Ageboldus, sous le règne de Notger, 972-1008.
Stevecon, 1044 (Charte de Saint-Laurent).
Wolker, 1079 (Charte de Saint-Martin, n° 1).
Oddon, 1095 (CHAPEAVILLE, t. Il, p. 53), 1119 (Fundatio Sancti Martini, fol. 42).
Otbert, du temps que Alexandre de Juliers était prévôt, 1119-1128 (Ibidem, fol. 19).
Etienne, 1140 (Ibidem, p. 28), 1141.
Godefroid, 1143 (Cartulaire de Sainte-Croix, t. I, fol. 84; ERNST, t. VI, p. 136).
Liebert, 1154 (Charte de Saint-Iviartin, n° 4), 1167 (Analectes, t. XIV, p. 405).
Arnulphe, 1171 (Cartulaire de Saint-Trond, t. 1, p.118), 1192 (ERNST, t. VI, p. 163). Il avait laissé à la collégiale une maison qu'il avait achetée à Saint-Trond (Charte inédite de 1197 Fundatio, fol. 50); il fut chanoine de Saint-Lambert et prévôt de Tongres, 1183- 1189 (Analectes, t. XXV, p. 265).
Everard, 1193 (Charte de Saint-Martin, n° 9), 1204 (Ibidem, n° 14; Analectes, t. XVII, p. 30).
Henri, 1208 (Fundatio, fol. 50).
Rabodon, 1214 (Val-Saint-Lanbert, no 48), 1216 (LANGIUS, fol. 160).
Gosuinus, janvier 1223 (Val-Benoît, p. 34).
Ribert, 1223 ou 1224 (Fundatio, fol. 52; Charte de Saint-Martin, n° 21), 1243 (Alne, n° 548).
Maitre Walter de Lierre, juillet 1245 (Fundatio, fol. 56), 1247 (Ibidem, fol. 39) (1).
Maître Guillaume, juillet 1250 (Charte de Saint-Martin, n° 51), 1268, 12 novembre (Ibidem, n° 89).
Freris ou Frederic, 18 mars 1277 (Ibidem, n° 95), 19 juin 1307 (Ibidem, n° 150).
Jean de Moumalle, cité comme doyen le 1er février 1313 (Ibidem, n° 155) et le 20 mai 1329 (Ibidem, n° 187).
Ce fut sous son décanat ou peut-être sous celui de son prédécesseur qu'eut lieu la catastrophe, appelée Mal-Saint-Martin. Le 3 août 1312 une lutte s'engagea entre les patriciens d'une part et les métiers appuyés par le clergé d'autre part. Les nobles poursuivis par les plébéens, après une résistance opiniâtre, se réfugièrent au nombre de cent et vingt dans l'église de Saint-Martin et s'y barricadèrent de leur mieux. Mais ils y trouvèrent leur tombeau. Le peuple emporté par la fureur, amassa de la paille et du bois sec autour de l'église et bientôt un vaste brasier consume le temple et ceux qu'il renferme. Il faut croire que les murailles de l'église résistèrent à cet incendie et que les voûtes et le toit ont seuls été détruits. Le chapitre s'empressa de réparer le dommage causé: l'église put être réconciliée le lendemain de la fête de saint Thomas; les offices canoniaux furent repris le jour de Noel; mais telle était la détresse que pendant assez longtemps les chanoines et les clercs n'avaient pas d'habits de choeur pour célébrer les offices (Archives de Saint-Martin). Les registres des archives et les livres de la bibliothèque, parmi lesquels se trouvaient les ouvrages que Godefroid de Fontaine avait légués à cette collégiale, périrent dans les flammes (2).
Albert est cité comme doyen le 19 mars 1339 (Ibidem, n° 211) et 3 juin 1340. Il ne tarda pas de céder le décanat (A. BERLIÈRE, Libri obligationum, n° 117, 125, 131 et 132).
Jean Rennewar ou Renuardi, doyen en 1342 avant le 7 août et 20 janvier 1352 (Chartes, n° 233). Son anniversaire était fixé au mois d'avril.
Maître Guillaume d'Heure-le-Romain, « ame et feale consillier » de l'évêque Jean d'Arckel (1352-1377). Il est encore cité comme chanoine le 16 juillet 1353 (Cartulaire de Saint-Paul, p. 231); Il apparaît comme doyen le 8 mars 1357 (Chartes de Saint-Martin, n° 242); il figure souvent dans les chartes comme arbitre. Il fonde l'autel et le bénéfice de Saint-Vincent et de Saint-Agapit et fut enterré devant cet autel. Il laissa sa maison claustrale pour servir de demeure aux doyens, avec les tapisseries pannos laneos in aula pendentes. Il mourut en 1377; son anniversaire était célébré le 13 janvier. Il avait fait placer dans le choeur une couronne de lumières en fer forgé, expensis Jordani sigilliferi (3).
Englebert de la Boverie, 1377-1378; son anniversaire était célébré au 2 février; il fonda une Messe quotidienne. Il avait travaillé à la restauration de la tour, comme le prouve cette annotation: Engelbertus de Boveria convenit de ponendo in muris turris 200 pedes lapidum de enchampenne et 5oo pedes de chammes.
Thierry de Goorkem, dit le Polleins (Pullanus), cité le 9 juillet et le 11 novembre 1378; son anniversaire au mois de mars.
Jean d'Attenhoven, alias de sancto Trudone, maître es-arts et en médecine, fonda le bénéfice de Saint-Paul et de Saint-Quirin, 1380 † 1401 avant le 29 avril. Son anniversaire au mois d'avril; il fut enterré devant l'autel qu'il avait fondé sous la tour.
Thomas de Freris, 1401 † 8 juin 1405; il fut enterré dans la chapelle des Onze-mille-Vierges, ou gist l'empirée de S. Martin (B. Eve); il fonde une messe quotidienne.
Jean de Lieriwe, fils de Renier et d'Heldwige, 1405 † 1411. Son anniversaire était célébré le 3 mars. La restauration de la tour s'achève; on achète en 1410 des ardoises, des cordes pour les cloches; en 1413 on paye 69 livres pour le coq, on emploie 6,500 livres de plomb, le millier à 34 livres, et l'on paye 275 livres pour la soudure.
Maître Sulplice Winandi de Diest, écolâtre de l'église d'Incourt, 1412 † 18 février 1429: il fonda deux anniversaires, l'un au 18 juin, l'autre au 18 octobre, à célébrer par les chapelains; le chapitre célébrait son anniversaire le 18 février.
Godefroid Betcoper ou Ulmanni, chanoine de Saint-Martin en 1400, obtint le décanat en 1429 et mourut vers la fin de 1439; il lègue aux bénéficiers les tapisseries peintes qu'il avait dans sa maison pour en garnir les murs de leur chapelle: pannos parietum depictos certis imaginibus.
Walter Honnart de Herck-la-Ville, chanoine de Saint-Martin en 1431, doyen le 4 août 1439-1456. 11 fonda son anniversaire et celui de son oncle; par un codicile du 21 janvier 1456, il fonda une messe septimanale dans l'église de Herck. Son anniversaire était célébré le 30 janvier.
Maître Henri Bormans, 1456 † 28 juillet 1491; il fut plusieurs fois à Rome pour les affaires du clergé; il est signalé comme foraneus en 1461 et en 1475; il fonda son anniversaire. Sous son décanat on exécuta des travaux importants à la tour de l'église: les comptes en sont conservés (4).
Jean de Heinsberg, alias de Millen, chanoine scolaris en 1447, doyen le 11 août 1491, écolâtre de Saint-Servais à Maestricht, mourut le 1er novembre 1503. Il fut enterré dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste. L'inventaire de ses biens, fait le 1er mai 1510, comporte 52 marcs, 12 esterlings pro vasis et jacolibus, et 2,286 florins pour ses autres meubles.
Pierre de Nerve, reçu chanoine à la prébende de Jean Imberti le 24 novembre 1484, devint doyen au mois de novembre 1503 et mourut le 18 août 1510. Son testament (Reg. Hambourg B., p. 167). Il avait été recteur de l'autel de Saint-Jean et de Sainte-Catherine à Rocourt, de Saint-Gilles à Herve, de la Sainte Vierge à Hollogne-aux-Pierres et de Saint-Nicolas à Horpmael.
Pierre Proenen, chanoine en 1479, fut élu doyen le 22 août 1510, installé le 24 septembre; il s'était rendu en pèlerinage à Rome le 23 mars 1506 et en revint le 27 juillet 1506. Il posa la première pierre de la reconstruction du choeur le 10 mai 1511 et résigna le décanat le 6 mars 1521. Il célébra son jubilé de cinquante années de canonicat; à la place du banquet qu'il devait donner, il proposa de consacrer son florins de Liège à la reconstruction de l'église (10 décembre 1529).
Gilles de Pousseur, fils de Denis Corbeau de Pousseur, seigneur de Villers lez-Guise et de Fraipont, bourgmestre de Liège et de Jenne de Ruffe, dite de Brialmont, dame de Brunsrode et de Brialmont à Tilff, fut admis comme doyen le 21 mars 1521, en vertu de la résignation de son prédécesseur. Il est cité comme doyen du concile de Saint-Remclde. Il mourut le 4 décembre 1521. Il choisit sa sépulture près de l'autel majeur, dans le choeur ubi depicta est imago S. Aegidii.
Bauduin de Wanghe, chanoine-chantre 1503, fut élu doyen le 9 décembre 1521; installé le 24 décembre, il cède la chantrerie à Simon de Meeffe; il paye au chapitre 40 florins d'or du Rhin pour sa réception. La consécration du nouveau choeur eut lieu le 6 février 1530 par l'évêque suffragant; en vue de cette solennité, on avait acheté deux ponsones de vin de Beaune. Ce doyen mourut le 8 septembre 1540 et fut enterré devant l'autel de saint Brice, dans la grande salle capitulaire, in majori capitulo. Il avait obtenu de l'abbesse de Thorn la cure de Ginneken, 1529.
Simon de Meeffe, dit de Champion, frère de Guillaume de Meeffe, bourgmestre de Liege, chanoine-chantre en 1521, obtint plusieurs absences, notamment le 19 octobre 1520 et en 1529, devant être au service de son seigneur et patron Robert de la Marck, frère de l'évêque. Il avait obtenu du Saint Siège et du consentement de Bauduin de Wanghe, des lettres de coadjutorerie avec droit de succession. Il succéda donc de plein droit à son prédécesseur. Il fut admis par le chapitre le 10 septembre 1540 et mourut au commencement de janvier 1550. Il avait consacré à restaurer la maison décanale 600 florins petits carolins de son avoir et 1.146 florins de Liège, provenant de la succession de son prédécesseur.
Maître Tilman Proenen, reçu chanoine le 2 septembre 1506, étudiait à Louvain en 1515; il obtint les bénéfices de Saint-Georges et de Sainte-Catherine à Fouron-le-Comte et de Saint-Nicolas à Abolens; il les résigna le 12 mars 1511; il fut nommé par le chapitre curé de Horpmael le 2 septembre 1529. II fut élu doyen le 8 janvier 1550, et mourut au mois de janvier 1555. Son testament est approuvé par le chapitre le 20 janvier 1555. Il fait des legs à ses soeurs Marguerite et Helwige, à plusieurs couvents et abandonna aux pauvres le reste de ses biens. Il choisit sa sépulture dans le couvent du Saint-Sépulcre, dit des Bons-Enfants.
Gobbelin Coppen, chanoine en 1533, après un procès porté en cour de Rome, chantre en 1540; il fut élu doyen le 28 janvier 1555, via scrutinii. Il mourut en mai 1567. Ii avait laissé 100 florins de Brabant pour l'achèvement de l'église.
Maître Guillanme Pétri de Liège, fils de Jean Pétri le Germeaz et d'Anne Boinem, fut élu doyen le 28 mai 1567. Il eut des démêlés avec le chapitre (Reg. 1585, pp. 63, 77, 93, 103 et 259) concernant la collation des bénéfices. Il mourut le décembre 1572 et fut enseveli dans la chapelle de la Sainte-Trinité. Son testament (Reg. 1586, fol. 325).
Maître Jacques de Urso, chanoine-écolâtre, fut élu doyen le 18 décembre 1572. « Il fut renommé entre les plus pratiques et mieux versés en la court romaine et es canons qui présentement soient à Liége. » Le Pavillart de M. Ferdinand Henaux, fol. 32 à 176, contient un mémoire de ce doyen concernant les privilèges du clergé secondaire. Il fut curé de Fosses (1579). Il mourut le 16 mai 1586. Son testament du 6 mai 1586 (Reg. 1586, p. 272). Il choisit sa sépulture dans la chapelle de la Sainte-Trinité « qui vient d'être érigée dans l'église de Saint-Martin; » il lègue à Jean Naechs, écolâtre de Sainte-Croix, imaginem lineam in aula mea interiori existentem ubi Salvator est depictus cum verbis: Ecce homo. Il lègue à Guillaume de Thier, chirurgien, son oncle, imagines ubi baptismus S. Johannis et diluvium depicta sunt in aula anteriori
Maître Arnold de Wachtendonck, fut élu le 29 mai. Nous possédons le procès-verbal de cette élection. Le vicaire-général Lievin Torrentius la présida. Les chanoines confièrent le choix per viam compromissi à trois commissaires: le vicaire-général, le prévôt Conrard de Gavre et Thomas Stouten, doyen de Saint-Paul. Le prévôt proclama le résultat: « Ego Conrardus a Gavre tam meo quam aliorum compromissariorum nominibus, auctoritate nobis concessa, nomino et postulo in hujus ecclesiae B. Martini decaniam, Rev, et eximium D. Arnoldum a Wachtendonck, in no mine Patris et Filii et Spiritus Sancti. Amen. » Le résultat fut acclamé. On sortit de la salle capitulaire, et entrant dans l'église on entonna le Te Deum. Les cloches sonnèrent à toutes volées. Le peuple et le clergé accoururent en foule, in copiosa multitudine. L'élection leur fut solennellement annoncée, ex editiori loco, ubi epistolae et Evangelia diebus doininicis et festivis decantantur. On demanda à l'élu son assentiment. Celui-ci répondit qu'il n'acceptait, ni refusait la postulation qui venait d'être faite, mais qu'il s'en remettait à la volonté du Souverain-Pontife. Le vice-doyen Jean Visbrouk et les chanoines décidèrent alors d'écrire au Pape pour qu'il voulût bien ratifier le choix qu'ils venaient de faire, nonobstante alique forsan natalium defectu aut simili defectu... Ils écrivirent en même temps à Mgr Jean-François de Bonhomme, évêque de Verceil et nonce apostolique à Cologne, pour lui recommander cette affaire. Le Pape confirma le choix du chapitre.
Arnold Wachtendonck, au témoignage de Philippe de Hurges, était réputé « homme doctissime, très grand antiquaire et singulièrement versé aux histoires. »
Il mourut vers le 20 mars 1602. Son testament (Reg. Hambourg B., p. 78).
Maitre François Oranus devint doyen en 1602; il avait enseigné la théologie au Séminaire de 1592 1598; il en devint le président. Il mourut le 8 novembre 1605 (5).
Jean Bertho, élu doyen le 5 décembre 1605, mourut le 5 mai 1643. (Testament Reg. B, p. 218).
Thomas de Sclessin, docteur en droit, protonotaire apostolique, chanoine-écolâtre, fut élu doyen le 22 mai 1643. II mourut le 3 mars 1678 et fut enterré dans la chapelle du Saint-Sacrement.
Godefroid-Thomas de Ramelot, docteur en droit romain, élu doyen le 28 mars 1678, résigna ses fonctions le 10 décembre 1682.
Maître Jean de Boesman, docteur en droit canon et civil, protonotaire apostolique, fut élu doyen le 26 janvier 1682 et trépassa le 8 juin 1713.
Baron Jean-Baptiste de Gillis-Palant, président du Séminaire, fut nommé doyen de Saint-Martin le 26 juin 1713; ii devint évêque-suffragant en 1729 et mourut le 1er décembre 1736 (ERNST, Tableau des suffragants, p. 255; DARIS, Histoire du diocèse, 1725-1825, p. 73; Notices, t. IV, 2e partie, p. 183). Il fut enterré au milieu de la grande nef.
Tilman Dossin, élu le 29 décembre 1736, confirmé par l'évêque le 7 janvier 1737 et installé le 9 du même mois, mourut le 10 juin 1777-
Gilles-Jacques-Joseph baron de Hubens, nommé le 14 novembre 1777, trépassa le 25 mai 1780. L'élection de son successeur fut différée de mois en mois; enfin le 24 novembre 1780, le choix unanime du chapitre se porta sur Joseph-Alexandre de Fromenteau, lequel mourut le 29 mai 1823.
(1) M. Schoonbroodt, dans son Inventaire des chartes de Saint-Martin, mentionne au n° 57 un Bauduin, doyen de Saint-Martin et official de Liège, le 8 mars 1255; vérification faite, c'est chanoine de Saint-Martin qu'il faut lire.
(2) « n crastino S. Thomae reconciliata ecclesia S. Martini; in die nativitatis Christi reinceptae horae matutinae canoniales. Canonici et clerici multo tempore cantantes sine habitu propter paupertatem et ecclesiae spoliationem.»
(3) Un Jordanus était chanoine de Saint-Martin en 1371.
(4) M. DARIS, dans son Histoire du diocèse de Liège pendant le XVe siècle, parle pp. 363, 509 et 552, d'un Jean de Ricoul de Streel comme doyen de Saint-Martin en 1468 et 1471. Il a mal interprété un texte d'Adrien d'Oudenbosch. Parmi les députés envoyés au devant du légat Onufrius, Adrien cite le decanum S. Martini, magistrum Johannem de Strailhe. M. Daris a regardé ces mots comme une opposition à ce qui précède, tandis que l'auteur désigne un autre député, maître Jean de Streel, qui fut maître de la cité.
(5) Il ne faut pas le confondre avec un autre François Oranus, qui résida longtemps à Rome, fut auditeur de la rote et y mourut en 1599 (Geschichte der Deutschen Nationalkirche in Rome, pp. 494 et 495); ni avec un François Oranus, qui devint en 1611 chanoine de Saint-Lambert.