un posoir de meme neuf petites Dalmatique, quelques vieux reliquaires.
4° Dans la sacristie du Coeur avons trouvés saize chappes, vingt neuf chasuppes et Dalmatiques, cinq aubes, un encensoir et un petit chandelier de Cuivre, un christ en bois.
5° a L'autel du Christ avons trouvés Deux chandeliers de Cuivre, un Christ en bois, trois canons, une nappe et un devant D'autel.
6° a L'autel Ste Barbe idem.
7° a L'autel Ste appollonne, idem excepté que Le Christ et Les Chandeliers sont en materiales Blanc.
8° a L'autel de La Vierge, Deux chandeliers de cuivre, un crist et deux branches de chandeliers en Bois une nappe, trois Canons, et un devant D'autel.
9° entrés dans la Sacristie des Beneficiers avons trouvés vingt neuf chasuppes, Deux aubes un christ et deux petites anges en bois, un Coussin quelques petits Livres, trois paires de Burettes avec Leurs assiette en etain, quatre tableau, trois petits chandeliers de Cuivre, et un Détain, un calice en argent, un calice en cuivre avec Sa couple en argent de meme que les platinne 4 a 5 misselle.
10° entrés dans la grotte Ste hubert, n'y avons rien trouvés (3).
DEMANDE
D. S'ils n'ont pas fait passer en pays étranger ou Dans D'autres Lieux Des effets appartenants au Culte, ou S'ils n'ont jamais Contribué a les soustraire.
R. ont Repondus, qu'en effet q'Une partie d'effet a eté transporté a mastrech pour plus de sureté, par ordre du chapitre. Lesquels effets par ordre du Commissaire Vaillant ont été transportés a la tresorie national de paris comme conste par le proces verbal qui reposent dans Leurs Mains (4).
Toute qu'elle argenterie, et instruments Du Culte avons mis Sous la garde et responsabilité dudit Cn francois nicolas Devaux Doyen du Cn Louis Gabriel Bourdon chanoine et du Cn gille gossuin Beneficier et Sacristin, avec obligation de Leurs parte de les reproduire a la premiere Demande qui Leurs en Serat faite en foy de quoy et de tous le premis ils ont signés avec Nous.
francois n: j: DEVAULX, Doien.
L: g: BOURDON chanoine.
J: g: GOSUIN Beneficier.
J: H. ROBERT commissaire.
E: F: DEPLAYE, commissaire.
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LIBERTÉ ÉGALITÉ
Cejourd'hui premier piuviose L'an 3me De La Republique francaise une et indivisible Sur L'avis, qui a été Donné par Le Citoyen gravel officier Du premier Regiment D'artillerie au Commissaire ordonnateur en chef Vaillant, qu'il existoient Dans une Maison à Wieck occupée par un prêtre De la collegialle De Saint pierre De Liege Différentes Caises, Dont il etoit Le gardien appartenant, Soit Disant, à La Dite Collegialle, que le Commissaire ordonnateur en chef chez lequel etoit le citoyen Lamotze agent national De L'administration Centrale D'aix La Chapelle Lui a fait Sur le champ part De la Declaration verballe faite par le Citoyen gravel, en Consequence il a été arretté, qu'il Se transporteroit à L'instant avec le Citoyen gravel et Le commandant De la place, à la Dite Maison, pour y Reconnoitre S'il etoit Vrai, qu'il y existoient Des Caises, apres avoir Requis un Membre de L'administration pour nous accompagner, qui arrivés Dans La même Maison, nous avons Reconnu, que Ce que Le Citoyen Gravel avoit annoncez etoit vrai, et y avons trouvé treize Caises, Lesquelles nous avons De Suitte fait charger en presence Du Citoyen Vangulpen nommé par L'administration D'arrondissement, Du Citoyen ........ adjudant De La place Du Citoyen gravel De L'agent national De L'arrondissement D'aix La chapelle, et Du Commissaire ordonnateur en chef Sur quatre voitures, que le Commissaire ordonnateur a fait chercher à cet effet, Lesquelles Caises nous avons fait transporter accompagnés, comme Dit est, à L'administration D'arrondissement Dite Maison Des etats, ou etant moi Sousigné Didiot L'ainé chargé Des pouvoirs Du citoyen Lamotze agent national et Du Commissaire ordonnateur en chef Vaillant en presence Du Citoyen gravel j'ai Requis en Ma Dite qualité Les membres De L'administration De L'arrondissement en La personne De l'agent national De nommer L'un D'eux Commissaire à effet D'être present à L'inventaire Des effets contenus ès Dites Caises, à quoi, obtemperant ils ont sur Le champ choisi et nommé Le citoyen Crahay Membre De La Dite administration D'arrondissement, Lequel a accepté La Dite Commission.
En consequence on a fait venir pour executer L'ouverture Des Dites Caises Deux ouvriers De L'art en presence Des susdits nommés avons procedé à L'ouverture D'une D'icelle marquée S: P: N IV Dans Laquelle S'ast trouvé ce qui suit
Savoir:
1° une chasuble De velour noir garnie et Brodée en or Doublée De toile noire.
2° une tunique De velour noir galonée en or.
3° une charpe D'idem brodée et garnie De La franche en or.
4° Deux etoles et un Manicul en velour garni en or.
5° une charpe De Satin en fleur brodée en or et soie fond bleu, Doublée De toile jaune avec Ses bordures en or, Relevé en bosse.
6° Deux charpes fond velour Cramoisi à fleurs brodé et Relevé en or, La bordure en Soie et or.
7° trois chasubles de velour Cramoisi Brodé en Soie et or.
8° Une charpe fond bleu brodée en Soie et or galonnée faux Doublée De jaûne.
9° Un Devant D'autel font D'argent garni en franche d'or.
10° un autre Devant D'autel De velour Cramoisi brodé et Relevé en bosse D'or neuf avec Des armes à chaque bout.
11° une charpe fond blanc à fleurs D'or avec La Bordure et son Dossier Relevé en fleurs brodées à bosses D'or.
12° quatre chasubles De Damas Cramoisi avec trois etoles et Deux petits galonnés en faux Doublés De jaune.
13. une chasuble fond bleu garnie en faux avec etôle et tunique.
14. Deux tuniques et une chasuble De Damas gris-blanc avec es Reliefs garnie en or et en Soie Doublée de jaune.
15. une chasuble De Damas Cramoisi à fleurs et galonnée en or.
16. quatre chasubles D'étoffe en Soie, argent et or fond blanc Doublés De jaune bordées De galon faux, Leurs étoles et Dessus De Calice pareil étoffe.
17. Deux chasubles De Damas Cramoisi avec Leurs êtôles grandes et petites et Les Dessus de Calice avec Leurs Branches et Croix Letout Brodé et galoné en faux.
18. une chasuble, Son étôle et Ses Manipules en Satin Couleur Cramoisi en fleurs D'or, Doublée De jaune avec Le Dessus De Calice.
19. une chasuble De Damas fond blanc à fleurs D'or Doublée de taffetas verd bordée en galon faux avec le Dessus De Calice, étôles et Manipules.
20. une chasuble De Damas Cramoisi galonnée De faux avec ses êtôle et manipule.
21. une chasuble De velour et Satin blanc, brodée en bosses d'or et argent Représentant dans le Dos et sur le devant une Croix en velour Cramoisi avec son êtôle, Manipule, et le Couvre-Calice Brodé également en or.
22. Quatre chasubles De Damas violet, Doublées De jaune, galonnées en faux avec Ses etole et manipule.
23. Quatre autres chasubles en Damas bleu, Doublées De jaune galonnées en faux avec leurs étôles et Manipules.
24. une chasuble fond De velour Cramoisi brodée et Relevee en fleurs à bosses D'or le fond et le Devant portant une Croix brodée et galonnée en or.
25. trois chasubles De Soie Cramoisie bordées en faux avec leurs étôles et manipules.
26. une chasuble et Deux tuniques en or et argent, galonnée et brodée à bosses d'or.
27. Deux tuniques De velour Cramoisie brodées en fleurs Relevées et galonnées en or Doublées De jaune.
28. Deux tuniques et une chasubles De velour Cramoisie neuf broddées et Relevées à bosses D'or Doublées De toile jaûne.
29. Deux tuniques et une chasuble fond blanc, brodées en Soie et or galonné de faux.
30. trois êtôles, trois Manipules Deux tuniques et une chasuble en Satin blanc, Brodées et Relevées en bosses D'or Doublées de taffetas Cramoisi garnies en serge Cramoisie.
31. Deux tuniques De velour Cramoisi, garni en galon faux Doublées D'etoile jaune.
32. Deux tuniques De Damas banc galonnées en faux, Doublées De jaune.
33. Deux Vieilles tuniques De Satin, Doublées De toile jaune, et Deux Dessus De Calice galonées en or.
Les trente trois articles Ci-Dessus inventoriés ont été Desuitte Remis à la Caisse marquée S. P. N° IV, De la quelle ces effets ont été Retirés et mis le tout Sous La Surveillance et Responsabilité Du Citoyen Crahay Membre De L'administration D'arrondissement commissaire nommé à cet effet pour Le Remettre et en Rendre Compte chaque fois, qu'il en Sera Requis.
Avons en suite procédé à L'ouverture D'une Seconde Caisse marquée S. P., Nro X, qui ne Contenoit que Des Livres et Registres.
une troisieme Caisse non marquée ne contenant que Des papiers et Registres.
une quatrieme Caisse marquée S. P. Nro VIII contenant aussi Des papiers et Registres.
une Cinquieme Caisse marquée S. P. Nro VIIIl Remplie Des Registres et papiers.
une Sixieme Caisse marquée S. p. Nro VII contenant Des Registres et papiers.
une Septième Caisse Nro Io Contenant De même Des papiers et Registres.
Une huitieme Caise marquée S. P. Nro XI. Contenant Des Registres et papiers.
une neuvieme Caise marquée Nro VI. S. P. Contenant de même Des papiers et Registres.
enfin une Dixieme Caisse marquée S. p. Nro V. Contenant Les objets et effets ci-après Detaillés
1° un Devant D'autel De Satin blanc brodé et Relevé en bosse D'or Doublé de toile grise.
2° une charpe De Satin bleu brodée en Soie et or. Le Relief brodé à bosse D'or et galonné en franches fausses.
3° une charpe De Velour Cramoisi à fleurs brodée en bosses D'or Le Relief et Dossier avec armes en bosses D'or et galonné.
4° Deux Coussin De Velour Cramoisi brodés et Relevés en bosses D'or avec Leurs chemises et serge Cramoisie.
5to Deux autres Coussins De Satin blanc brodées et Relevés en bosses D'or avec Leurs chemises en serge Cramoisie.
6to Deux autres Coussins De velour Cramoisie galonnés De faux.
7° Deux petits Coussin D'étoffe D'or et D'argent fond blanc.
8° Deux autres Coussins de Soie galonnés de faux.
9° Deux idem De velour noir galonnés D'idem.
10° Six Croisants et une plaque De Calice brodée en or fond De Satin blanc.
11° une banniere De Cramoisie garnie de franche et fleurs D'or.
12° une baniere De Damas Cramoisie galonnée en faux.
13. un guidon brodé en Soie Relevé en bosses D'or.
14. Sept tresses De Laine.
15. un Dessus De Calice en Satin blanc Relevé et brodé en bosses D'or.
16. un Dessus De Calice brodé et Relevé en bosses d'or.
17. un idem.
18. un idem en velour noir avec Le Soleil Brodé et garni en or.
19. Deux idem fond en or et Soie.
20. une grande charpe De Satin cramoisie brodée en paillettes et Relevée en bosses avec sa franche en or.
21. une idem De Satin blanc brodée en or Doublée en Satin Cramoisie.
22. Six Collettes Ronds De taffetas Cramoisi, brodés en or.
23. Sept charpes De Satin blanc Doublés De taffetas Cramoisi brodées et Relevées en bosses D'or avec Leurs frances en or.
24. une autre charpe De Vieux velour Cramoisi à fleurs brodées et Relevées en or galon et franches avec sa bordure brodée en Soie et or.
25. Dix Surplus De toile blanche garnis De mauvaise Dentelle.
26. quatre Morceaux De Serge Cramoisie.
Ce fait et attendu, qu'il est neuf heures Du Soir Sonné, nous avons quant à present suspendu La Continuation Du présent inventaire et avons Laissé à la garde De La Dite administration Les objets Ci-Dessus Detaillés ensemble Les Caisses, qui sont à inventorier, ainsi que Cinq Calices D'argent et une Croix aussi D'argent, qui n'ont pas encore pû être inventoriés attendu, qu'il n'avoit point D'orfèvre pour les Demonter et pour Reconnoitre Les métaux Dont ils étoient Composés et avons Remi La vacation à après-Demain Dix heures Du Matin, attendu La fête nationale indiquée Demain et ont Les Susdits nommés Signé.
(Signé :) DIDEOIT L'ainé
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Cejourd'hui trois pluviose L'an 3me De La Republique une et indivisible, Dix heures Du matin en La Maison Dite Des etats
Avons procédé à La Continuation Du présent inventaire en présence Des Denommés D'autre part, ainsi qu'il suit
Avons fait ouvrir une Caisse marquée S. P. Nro III
Contenant
1o Deux Couvertes De velour Cramoisi bordée en or faux.
2do une tunique noire galonnée en or.
3tio trois charpes De Velour Cramoisi brodées et Relevées en bosses D'or garnies en franches.
4o une Couverture D'un Dez Bordée en velour Cramoisi brodée et Relevée en bosses D'or Doublée De Satin Cramoisi.
5to Deux Charpes Vertes avec Son Dossier en velour brodées et Relevées en fleurs à bosses D'or Doublées De jaune.
6to une charpe De velour Cramoisi avec Son Dossier brodé et Relevé en fleurs à bosses D'or.
7o un Drap Mortuaire De velour noir Doublé De Satin noir galonné en Or.
8o vingt Sept Surplis De toile blanche.
9o une écharpe en Drap D'or et D'argent garnie De Ses franches.
10o une Couverture de Velour Cramoisi galonnée en or.
11o une echarpe en Satin blanc avec un Dossier Relevé et bordé en fleurs à bosses d'Or.
12. trois étoles et trois Manipules De velour Cramoisi brodées et Relevées en bosses d'Or.
13. trois charpes en Drap D'argent et Soye brodées en argent et or.
14. trois étôles et trois Manipules en velour Cramoisi galonnées en or.
15. Six êtôles et Six Manipules galonnées et brodées en or, fond en argent et or.
Avons Desuite procedé à La pesée De L'argenterie, qui a été Separée et Demontée Du Cuivre par un orfevre nommé à cet effet, il en est Resulté, qu'il se trouve trente Deux Livres chacun à Seize Onces en argent, et neuf Livres un quart en vermeille, Lesquelles ont été Desuite mises Dans une Caisse bien fermée Munie Du Sceau De L'administration De Maestricht, Laquelle Caisse a été Conduite chez Le Citoyen Vuilleaume payeur general De L'armée chargé De La faire parvenir à la tresorerie Nationale à paris, Les administrateurs De L'administration D'arrondissement en tireront un Reçu Du payeur De L'armée, Dont Copie Sera envoyée au Commissaire ordonnateur en chef.
Avons aussi fait peser Le Cuivre, Dont il Se trouve Cinquante Cinq Livres pesant, L'administration Les mettra à La Disposition Du general D'artillerie Bollmont pour être employé au Service De L'armée.
Comme il S'est aussi trouvé Deux Caisses Contenant Des glaces, ouverture en a pareillement été faite, Comme D'autres, il S'y est trouvé Dans chacune Scavoir
Dans la première Cinq De Deux à trois pieds De Long, et Dans La Seconde quatre De pareille Longeur.
Lesquelles glaces Sont Restées entre les mains De L'administration pour être par elle vendues au plus offrant et Dernier encherisseur à La Diligence De L'agent national De La Dite administration, au profit De La Republique, pour Les Deniers en provenants être versés Dans La Caisse Du payeur general De L'armée.
Quant aux autres Caisses Remplies De Livres et papiers, elles ont été Laissées entre Les Mains et Sous La Responsabilité De L'administration qui est chargée De Les mettre à La Disposition Des agents Des Domaines nationaux De La Republique francaise, pour Leur procurer tous Les Renseignements necessaires, comme etant Les titres De La Collegiale De Saint pierre De Liege
et Les trois Caisses Remplies D'ornements D'eglise precieux, Dont L'inventaire est Ci-Dessus.
L'agent national De La Dite administration D'arrondissement est Requis De Le faire partir Sous Le plus bref Délai pour paris à la trésorerie nationale pour en être Disposé en faveur De La Republique, Comme Les Commissaires D'icelle Le jugeront nécessaire à cett effet L'agent national enverra Copie Des présentés au Comité Des finances, à la Convention, une à La Commission Des Domaines nationaux et au Comité De Gouvernement Du Comité Du Salut public.
Et avons De tout ce que Dessus, Dressé les présentés, Dont Copie Sera egallement Donnée au Citoyen gravel, à L'agent national De L'administration Centrale D'Aix La Chapelle, et une au Commissaire ordonnateur en chef vaillant, et La même présente Restera Deposée et gardée pour Minute aux archives de L'administration D'arrondissement de Maestricht.
Fait et arrêtté Dans Le Lieu Des Séances De L'administration, Le jour, mois et an Rappellé Ci-Devant, étoit Signé; comme Suit, Didiot, H. W. Crahay, qq., gravel Lant, puis, pour Copie Conforme Signé, J. M. Reintjens, Sct.
Pour Copie conforme a celle ainsi signée ce que j'atteste M. A. Lambermont, Notaire de Liege, in fidem.
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Afin d'épuiser les documents que nous possédons sur les dernières années de l'ancienne collégiale, sur la dilapidation de ses oeuvres d'art et enfin sur la vente même des matériaux de la construction et celle du sol sur lequel elle avait été érigée, nous donnons l'extrait d'un dernier inventaire dressé le 29 brumaire an VII (17 novembre 1798), - cette fois avec l'évaluation des objets inventoriés - et l'acte de l'adjudication du terrain et des bâtisses faite en 1811, sous les auspices du Conseil de fabrique de l'église Saint-Martin.
Par les extraits de la première de ces pièces, on pourra se convaincre en quelle estime les commissaires de la République française tenaient les monuments de l'art et les souvenirs de l'histoire. Les quatre tableaux du choeur peints par Latour, et de beaucoup les meilleurs de cet artiste, sont estimés 50 livres; - le lutrin aigle, - une remarquable oeuvre en dinanderie du XIV siècle, - est cotée 12 livres, et cela grâce au métal qui avait servi â la fondre; enfin le tombeau et mausolée du saint fondateur de la collégiale vaut 3 livres aux yeux des experts.
Remarquons encore qu'il y est question de deux tableaux réservés pour le Museum dont malheureusement, ni le sujet, ni le nom des auteurs ne sont indiqués. Il ne se trouve, sur la liste des peintures enlevées aux églises de Liége et envoyées à Paris, aucun tableau provenant de l'église de Saint-Pierre, et il est très probable que ceux dont parle notre extrait, ne sont jamais parvenus à destination. Que de dépouilles enlevées ainsi par les austères représentants de la nation rentrant dans ses biens, suivant la fiction légale de l'époque, et qui se sont égarés en route!
SAINT-PIERRE. - L'an 7me de la republique de Brumaire Le 29me jour, nous soussignés drouen et Stevart experts nommés par L'administration departementale de L'ourte accompagnés des Citoyens durant et leroux prepossés aux scellés et gardien du mobiliés nationale, sommes transporté au temple pierre Commune de Liege, en vertu de La lettre du ministre qui authorise de proceder a un nouvelle inventaire estimative, des dits mobiliers, y avons procedés comme s'ensuit,
aux neuf heures matin.
DANS LE CHOEUR
Nos |
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12 |
Le maître autel, le tableau reclamé par degrady, disant L'avoir racheté dans le tems que dumourier etoit a Liege |
24
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livres. |
13 |
Le tableau, ou table d'autel |
24
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15 |
deux anges La renommée |
3
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17 |
Les quatre tableaux du Choeur et tout Les Lambris. |
50
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18 |
toutes les formes et plancher |
50
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19 |
Les deux lutrains |
2
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20 |
un aigle avec Son pied d'estalle |
12
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22 |
deux génie |
2
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26 |
un grand tableau |
1
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31 |
la balustrade du Choeur avec dix pilliers en Cuivre et dix flammes et platinne en Cuivre a L'entrée |
48
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33 |
Un autel, marche et table à L'exception du tableau reservé pour le museum |
9
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37 |
Un grand tableau |
3
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38 |
trois grands tableau en Stuque par franck |
150
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42 |
Un tableau representant barbe |
9
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44 |
trois tableau en bas relief en bois par melotte, representant Le Martyr de Ste barbe. |
150
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68 |
Le tombeau et mosolée de St hubert |
3
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69 |
toute la brasure (boiserie?) et banc a l'entour du Choeur |
6
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39 |
Un autel en bois, table, marche pied, le tableau reservé pour le muséum |
9
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DANS LA SALLE DU CLERGÉ
Nos |
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118 |
huit tableau servant de tapisserie depuis le bas jusqu'en haut, ainsi que toute la boisserie, tableau de Cheminée, banc, marchepied vernisés |
200 |
144 |
toutes la garniture du Choeur en marbre blan et noir et portes vernisées, a l'exception des deux mosolés retenu par le juri |
150 |
145 |
les deux devanture du Choeur en marbre, a L'exception des génies |
100 |
146 |
Les lambris de la Chapelle a droite |
100 |
147 |
Celui de la Chapelle a gauche |
100 |
148 |
L'entrée et porte, lambris en marbre du coté Clement, depuis L'entrée du temple, jusqu'à l'escalier de la Chapelle du font |
200 |
149 |
La meme partie du Coté opposé |
200 |
150 |
Les deux portailles et jubé portes en bois, Le jubé et l'escalier |
300 |
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1er frimaire an 7e (21 novembre 1798).
finit a quatre heures et demi de relevée, fait les jours mois et an que dessus.
j: g: STEVART
DROUEN
j: LE Roux, pposé aux Scellés
le pp: au Scellés p: DURANT.
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DÉPARTEMENT DE L'OURTE
VILLE DE LIEGE
L'an mil huit cent onze, le trente un mai a midi et demi, pardevant le maire de la ville de Liege, chevalier de la Légion dhonneur, delegué par Mr Le Baron de Micoud, prefet du departement par arreté du vingt quatre avril dernier, a effet de proceder, par voie de soumissions cachetées, a l'execution du decret imperial du vingt quatre decembre mil huit cent dix relatif a la vente des materiaux de L'eglise ci devant collegiale de St pierre et de trois portions de terrain faisant partie de son emplacement, le tout conformement aux plan et devis dressés par l'architecte de la ville et au cahier des charges redigé par les Marguilliers de L'eglise primaire de St Martin le trente mars de cette année approuvé par Mr le prefet le vingt quatre avril suivant, et ensuite des affiches publiques faites sous les dates des vingt sept avril et vingt quatre mai courant.
il a eté procedé en presence de Mr Decrassier, gilles et plateus, conseillers de fabrique composant le bureau des Marguilliers de la dite eglise primaire de St Martin a l'ouverture des soumissions remises au secretariat de la municipalité dans le terme fixé par les affiches du vingt quatre mai et qui se sont trouvées au nombre de cinq, savoir
La premiere, signée guilleaume Delhaxhe, qui offre pour les terrains et materiaux huit mille cent trente francs.
La seconde, signée Dukers, fils, qui offre pour le tout sept mille cinq cents francs.
La troisieme, signée jacques Decortis, qui offre pour le tout huit mille cinq cents francs.
La quatrieme, signée Gilbert Peters, qui offre cinq mille cinq cents dix francs pour Les materiaux a charge de dernolir.
La cinquieme, signée Thomson qui fait offre de trois mille francs pour les portions de terrain.
Lecture faite de ces soumissions,
Considerant que les offres reunies des Srs péters et tomson, sont les plus avantageuses,
Le Maire et les Marguilliers ont adjugé les terrains et les materiaux de L'eglise de Saint pierre aux Srs gilbert, peters et tomson, savoir au Sr peters les materiaux et la demolition pour la somme de cinq mille cinq cent dix francs, et au Sr tomson les parties de terrain pour la somme de trois mille francs, sous obligations de se conformer exactement au cahier des charges redigé et approuvé comme il est dit ci dessus et qui sera transcrit à la suite du présent proces verbal, qui n'aura d'execution qu'apres qu'il aura eté approuvé par Mr le Baron, prefet.
En l'absence du Maire appellé a paris le premier adjoint
signé F.-S. DEWANDRE.
Suit le cahier des charges.
ART. I. - La demolition de l'eglise de S pierre et la vente des materiaux seront adjugés au plus offrant et dernier encherisseur; il en sera de même des portions de terrain de son emplacement qui ne sont point necessaires à l'ouverture de la nouvelle rue. Les portions de terrain seront divisées et adjugées en trois lots.
ART. 2. - La mise a prix des materiaux, deduction faite de six mille six cents francs pour frais de demolition et transport des decombres est de six mille sept cents trente un francs, quatre vingt dix centimes.
ART. 3. - Le Maire pourra remettre a la huitaine l'adjudication definitive, si, dapres les observations des Marguilliers de L'eglise de St Martin, il juge que les encheres ne sont pas portées a leur taux veritable et a la charge que la derniere enchere subsistera et servira de mise a prix a la seconde adjudication; l'adjudication sera soumise à l'approbation de Mr le prefet.
ART. 4. - L'acquereur des materiaux sera tenu d'avoir fait place nette dans le terme de dix huit mois a dater de l'adjudication, sous peine de tous dommages et interets envers les adjudicataires des terrains.
ART. 5. - Le prix de l'adjudication tant des materiaux que des terrains sera acquitté en mains du tresorier de la fabrique de St Martin, savoir une moitié dans les trois mois de l'adjudication et l'autre moitié un an après la date de l'adjudication.
ART. 6. - L'acquereur des materiaux ne pourra commencer la demolition qu'apres avoir payé la moitié du prix de son adjudication ou fourni une caution suffisante; il sera responsable de tous les accidens resultans des travaux de la demolition.
ART. 7. - Les adjudicataires seront tenus de payer le droit d'enregistrement dans les vingt jours de l'adjudication, ainsi que les frais de timbre, d'impression, affiches, criées et autres legitimement faits pour parvenir a la vente.
ART. 8. - A defaut de remplir les obligations imposées par les articles qui precedent les adjudicataires seront dechus de plein droit, et les objets remis en vente a leur folle enchere respective; les terrains et materiaux vendus resteront au surplus hypothequés et affectés au paiement total du prix de l'acquisition; Les Marguilliers pourront requerir l'inscription hypothecaire, tant sur les dits Biens que sur ceux des adjudicataires et cautions.
ART. 9. - Toutes les clauses ci dessus ne pourront etre reputées comminatoires et leur execution sera poursuivie par voie administrative et en vertu du proces verbal d'adjudication.
ART. 10. - La mise à prix des portions de terrain est savoir:
pour la premiere portion contenant deux cents metres superficiels, mille francs.
pour la seconde contenant six cents metres trois mille francs.
pour la troisieme contenant quarante metres deux cents francs.
fait et redigé par nous conseillers de fabrique composant le bureau des marguilliers le trente mars mil huit cent onze.
Signés DECRASSIER, president. M. h. PLATEUS, secretaire.
vu et approuvé par nous prefet, conformement a notre arreté de ce jour. A Liege, le vingt quatre avril mil huit cent onze, signé Bon DE MICOUD.
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Le préfet,
Vu le decret imperial du vingt quatre décembre mil huit cent dix,
Vu le plan du terrain sur lequel est tracé le projet de la nouvelle rue a ouvrir pour communiquer de la place St pierre a la rue derriere le palais: Le dit plan dressé par l'architecte de la ville le deux avril mil huit cent onze et visé par le Maire,
Le proces verbal d'evaluation des terrains et materiaux de l'eglise de St pierre a Liege dressé par le même architecte le premier septembre mil huit cent dix,
Arrete ce qui suit
Le cahier des charges dressé par les marguilliers de l'eglise primaire de St Martin a Liege, le trente mars dernier pour la vente des materiaux de l'eglise de St pierre, et de trois portions de terrain faisant partie de son emplacement, est approuvé sous les conditions suivantes
1° L'acquereur devra laisser subsister le mur de l'eglise du coté des cloitres, a la hauteur de l'appui de la grande croisée, il devra aussi boucher les deux arcades de la chapelle, ainsi que les portes, afin que le terrain laissé a la commune soit bien fermé.
2° Le terrain qui sera occupé par la nouvelle Rue devra être mis a niveau de la place de St pierre et conduit en pente douce pour prendre le niveau de la Rue derriere le palais.
3° Le Maire de la ville de Liege procedera a l'adjudication publique en presence des marguilliers de l'eglise primaire de St Martin par la voie de soumissions cachetées conformement a l'arreté du gouvernement du dix neuf ventôse an onze (10 mars 1803).
4° Le present arreté sera adressé au Maire de Liege pour être transcrit au bas du cahier des charges.
A Liege, le vingt quatre avril mil huit cent onze, signé baron DE MICOUD.
Pour expedition conforme,
Le secretaire general, signé CASELLI.
Certifié conforme,
En l'absence du maire appellé a paris le premier adjoint signé F. J. DEWANDRE.
Vu et approuvé par nous prefet, conformement a notre arreté de ce jour.
A Liege, le 8 juin 1811.
Conseiller de prefecture suppleant le prefet signé J. M. RENARD.
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(1) Les marbres de Delcour ont, pour la plupart, été réunis à la nouvelle cathédrale de Saint-Paul, lors de la démolition de la collégiale. Il en a été de même des orgues.
(2) Quelques peintures, entre autres quatre tableaux de Latour dont deux en très mauvais état, de même qu'une partie des boiseries sculptées provenant de l'église Saint-Pierre, se trouvent aujourd'hui à l'église primaire de Soumagne.
(3) II s'agit de la crypte.
(4) C'est l'inventaire que nous donnons à la suite de cette pièce.
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