Dans une étude parue récemment (1), j'ai cru établir que les dessins de la cathédrale Saint-Lambert et de son mobilier, publiés par Xavier van den Steen de Jehay, sont de deux natures. Les uns sont des copies de gravures anciennes, bien connues et les autres sont des compositions dues à un artiste qui travailla pour van den Steen en copiant délibérément des pièces de mobilier d'églises belges, allemandes, francaises et italiennes ou en recopiant simplement les illustrations des deux célèbres dictionnaires de Viollet-le-Duc.
Dans les trois éditions de son travail sur l'ancienne cathédrale SaintLambert, l'auteur publie un dessin du maître-autel. Dans mon étude cidessus citée j'avais réservé à plus tard, l'examen critique de ce dessin tout en affirmant que celui-ci est dépourvu de la moindre valeur historique. En effet, l'aspect du grand autel de la cathédrale, détruit en 1794, nous était peu connu jusqu'ici. Seules des descriptions et des textes nous permettaient de nous l'imaginer mais deux dessins découverts récemment nous ont restitué la forme exacte de cet autel.
Voyons d'abord les textes qui le décrivent.
Au début du 17e siècle, un voyageur passant par Liège nous dit que « le contretable de l'autel est de lames dorées, contenant au costé de l'Évangile, la décollation de saint Jean avec une inscription, en lettres très anciennes et, de l'autre costé, le martyre de saint Lambert »(1 bis).
Quelle que fut la richesse de ce rétable et la véracité des dires de ce passant, le goût du baroque n'allait pas tarder à sacrifier cette oeuvre d'orfèvrerie. Au sortir des luttes entre Chiroux et Grignoux, le règne de Maximilien-Henri de Bavière, honni tant à Liège qu'à Cologne, allait voir revivre une époque de mécénat et les commandes de peintures, de sculptures et d'orfèvreries affluèrent en abondance comme pour nous faire oublier les méfaits de la politique tant intérieure qu'extérieure du prince et de ses chanceliers.
Ce fut le début d'une ère de renouveau pendant laquelle les oeuvres d'art romanes ou gothiques furent sacrifiées impitoyablement pour faire place au mobilier baroque. Les clercs de cette époque, pris d'un enthousiasme et d'une émulation sans borne furent les précurseurs de ceux du 19e et du 20e siècle qui, avec le même entrain, détruisirent et saccagèrent ces oeuvres d'art baroque pour leur substituer les horreurs néogothiques qui de nos jours encore déparent tant d'églises (2).
Le 15 mars 1652, tout au début de son règne, Maximilien-Henri de Bavière donna son consentement à l'établissement du nouveau maître-autel de la cathédrale.
Le 21 juin 1652, le chapitre fit fondre un grand candélabre en bronze « qui génait la vue du grand autel » et ordonna d'affecter les fruits de la vente à l'achat des colonnes du grand autel ou toute autre destination utile à l'église (3).
L'année suivante on commence le grand jubé, à l'entrée du choeur, mais, ombre au tableau d'optimisme, en janvier 1654 des envieux pénètrent dans la cathédrale et brisent les pierres de jaspe récemment placées au maître-autel. Le chapitre commande, tout de suite, de nouveaux marbres en Italie et en 1657, l'autel est achevé.
Au centre du rétable, on posa ou une peinture ou une sculpture qui disparut en 1687 pour faire place à une grande Assomption oeuvre de Gérard Lairesse, commandée par l'archidiacre de Liverloo.
Le peintre habitait alors la Hollande et l'arrivée de cette toile fut un événement à Liège. Liverloo l'exposa chez lui où l'on put venir l'admirer puis il la fit placer sur l'autel. Elle existe encore de nos jours. Après avoir été prise par les Francais en 1794 (4) et exposée au musée du Louvre, elle nous fut rendue à la chute de Napoléon en 1815, et fut, depuis lors, déposée à la cathédrale Saint-Paul où elle est exposée au bas coté sud du choeur; endommagée par son voyage à Paris et par une bombe, en 1944, elle attend depuis lors une restauration de plus en plus nécessaire (5).
En 1713 (1716), Englebert Fisen peignit pour le grand autel de Saint-Lambert, une sainte Trinité (6).
Nous possédons une description de l'autel, celle que nous a laissée Pierre Lambert de Saumery (7). Nous constaterons dans peu de temps qu'elle est en tous points conforme aux dessins conservés.
« Les beautés du jubé, écrit-il, ne sont cependant que des espèces d'avant gout des agréments que réservent à la vue et à l'esprit les quatre grandes Colones de Marbre d'Italie, d'Ordre corinthien, dont les bases et le frises sont dorées; l'entablement et le fronton de Jaspe qui composent le grand Autel derrière lequel est conservé le même Ordre et où, entre deux pilastres de Marbre, est gravée en lettres d'or, sur une pièce aussi de marbre de forme ovale, une inscription qui fait connaitre aux Curieux le Prince auquel ils sont redevables du Plaisir qu'ils goûtent en contemplant ces magnifiques pièces de la plus noble et de la plus riche Architecture ».
Saumery ajoute, en note, l'inscription dédicatoire gravée sur un ovale de marbre, au revers de l'autel, que l'on pouvait lire du déambulatoire. L'exagération de Saumery, est due à son désir de flatter les souscripteurs de son ouvrage dont l'édition entraina de nombreuses difficultés financières.
Louis Abry, peintre, estimait lui-aussi « que l'autel est le plus riche et le plus dispendieux qui soit dans les pays d'alentour par sa matière de marbre et jaspe, comme par ses dorures et peintures » (8).
D'autres touristes ou historiens tels que les hollandais Brouerius et Ghisels (9) donnent également le texte de l'inscription dédicatoire qui rappelle que Max-Henri de Bavière avait offert l'autel, dédié à Notre-Dame et SaintLambert.
Un autre voyageur, dont le témoignage est dépourvu d'intérêt en soi, nous apprend que, vers 1775-78, le tableau de Lairesse était toujours à la même place, mais il ajoute « une main barbare a osé le retoucher, y mettre un fond, etc, en sorte que ce beau tableau n'est proprement plus celui de ce maitre; il est devenu très médiocre » (10). Nous verrons plus tard que la présence de ce tableau, quoiqu'attestée par les contemporains, est infirmée par van den Steen, qui, cependant est né 25 ans après la destructio de l’église. Malheureusement pour lui, d’autres témoins encore vont affirmer qu’il se trompe une fois de plus.
Henri Hamal, maître de chapelle de la cathédrale, collectionneur de gravures, et grand amateur d'art, nous a laissé une description des oeuvres d'art de la ville de Liège. Il décrit, lui aussi, le maître autel de ta cathédrale « en marbre de Saint-Remi, avec 4 belles colonnes de marbre blanc transparent prises aux turcs par les chevaliers de l'ordre teutonique a été construit d'après les plans de monsieur le baron de Méan (Les 4 colonnes ont été envoyées à Paris; tous les marbres de Saint Remi ont été vendus par les Français, 1300 francs en assignats qui pouvaient valoir alors 7 à 8 louis). Les ornements et les chapiteaux de bronze, dorés en 1665 par maitre François Schelberghe, orfèvre et maitre de la monnaie de Son Altesse ont été faits d'après les modèles du frère chartreux. L'assomption qui orne l'autel est de Gérard Lairesse (Elle fut transportée à Paris pour le muséum; en 1816, elle a été renvoyée à Liège; elle est à présent au grand autel de la nouvelle cathédrale). Tous ces ouvrages ont coûté au Prince Maximilien Henri de Bavière, électeur de Cologne, évêque et prince de Liège, 40.000 écus du pays. Le dais au dessus de ce grand autel représentant la sainte Trinité est un ouvrage, peint en 1716 par Englebert Fisen. Les six grands chandeliers d'argent placés sur les marches de l'autel ont été faits à Paris en 1741 par de Vilclair. C'est un présent fait à la cathédrale par notre prince Georges Louis de Berghes » (11).
Remarquons que la présence du dais peint par Fisen nous a été attestée par le peintre lui-même et que les chandeliers offerts par Georges de Berghes nous sont également bien connus (12). Hamal, attaché à la cathédrale pendant vingt-cinq années, confirme les autres témoignages.
Le grand autel, offert par Max-Henri de Bavière subsista jusqu'à 1794 et ne disparut qu'avec l'église qui l'abritait.
Les détails de sa démolition sont bien connus. Defrance, qui présidait à ces travaux, avertit, le 9 brumaire an III (30 octobre 1794) un certain Wailly résident à Cologne, que « l'échaffaudage et les machines pour descendre les colonnes du grand autel de la cathédrale, sont prets » (13). Le 29 du même mois il avertit son correspondant de la marche des travaux « Les 4 colonnes du grand autel seront, j'espère, descendues dans 3 ou 4 jours; l'entablement occupe beaucoup, surtout une pierre énorme qui compose l'architrave et la frise, pesant au moins, une colonne et demie » (14). Le 13 floréal, an III (2 mai 1795) il lui écrit encore: « Il part aujourd'hui pour Libreville, 4 colonnes de marbre blanc d'Italie de l'ordre corinthien de la grandeur de 16 pieds, 6 pouces de Liège avec leurs chapitaux et bases de cuivre doré, 2 pilastres avec leurs bases et chapiteaux » (15).
Il énumère ensuite les 12 colonnes de marbre blanc d'Italie provenant du jubé oriental et d'autres pièces de marbre. Quelques jours encore, et il annonce l'arrivée de tous ces marbres à Charleville ainsi que celles que l'on venait d'arracher à l'église Notre-Dame d'Aix-la-Chapelle (16).
On ne peut qu'être frappé par la concordance de la description des colonnes par Saumery, Hamal et Defrance: tous parlent de marbre blanc d'Italie, de bases et chapiteaux de métal doré.
Pour aider celui qui devait trouver un bateau pour porter ces marbres à Charleville, Defrance calcula ou fit calculer le poids des colonnes et à cette occasion, il rappelle qu'elles mesurent 166 pouces et demi soit environ 4 mètres 82 (17).
Si l'autel, lui-même, n'avait pas changé au cours de son existence d'un siècle et demi environ, son dessin paraissait cependant quelque peu démodé et deux fois au moins le chapitre cathédral décida d'accoler à cet autel de nouvelles décorations. Bienheureux désir d'adaptation à la mode, qui va nous laisser deux représentations de l'autel grâce aux différents projets!
Estimant que le célébrant était trop exposé au yeux du peuple placé dans le déambulatoire du choeur, le chapitre cathédral imagina de poser deux statues, celles de Notre-Dame et de Saint-Lambert, des deux côtés de l'autel; le 12 novembre 1744, il chargea Guillaume Evrard d'établir le projet puis de les sculpter en marbre. Quelques mois plus tard, avant l'exécution d'un travail si couteux, les chanoines décidèrent d'envoyer les projets à l'Académie royale de peinture et de sculpture de Paris qui fit dresser quelques projets qu'elle renvoya au chapitre qui, cependant renonça à faire exécuter les statues.
A la fin de l'année 1758, on revint à ce projet et Evrard fut chargé de dessiner deux silhouettes de statues à placer des deux côtés de l'autel (18).
Des recherches faites à Paris en vue de retrouver le ou les dessins de l'autel envoyé par le chapitre cathédral à l'Académie royale de peinture et de sculpture furent vaines.
Monsieur Philippe, conservateur des Musées Curtius et d'Ansembourg, entreprit, sur ces entrefaits, le classement des dessins de l'ancienne collection Joseph Brassinne, récemment acquis par la Ville de Liège. Il eut la gentillesse de me signaler, et de me donner la photo d'un dessin du 18e siècle représentant un grand autel baroque surmonté des armoiries d'un prince-évêque de la maison de Bavière, placé dans l'abside d'une église gothique. Aux deux côtés, se dressent les statues de Notre-Dame et de Saint-Lambert, en style baroque. Le dessin correspond en tous points à ce que nous savons du grand autel de Saint-Lambert et la coïncidence de tant de détails ne peut être fortuite. De plus cet autel est le même que celui que Fayn dessina et dont nous allons parler. On ne peut donc douter car aucune autre église n'a pu posséder un autel ayant toutes ces mêmes caractéristiques. Il est même possible que le dessin du Musée archéologique soit celui d'Evrard. (fig. 1).
Nous possédons une autre vue de l'autel, malheureusement très effacée, mais par contre bien identifiée. (fig. 2).
Deux ans après avoir fait placer des maquettes de statues aux cotés de leur maitre autel, les chanoines renoncèrent à leur projet et chargèrent leur architecte Etienne Fayn de dessiner une draperie, en forme de dais que l'on suspenderait sur l'autel (19). Fayn exécuta la commande et établit le projet demandé en 1760. Ce dessin conservé de nos jours encore aux Archives de l'Etat à Liège (20) est d'une importance capitale quoique en très mauvais état, la mine de plomb ayant considérablement pali. Il a cependant été possible d'en faire une photographie qui permettra au lecteur patient quelques comparaisons car le dessin de Fayn est beaucoup plus précis et témoigne des qualités de dessinateur du grand architecte liégeois qui signa son nom dans le coin inférieur droit (21). Au milieu, entre les colonnes du rétable il laissa une espace vide ou l’on aurait pu représenter le tableau de Lairesse, l'assomption de la vierge, qui, comme nous l'avons vu, ornait l'autel. Fayn préféra laisser l'emplacement vide et écrire le texte suivant « Croquis du haut du maitre autel de la cathédrale fait pour adiouter au haut deux rideaux ... et les suspendre entre les colonnes ... piliers du chœur ».
Le dessin fut probablement extrait du régistre des Conclusions capitulaires de la cathédrale de 1757-1760, qui, au folio 104 v° et 238 v° nous fait savoir que le chapitre avait fait en 1760 des essais de draperie.
Nous sommes donc en présence d'un dessin authentique de l'autel; les palmes et la couronne de lauriers surmontant la peinture de Lairesse, rappellent évidemment le martyre de saint Lambert.
Selon la coutume fréquente au 18e siècle, l'architecte représenta en un seul dessin, deux projets à la fois, ce qui explique que la tenture et les amours de gauche sont différents de ceux de droite.
L'autel baroque n'avait rien d'extraordinaire.
Si on en ignore l'architecte, on ne peut que constater le peu d'imagination de celui-ci; l'autel ressemblait à beaucoup de ceux que le 17e siècle édifia en nos régions et sa perte n'a rien de regrettable. Toutefois, on peut signaler que cet autel, érigé en 1657, a probablement inspiré celui que les chanoines de la collégiale Saint-Paul édifièrent en 1664-1665; il subsista dans cette église jusqu'à son transfert, en 1864, à l'église de Seraing ou il se dresse de nos jours (22). Il a été sculpté par les sculpteurs Guillaume Coquelet et Henri le Mignon selon les plans de Bertholet Flémalle (23). Notons que les colonnes de Saint-Paul, avec base et chapitaux mesuraient, elles-aussi, 16 pieds. Il n'est pas exclu que certains de ces artistes collaborèrent à la réalisation de l'autel de Saint-Lambert. En effet, c'est le même Guillaume Coquelet qui fut chargé en 1662 d'établir les projets pour le jubé oriental de la cathédrale (24).
Jacques Dartois, mort en 1849, a laissé des notes concernant les artistes liégeois dans lesquelles il déclare que l'auteur du projet de l'autel est le tréfoncier de Méan. Son contemporain, Henri Hamal, mort en 1820, le suit dans cette attribution mais il précise, nous l'avons vu, que les ornements et chapiteaux de bronze furent fondus par François Schelberghe d'après des projets du frère chartreux à savoir Robert Henrard (25).
Selon le même auteur, Laurent de Méan aurait également conçu le jubé oriental de la cathédrale construit peu après l'autel qui nous occupe. L'étude des archives de la cathédrale ne permettra pas de confirmer ces assertions car l'autel, étant un don du prince, aura laissé peu de traces dans les archives si ce n'est dans celles du donateur que la ville de Liège ne conservent pas.
L'examen attentif des textes et des dessins de l'autel nous permettent de le connaître d'une manière assez approfondie et de constater qu'il resta inchangé depuis sa construction vers 1657 jusqu'à sa démolition en 1794 lors de la destruction de la cathédrale.
C'est donc cet autel et nul autre qu'ont connu les derniers survivants de l'Ancien Régime, tels que le chanoine Hamal et le peintre Jacques Dartois qui l'ont vu de leurs yeux.
Il n'empêche que c'est un autre autel, de forme différente que Xavier van den Steen, né en 1820 soit 25 ans environ après la disparition de la cathédrale, va nous décrire et nous dessiner (26). Pour ce faire, il s'appuyera comme nous sur quelques textes d'archives (qu'il ne cite pas en détails) et sur la description de Saumery: c'est ce qui confère quelque élément de vérité à ses dires. (fig. 3)
Mais pour énumérer tout en détails comme il en avait l'habitude, il n'est pas possible de supporter le silence des textes et van den Steen le pallia, en s'inspirant de la description du ciborium publiée par Du Cange dans son illustre dictionnaire du latin médiéval. Il y a malheureusement des petites difficultés.
La première est que Du Cange décrit le ciborium en général et ne dit pas un mot de celui de Liège, et pour cause; la seconde, c'est qu'il n'y avait pas de ciborium à Liège. Van den Steen, d'ailleurs le reconnait lui-même: « l'autel ne se trouvait pas sous un dôme et était isolé » déclare-t-il. Alors pourquoi nous parler du ciborium de du Cange et de celui de Saint-Pierre de Rome édifié par Bernini? Pourquoi rapprocher l'une de l'autre des choses qui ne se ressemblent pas? Et pourquoi écrire « L'autel, dont on trouvera ci-joint une représentation, était la fidèle représentation du ciborium décrit par du Cange », alors que du Cange n'a jamais illustré son dictionnaire?
Tout simplement pour glisser habilement sur l'origine ou la provenance du dessin de l'autel qu'il publie en regard du texte et qui n'est qu'une amusante fantaisie comme nous l'avons vu.
Non content de nous exposer avec force détails, comment était l'autel depuis la fin du 17e siècle jusqu'à sa démolition, van den Steen prétend nous éclairer sur la décoration qui le surmontait « dans le principe » c'est-àdire avant que l'on y place le tableau de Lairesse (27), soit avant 1687.
A cette époque « lorsque cet autel fut érigé [soit en 1657] on remplit le vide qui existe entre la table de l'autel et l'entablement des colonnes par quatre consoles en bronze doré décorées d'ornements en rocaille dont les quatre sommets servaient de support à une châsse, aussi en bronze, surmontée d'une statue de saint Lambert, représenté en pied revêtu de ses habits pontificaux, à demi couché et dans l'attitude du repos. Cette châsse renfermait les reliques de plusieurs saints et on y avait ménagé une place pour y introduire la châsse de Saint Lambert lorsqu’on la retirait du magnifique coffre qui la contenait, au dessus du jubé; au sommet de cette châsse qui surmontait l'autel, se plaçait aux grandes fêtes le gonfanon ou étendard de saint Lambert dont on rapportait l'origine à Charlemagne ».
En l'occurence, une fois n'est pas coutume, le dessin de l'autel que van den Steen publie, en regard, est conforme à sa description et la complète.
1. Bulletin du « Vieux Liège» t. V, n° 125, Liège, 1959.
1 bis. DUBUISSON-AUBENAY, Itinerarium belgicum, en partie publié par L. HALKIN dans la Revue belge d'archéologie et d'histoire de l'art, t. 16, 1946, p. 68.
2. Ne citons qu'un exemple: celui de la cathédrale de Liège, encombrée d'un mobilier beaucoup trop grand et sans âme artistique, qui la fait paraître petite. Un mobilier moderne, sobre discret, allié à de riches vitraux lui rendrait son « volume » et remplacerait avantageusement les meubles néo-gothiques qui, loin d'être détruits, trouveraient une place de choix dans une des nombreuses églises du même style qui pourrait les accueillir. Du point de vue technique, on doit souvent reconnaître à ces oeuvres, une valeur exceptionnelle.
3. ARCHIVES DE L'ÉTAT A LIEGE A. E. L.), Cathédrale, n° 46, fol. 139 v°.
4. Ch. PlOT, Rapport au ministre de l'intérieur sur les tableaux enlevés à la Belgique en 1794. Brux., 1883, p. 44, 75, 335.
5. Voir à ce sujet, J. HELBIG, La peinture au pays de Liège, p. 304-305, Liège, 1903 et les monographies de la cathédrale Saint-Paul de O. THIMISTER.
6. J. HELBIG, Les papiers de familles de Fisen dans Bull. Soc. Art Histoire, t. 1 (1881), p. 43.
7. Délices du Pays de Liège, t. 1, p. 104, Liège, 1738.
8. Louis ABRY, Revue de Liège, en 1700, dans Bulletin de l'institut archéologique liégeois, t. 8 (1868) p. 297.
9. L. HALKIN, Une description inédite de Liège en 1705, p. 62, Liège, 1948, Epitaphier de J. de Ghisels publié par L. NAVEAU dans Bull. Société Bibliophiles liégeois, t. 10, p. 44, Liège, 1912.
10. M. DE LA R..., Voyage d'un amateur des arts en Flandre, dans les Pays-Bas, en Hollande, en France, en Savoye, en Italie, en Suisse, fait dans les années 1775, 1776, 1777, 1778, publié à Amsterdam en 1783. Des extraits sont publiés dans la Chronique archéologique du Pays de Liège, t. 24, 1933, p. 8.
11. Ce texte a été édité, enrichi de notes, par R. LESUISSE, dans le Bulletin de la Société des Bibliophiles liégeois, t. 19, 1956, p. 210-211.
12. E. PONCELET, Les orfèvres de la cathédrale Saint-Lambert, dans Bulletin Société Art et Histoire, t. 26, 1935, p. 134 et 137.
13. J. DARIS, Notices historiques sur les églises du diocèse de Liège, t. 1, p. 323, Liège, 1867.
14. IBIDEM, p. 325.
15. IBIDEM, p. 327. Libreville était le nom de l'ancienne Charleville.
16. IBIDEM, p. 328.
17. IBIDEM, p. 332-333. Rappelons que c'est dans le fond de la Meuse près de Charleville qu'on retrouva, au 19 siècle, la pierre tombale de l'abbé de Saint-Jacques, Jean de Coronmeuse, actuellement au Musée du Louvre.
18. E. PONCELET, Oeuvres d'art mentionnées dans les testaments des chanoines de Saint-Lambert dans Bulletin de la Société d'Art et d'Histoire, t. 26, 1935, p. 24 à 26.
19. E. PONCELET, op. cit., p. 26.
20. Fonds Cartes et plans, n° 277. Ii mesure 85 sur 59,5 centimètres.
21. Rappelons qu'il fut, de 1751 à 1786, architecte de la cathédrale.
22. Dessin dans les deux ouvrages consacrés à l'église Saint-Paul par O. J. Thimister.
23. Le contrat de construction a été publié par J. YERNAUX dans le Bulletin de la Société d'Art et d'Histoire, t. 37, 1951, p. 18-22.
24. Ibidem, p. 8.
25. H. HAMAL, Tableaux et sculptures des églises.., de Liège, avant la Révolution, publié par R. LESUISSE in Bulletin de la Société des Bibliophiles liégeois, 1956, p. 210 et H. HAMAL, Notes inédites, publiées par J. PHILIPPE, Sculpteurs et ornemanistes de l'ancien pays de Liège, Liège, 1958, p. 54. - François Schelbergh, né à Venloo fut orfèvre de la cathédrale Saint-Lambert de 1645 à 1672 d'après E. PONCELET, Les orfèvres de la cathédrale Saint-Lambert dans le Bulletin de la Société d'Art et d'Histoire, t. 26, 1935, p. 130 à 132.
26. Pages 168 à 174 de l'édition parue à Liège en 1846 et pages 264 à 268 de celle de 1880. Cet autel présente de curieuses analogies avec celui de Sainte-Colombe à Cologne.
27. p. 170 à 173 de l'édition de 1846.