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Collégiale Saint Jean l'Evangéliste à Liège

La collégiale de Saint Jean l'Evangéliste
Extrait de Inventaire analytique des chartes de la collégiale de Saint Jean l'Evangéliste

par Leon LAHAYE

1852 - Collégiale St-Jean par Bindels-Huck dans Collection des édifices religieux de la ville de Liège

L'église Saint-Jean-Evangéliste à Liège doit sa fondation à l'évêque Notger. Le biographe anonyme de celui-ci nous apprend que le prélat choisit, pour élever ce temple, une éminence du quartier de l'Ile, en face de la cathédrale dont Notre-Dame était la patronne principale, afin, dit-il, que le disciple bien-aimé, donné par le Christ du haut de la croix pour fils à la Vierge, eût sans cesse la vue, de celle-ci et que le gardien de Marie fût toujours gardé par elle » (1). Sur cet emplacement, Notger fit construire un vaste édifice, entouré de dépendances (2).

A défaut d'éléments de contrôle, nous ne pouvons accepter la tradition en honneur chez les chanoines de Saint Jean qui fixait à l'an 981 la fondation de l'église. Elle s'appuyait probablement sur le récit de Jean d'Outremeuse qui donne, avec une assurance déconcertante, les détails les plus précis sur les moindres faits de l'histoire liégeoise et qui les puise trop souvent dans sa fertile imagination (3).

Ce chroniqueur affirme que Notger put bénir l'église le 1er mai 987 après que les travaux de construction eurent duré six ans (4).

Ces dates toutefois doivent se rapprocher de la réalité. De fait, la fête commémorative de la dédicace de l'église se célébra toujours le 1 mai (5). Dans un diplôme du 9 avril 997 l'empereur Othon III parle de Saint-Jean-en-Ile, « récemment bâti» (6) et dès 990 un seigneur brabançon gratifiait « les frères de Saint-Jean» du domaine de Nethen (7).

Notger se plut à meubler avec magnificence sa nouvelle fondation. Il y accumula les tapis, les tentures, les vases, les candélabres, les ornements sacrés nécessaires à la célébration des offices. Pour assurer à cette création privilégiée de puissants protecteurs surnaturels, il y déposa d'insignes reliques de saint Vinrent, de saint Fabien et de saint Sébastien (8).

L'évêque avait institué un collège de trente chanoines pour desservir l'église et y accomplir le service divin. Il leur avait donné les chefs et les dignitaires habituels des chapitres: prévôt, doyen, costre, chantre, écolâtre et leur avait constitué une riche dotation de possessions immobilières (9).

Dès que le souci des affaires lui laissait quelques loisirs, le prélat aimait à se retirer à Saint-Jean, dans la demeure qu'il s'était fait aménager contre les bâtiments claustraux. Au sein de son oeuvre préférée, il vaquait à la prière, distribuait les aumônes aux misérables ou s'adonnait à l'étude et s'entourait de scribes qui écrivaient sous sa dictée. Il avait accordé sa faveur spéciale à l'oratoire consacré, dans le temple, à saint Remy et à saint Hilaire, où il avait élu sa sépulture. Aussi quand Notger fut mort, le 10 avril 1007, et quand des services funèbres eurent été successivement célébrés à Saint-Lambert, à Sainte-Croix, à Saint-Martin, à Saint-Paul et à Saint-Jean, c'est dans un humble coin de cette église, dans cette chapelle favorite, que sa dépouille fut inhumée (10).

Il semble que primitivement, l'église Saint-Jean se composait essentiellement d'une rotonde à laquelle s'adjoignirent successivement des chapelles, une tour, un choeur.

Le gros oeuvre originaire ne subit pas de transformation radicale depuis le moment de sa construction jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Tous les auteurs qui ont décrit le monument sont unanimes: Jean d'Outremeuse nous dit qu'il était « de la fachon et forme reonde, ensi que estoit et est l'englise Nostre Dame d'Yais le Graind » (11); « Notger, continue-t-il, tout reonde le fachenat (12). En 1575, le célèbre géographe Ortelius visitant Liège, écrit, au sujet de Saint-Jean; « Aedem, Aquisgranensi perquam similem et rotundan penitus nisi quod ad latera sacella postmodum a accessere » (13). Au seuil du XVIle siècle, Philippe de Hurges nous donne des détails précis: il constate qu'un choeur plus récent a été accolé à la rotonde. Celle-ci « est ronde par le dehors, mais par le dedans, elle est façonnée à recoings tirés en ligne et à treize angles ». Comparant ensuite Saint-Jean à Notre-Dame d'Aix-la-Chapelle, il remarque que « la tour (rotonde) de Nostre Dame d'Aix est faite à recoings par le dehors et celle-ci est ronde; celle d'Aix ne contient que huict faces qui font neuf angles au dedans; celle-ci en contient douze et treize angles » (14).

Si l'on examine les dessins qui nous représentent Saint Jean, avant sa reconstruction au XVIIIe siècle, on est convaincu de l'exactitude des descriptions que nous venons de citer (15).

Vue de  l'Eglise de St Jean en Isle à Liege par Remacle Le Loup

La plupart des auteurs modernes ont cru que l'édifice de Notger affectait une forme octogonale. Ils n'ont pas assez tenu compte des renseignements puisés aux sources que nous avons énumérées et se sont basés sur la ressemblance de Saint-Jean avec la basilique d'Aix-la-Chapelle, et surtout sur le plan actuel de notre église « reconstruite au XVIIIe siècle sur les anciennes fondations ».

Que deux monuments, composés chacun de trois parties distinctes, de styles disparates: tour, vaisseau circulaire ou octogonal surmonté d'un dôme, choeur en hors-d'oeuvre, aient frappé les visiteurs par leur aspect analogue, il n'y a rien d'étonnant. Les deux ensembles se ressemblent, bien que certains caractères de chaque partie présentent de notables dissimilitudes. Saint-Jean aux murs arrondis, a pu rappeler Notre-Dame d'Aix polygonale à Jean d'Outremeuse, à Ortelius, à Philippe de Hurges, sans que ce dernier ait négligé de relever les différences existant entre les deux constructions. Quant à l'argument tiré de la structure de l'église moderne, il est sans valeur; nous verrons que les bâtiments actuels ne reposent pas sur les fondements primitifs.

Superposition du Dom d'Aix la Chapelle et de la collégiale St Jean de Liège actuelle et notgérienne
Superposition du Dom d'Aix la Chapelle et de la collégiale St Jean de Liège actuelle et notgérienne

1 Octogone central d'Aix de dimensions identiques à celles de l'actuelle église St Jean
2 Choeur primitif de N-D d'Aix
3 Tour romane de St Jean
4 Pourtour actuel de St Jean
5 Choeur actuel de St Jean
6 Dodécagone central hypothétique de l'église notgérienne
7 Pourtour circulaire de l'église notgérienne
8 Chapelles adossées postérieurement à l'église notgerienne approximativement d'après R Leloup.
9 Délimitation approximative extérieure du complexe de bâtiments d'après la gravure de R Leloup
10 Fenêtres du déambulatoire notgerien suivant la gravure de R Leloup
11 Emplacement présumé de l'oratoire de Notger


Le monoptère principal était-il dès l'origine accosté de chapelles? Il n'est pas douteux que Notger lui-même ait fondé un oratoire adjacent au côté septentrional du temple. Il le dédia à saint Hilaire et à saint Remy et voulut y être enterre (16). Peut-être en érigea-t-il un autre, l'antiqua capella, symétrique, à droite du choeur: Mais nous ne pensons pas que tout le pourtour de l'église fût garni de chapelles. En effet, en même temps qu'il instituait un collège de chanoines à Saint-Jean, Notger dut y mettre aussi des chapelains pour desservir un certain nombre de messes fixes. C'était l'usage constant dans toutes les collégiales. Les archives nous ont conservé la liste des autels ou bénéfices dont l'origine se perdait dans la nuit des âges et qu'on nommait les douze vieux autels. Si des chapelles avaient existé tout autour du vaisseau, il est infiniment probable qu'elles auraient été le siège de la plupart de ces chapellenies. Or, les autels étaient établis ante chorum a latere sinistro (autel Sainte-Croix), in turri retro organa (autel Saint-Vincent), sub turri (autel Saints-Jacques-et-André), in vestianio ou in sacristia, à gauche du chœur (autel Saint-Donat), contre la colonne gauche de la nef (autel Saint-Gilles et Sainte-Barbe), contre la colonne de la nef (autel Saint-Martin), contre la trésorerie, prope ostiolium dextri chori (autel Sainte-Marie-Madeleine). Le bénéfice de Notre Dame (in antiqua capella) et celui de Saint-Remy (in sinistro latere navis) sembleraient avoir été seuls attachés aux chapelles latérales existant dans le principe.

Nous ne connaissons presque rien des destinées du temple. En 1071, Annon, archevêque de Cologne, dedicalionis templi agebat mysteria (17); en 1201, Odile assistait dedicationi in ecclesia beati Joannis in insula Leodiensi (18). Faut-il voir dans ces solennités des consécrations d'une tour (19), d'un choeur récemment bâtis? Ne faut-il pas plutôt admettre que les auteurs dont nous avons cité des passages ont voulu nous apprendre que leurs héros, Annon ou Odile, se sont trouvés en notre église, le 1er mai, au jour où l'on célébrait la fête annuelle de sa dédicace?

En 1340, le chanoine Gilles le Bel était autorisé à construire une chapelle juxta ecclesiam, in ambitu pratelli, a latere versus Mosam, contre l'église, près du préau, du côté de la Meuse (20). Cette ajoute, comme d'autres qui l'avaient peut-être précédée, fut-elle mise en communication avec le temple? Dans ce but, pratiqua-t-on de larges ouvertures dans le vieil appareil des murs au grand détriment de leur solidité? Il est permis de le croire, car en 1354, l'église menaçait ruine de toutes parts; une grande partie des murailles du choeur s'était même écroulée. Englebert de la Marck qui constatait les faits n'y voyait cependant aucune faute, aucune négligence imputable aux chanoines; il les mettait au compte de la seule vétusté de l'édifice, Pour restaurer celui-ci, l'évêque décidait que les revenus de toute prébende qui vaquerait désormais seraient versés pendant un an dans la caisse de la fabrique (21). C'est évidemment la reconstruction du choeur agrandi à cette occasion que commémorait une inscription lapidaire que Philippe de Hurges a lue et reproduite, plus ou moins exactement, dans la relation de son voyage à Liège:

Chorus sancte hujus ecclesie fundatus
est domno nostro Lanberto (22) episcopatum
Leodiensem tenente, anno CCCLXXIX a
prima ejusdem ecclesiae instauratione (23).

En 1388, Jacquemin de Wonck, écolâtre, ordonnait dans son testament d'édifier une chapelle où il fondait deux autels. Elle devait s'élever versus ecclesiam, cum arcu lapideo, et un mur de clôture la séparait en deux parties (24).

Ce fut surtout au XVIe siècIe que toute une couronne de chapelles ceignit le monument de Notger. En 1540, le doyen Hubert de Tolnis avait commencé la construction d'une de ces annexes, où il voulait ériger trois autels. Elle était parvenue à la hauteur des fenêtres lorsque, dans son testament, il enjoignait à ses exécuteurs de l'achever conformément aux plans (25). En 1344, le chanoine Henri de Warpen cite la nova capella qu'il a fait décorer (26); en 1599, l'écolâtre Hubert-Ursin Dechamps était autorisé à élever une nouvelle chapelle (27), souvent mentionnée dans les documents postérieurs.

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Tous ces bâtiments adossés au vaisseau primitif ne pouvaient empêcher celui-ci de subir les atteintes des siècles. Au XVe siècle le gros oeuvre principal eût exigé d'importantes réparations. Mais les ressources faisaient absolument défaut. Les horreurs du sac de Liège, les troubles qui agitèrent la principauté à la fin du règne de Louis de Bourbon et au début de celui de Jean de Homes causèrent à la collégiale de Saint-Jean des dommages sans nombre Beaucoup de domaines du chapitre étaient ruinés ou séquestré; la plupart des maisons claustrales étaient occupées par des gens d'armes; les revenus de la masse capitulaire étaient quasi réduits à néant. Le service divin était presque abandonné: chanoines et chapelains avaient fui devant la soldatesque; ceux qui restaient au poste, incapables de pourvoir à leur subsistance, devaient, encore supporter de lourdes contributions de guerre: il fallut aliéner le orfèvreries du trésor, notamment le reliquaire le plus précieux, celui de saint Vincent, et vendre au poids l'airain des cloches. Chaque chanoine reçut quelques florins provenant de cette source, mais dut s'engager à les restituer aussitôt que la fortune serait moins contraire (28).

Dans ces conditions, rien d'étonnant si le temple, antique et négligé tombait en ruines. Pour comble d'infortune, la tour, frappée par la foudre en 1491 (29), fut si gravement endommagée qu'il fallut, coûte que coûte, prendre des mesures conservatoires (30). Au retour de la paix, le chapitre constatait, en février 1509, evidentem necessitudinem chori qui exigit reparationem et décidait de s'entendre à ce sujet avec un maître d'oeuvres (31). En 1577, Robert Quercentius recevait de l'assemblée capitulaire mandat d'acheter des pierres de Namur pour consolider le mur du choeur « qui commence à tomber », et, la même année, il fallait démolir le campanule d'une chapelle, turrim in nova capella Tolnis (32). A partir de ce moment, nombreux sont les documents qui attestent la décrépitude de l'église. Clément VIII, considérant que l'édifice vetustate collabitur ac ruinam minatur, autorise le versement à la caisse de la fabrique des revenus de deux années des quinze premiers canonicats qui viendront à vaquer (33). Par deux fois, en 1613 et en 1629, le nonce pontifical est obligé de supprimer des autels in loco indecenti sita (34). En 1630, le pape Urbain VIII confirme des statuts décrétés pour assurer l'exécution de réparations urgentes (35) et des mesures du même genre sont prises à diverses époques.

En 1738, Saumery (36), décrivant l'intérieur de Saint-Jean, lui trouvait un grand « air de beauté ». Il notait la grande couronne de cuivre qui remplit presque la circonférence (37), les colonnes, les niches abritant de très belles figures (38), le jubé, les balustrades de marbre, les portes de métal ajouré, etc., etc. Cette ornementation somptueuse ne cachait, hélas, que misère et décrépitude.

Quelques années plus tard, en effet, les toitures s'effondraient; les voûtes de la rotonde et des nefs étaient percées d'ouvertures béantes qui allaient s'élargissant de jour en jour des pierres, des fragments de plâtras, des débris de charpentes tombaient dans le vaisseau; on craignait de voir le dôme s'écrouler, les autels et les oeuvres d'art ensevelis sous les décombres, le choeur et les bâtiments voisins entraînés dans la catastrophe. Déjà, sur le conseil d'experts, les chanoines avaient dû enlever le mobilier, suspendre les offices et se résoudre à célébrer le service divin dans l'église paroissiale de Saint-Adalbert (39).

Maçons et architectes consultés avaient opiné que des consolidations seraient insuffisantes. A leur avis, on ne pouvait conserver que la tour et le choeur, la partie centrale devait être démolie jusqu'au ras du sol et reconstruite à neuf. Le coût d'une telle opération fut évalué à 12,000 ducats romains de camera, soit à 102,000 florins.

Ni la fabrique de l'église, ni la masse capitulaire ne pouvaient assumer une telle charge: les revenus de la première parvenaient à grand peine à faire face aux dépenses ordinaires, strictement obligatoires; de son côté, la seconde venait de subir de graves pertes pendant les guerres récentes entre la France et l'Autriche.

On résolut d'emprunter les capitaux indispensables et de créer des ressources spéciale pour le service des intérêts et de l'amortissement. Il fut décidé d'établir une caisse particulière à cet effet. Le prévôt et le doyen y verseraient chacun annuellement 100 ducats (850 florins) et seraient dispensés d'offrir les banquets que, suivant la coutume, ils devaient donner aux chanoines à certaines solennités. En outre, on convint de ne pas remplacer, pendant trente ans, le confrère qui décéderait le premier et d'attribuer au nouveau fonds tous les fruits de la prébende qui resterait ainsi vacante. Ces dispositions furent sanctionnées par une délibération de la congrégation romaine des Êvêques et des Réguliers en date du 21 juillet 1752 et par une bulle du pape Benoit XIV du 9 novembre suivant (40).

Des architectes furent invités à dessiner des plans pour le futur édifice. Comme on comptait asseoir celui-ci sur les fondations du temple de Notger, les artistes ne devaient guère s'écarter des dispositions générales de l'ancien monument. Deux Italiens, Pisoni, dont la construction de l'église Saint-Aubain à Namur avait établi le renom dans nos provinces, et Fagni répondirent à l'appel. Le chapitre soumit leurs projets à l'appréciation de .l'Académie royale d'architecture de France, qui chargea deux de ses membres, Chevolet et Soufflot, de les examiner. Dans la séance du 30 avril 1753, l'illustre auteur du Panthéon déposa son rapport qui donnait nettement la préférence à l'oeuvre de Pisoni, tout en émettant un certain nombre de critiques. Un Liégeois, Barth. Digneffe, proposa alors de substituer de sveltes colonnes aux épais pilastres qui devaient supporter le dôme, mais son système présentait des inconvénients qui furent signalés, le 3 juillet 1753, par Soufflot. Celui-ci élabora lui-même un plan où il supprimait les bas-côtés et faisait porter la coupole sur les murs extérieurs et sur les piliers qui les renforceraient: « ainsi les assistants verraient mieux les officiants, l'église paraîtrait beaucoup plus vaste et coûterait peut être moins (41).

Superposition du projet de Pisoni et de Digneffe pour St Jean en Ile

Superposition du projet de Pisoni et de Digneffe

Finalement, ce furent les plans de Pisoni qui furent adoptès, avec des modifications importantes. Car lorsqu'on eut abattu les murailles, on s'aperçut que les fondements, eux aussi, avaient subi l'action délétère des siècles et que le ciment en était corrompu. On constata de plus que le choeur et les chapelles extérieures ne présentaient aucune garantie de solidité; ne s'appuyant plus sur la masse de la nef, ils menaçaient de s'écrouler, au grand péril des ouvriers et il importait de les démolir comme le vaisseau. C'était donc l'église tout entière et non plus seulement une de ses parties qu'il s'agissait de reconstruire.

On creusa des tranchées pour y établir des fondements de 15 pieds de profondeur et de 40 de largeur (42) et le 14 juin 1754 on procéda solennellement à la pose de la première pierre en présence du prévôt, Pierre-Louis Jacquet, évêque-suffragant de Liège, et du doyen, Damien Bettonviile (43).

A ce moment, un jeune Liégeois, Jacques -Barthélemy Renoz venait de rentrer dans sa ville natale après avoir terminé ses études d'architecture à Paris. On lui confia les projets de Pisoni et on lui abandonna la direction de la bâtisse (44).

Dès 1752, le fonds spécial créé en vertu de l'induit de Benoit XIV avait fonctionné: en 1753, le chapitre avait emprunté 9761 florins pour subvenir aux premiers frais; ii continua à chercher des prêteurs qui consentirent à lui délivrer les sommes nécessaires à mesure de l'avancement des travaux. A la fin de l'année 1757 le total des dettes contractées de ce chef s'élevait à 151,676 florins, à l'intérêt annuel de 2 1/2 p. c. (45).

L'église était cependant loin d'être terminée; sans doute le 1 novembre 1757, on put hisser sur le faîte du dôme un globe surmonté de l'aigle, symbole de l'Empire et attribut de l'évangéliste auquel le temple était dédié (46); mais il restait à parachever le gros oeuvre et l'aménagement intérieur n'était pas entamé. Les experts déclaraient que les dépenses, primitivement évaluées à 12,000 ducats romains atteindraient certainement 22,000 ducats. Il fallut solliciter une seconde autorisation d'emprunter et chercher des ressources supplémentaires pour assurer le paiement des arrérages et le remboursement des capitaux.

On obtint une bulle de Clément XIII (janvier 1759). Elle permettait de prendre à intérêt le supplément de 10,000 ducats. Chaque chanoine nommé à l'avenir devait fournir à la caisse, outre les droits anciens, 80 écus avant d'entrer en jouissance de sa prébende; les receveurs du Mandé verseraient au fonds spécial l'excédent de leurs recettes; enfin la masse capitulaire serait tenue de parfaire la somme nécessaire pour le paiement des intérêts et son intervention ne pourrait être inférieure à 100 ducats. Ces moyens devaient être employés jusqu'à l'extinction complète des dettes (47).

Le 1er mai 1760, l'évêque suffragant Jacquet consacra le temple; les trente-neuf bénéfices fondés furent répartis entre les six autels des chapelles latérales (48). Cependant des travaux complémentaires devaient encore être effectués. Ce ne fut que le 18 mars 1763 qu'un dernier emprunt de 8,108 florins permit de liquider les comptes.

Les dépenses avaient atteint à ce jour le chiffre de 205,803 florins 13 sous 1 patar.

En outre, les stalles coûtèrent 2,000 florins; l'autel de la Vierge 1,600 florins; le pavement en dalles de marbre noir et blanc ne fut entrepris qu'en 1768; le prévôt M. J. de Ghequier et le doyen E.-A. van den Steen en supportèrent les frais (8,854 florins).

En 1769 et 1770, on employait encore 3,050 florins « à l'embellissement de l'église » et le 26 juillet 1771, dix ducats étaient envoyés par lettre de change à l'architecte Pisoni, alors à Soleure, sans doute pour règlement définitif de ses honoraires (49).

En 1766, on craignit d'avoir à faire un autre sacrifice important. La vénérable tour, seul vestige subsistant des antiques constructions, fut à peu près condamnée. L'architecte B. Digneffe, l'ayant visitée le 6 mars, constata que le mortier ne valait plus rien, que des creux inquiétants existaient dans la maçonnerie, que des lézardes anciennes ou récentes sillonnaient les murs, que ceux-ci n'étaient plus à plomb, que plusieurs ancres s'étaient rompues, que d'autres étaient sur le point de céder ; bref il déclarait:

« il est de mon devoir d'avertir les seigneurs chanoines que cette tour, dont le mouvement est visible, est un grand danger et que ce serait trop risquer de la laisser subsister plus longtemps; qu'il convient de la démolir. » Deux autres experts, J. Jamotte et J. G. Jacob, déposèrent des rapports longuement motivés aboutissant aux mêmes conclusions (50). Nous ne savons pourquoi l'avis de ces hommes de l'art ne fut pas suivi. Des réparations, dont le prix fut de 4,789 florins furent immédiatement entreprises (51). Elles nous ont heureusement conservé un des plus vieux spécimens de l'architecture liégeoise qui, malgré les fâcheux pronostics des experts de 1766, semble capable de résister longtemps encore aux injures du temps.

L'église Saint-Jean, nationalisée sous la République française, fut mise en vente le vendémiaire an VII (23 septembre 1798) et adjugée à trois anciens chanoines qui se rendirent aussi acquéreurs de la plus grande partie du mobilier. Elle fut rendue au culte le 10 août 1808. Depuis lors elle est le siège d'une paroisse rattachée au doyenné de Saint-Jacques (52).

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Dès sa fondation, le chapitre de Saint-Jean se composa de trente chanoines. Une dissertation sur le mode de nomination et de réception, la façon de vivre et les obligations de ces clercs sortirait du cadre de cette introduction, et n'apporterait que peu d'éléments spéciaux aux traités généraux qui ont été publiés sur le fonctionnement des chapitres canonicaux. Les statuts en usage à Saint-Jean ne différaient que sur des points secondaires de ceux qui étaient suivis dans les autres collégiales.

Notger avait assuré la subsistance des chanoines par une riche dotation territoriale. Certains auteurs ont prétendu que les biens provenant des églises de Chèvremont avaient été affectés en partie à cette destination. C'est là une erreur. Le premier biographe du prélat liégeois déclare formellement que celui-ci employa à cet effet ses propres ressources (ex suis sumptibus), et l'on ne retrouve, dans les possessions de Saint-Jean, aucune de celles qui appartenaient aux institutions pieuses de Chèvremont (53).

Dans les premiers temps, des donations importantes accrurent considérablement les revenus de la nouvelle collégiale (54); mais les bulles délivrées par les papes au XIIe siècle pour confirmer au chapitre la paisible jouissance de ses biens nous montrent le patrimoine constitué dans ses grandes lignes; postérieurement, nous n'avons guère à relever l'acquisition de domaines étendus.

En établissant la collégiale, Notger lui avait donné une partie du quartier de l'Ile à Liège. C'est là que s'élevaient le temple, la sacristie, la trésorerie. Un préau était entouré des locaux réservés aux divers services de la communauté: salle capitulaire, réfectoire, compterie, graineterie, chanterie, écoles, etc. Les environs étaient occupés par les maisons d'habitation des chanoines, par leurs jardins et par des bâtiments affectés à la brasserie et à la boulangerie. L'ensemble formait les « encloistres », auxquels on n'avait accès que par une entrée fermée par une chaîne (catena).

L'église voisine, dédiée à Saint-Aclalbert dépendait du chapitre qui percevait la dîme dans la paroisse et nommait le curé ou vicaire.

Le chapitre avait à Liège une cour de tenants devant laquelle se passaient les actes relatifs aux biens tenus de la collégiale. Comme possesseur des seigneuries de Bovenistier, de Kernexhe, de Roclenge, de Romershoven, en Hesbaye, d'Ougrée, sur les bords de la Meuse, de Nethen, en Brabant, de Reux et de Conneux, en Condroz, d'Engreux et de Samrée dans le Luxembourg, il établissait des cours de justice dans ces localités. Il instituait des cours censales ou foncières à Gingelom (55), Goyer, Emael, Merdorp, Racourt, Rosoux, Heure-le-Tixhe, Cortil-Wodon, Rosière-Saint-Symphorien, Noduwez, Wellen. Dans tous ces villages, il était propriétaire de fermes, de terres, de bois et de droits seigneuriaux. A Liège, dans la banlieue et dans un grand nombre de bourgades, il avait des immeubles, des prés, des champs, percevait des cens ou était créancier de rentes en nature ou en argent.

Une des principales sources des revenus consistait en dîmes. Le chapitre était décimateur, en tout ou en partie, et dès lors était collateur unique ou alternatif de la cure, à Attenrode, Bombaye, Borloo, Chapeauville, Chastret, Corbion, Conneux, Cortil, Durler, Emael, Fresin, Gingelom, Goyer, Hauthem, Hollogne-sur-Geer, Mande-Saint-Etienne, Merdorp, Niel, Nethen, Noduwez, Oppagne, Rosière, Rosoux, Samrée, Tirlemont, Vissenacken (56).

La manière de gérer les propriétés varia suivant les époques. Dans le principe, le prévôt administrait les biens; il renonça à ce privilège au commencement du XIIIe siècle, et dès lors, ses fonctions devinrent surtout honorifiques. A certains moments, les domaines furent exploités en régie; à d'autres, ils furent confiés à des chanoines moyennant redevances; cette coutume fut ensuite proscrite et les biens furent donnés à bail à des personnes étrangères au chapitre. Des receveurs ou compteurs furent nommés qui percevaient les fermages et autres recettes, effectuaient les dépenses et répartissaient les revenus entre les chanoines. Pendant les dernières années du XVIIIe siècle, la valeur de la prébende oscilla entre 1,500 et 2,000 florins.

Indépendamment de la mense capitulaire, diverses institutions avaient des dotations distinctes: la fabrique et le luminaire possédaient des revenus destinés à l'entretien des bâtiments et au service de l'office divin; le Mandé constituait une administration charitable, distribuant des aumônes considérables aux indigents.

De nombreux bénéfices avaient été érigés à Saint-Jean. Au XVIIIe siècle, ils étaient au nombre de trente-neuf, vingt-sept fondations s'étant jointes, au cours des temps, aux « douze vieux autels » primitifs. Chacun de ces autels avait son chapelain, nommé suivant les règles déterminées par le fondateur; chacun avait ses biens propres et ses charges spéciales. L'ensemble des chapelains formait le collège des « communs chapelains », propriétaire des biens importants dont les revenus servaient à l'exonération des messes fondées et à la célébration des anniversaires.



LES PREVOTS

A Saint-Jean, comme dans toutes les collégiales liégeoises, le principal dignitaire fut primitivement le prévôt, qui veillait à la célébration des offices, à l'observation des règles de la vie cléricale et à l'administration des biens. Au cours des temps, les attributions de ce dignitaire furent singulièrement restreintes. En matière spirituelle la plupart de ses pouvoirs passèrent aux doyens. Au commencement du XIIIe siècle, la nomination des officiers et fonctionnaires subalternes, la gestion des domaines fonciers lui furent enlevées et devinrent l'apanage des chapitres.

Ainsi en alla-t-il à Saint-Jean. En 1214, à la suite de la cessation de la vie commune des clercs, le prévôt Thomas de Hemricourt renonça au droit de conférer la celleraria et ses dépendances, brasserie, boulangerie, cuisine, etc. Quelques années plus tard, son successeur, Raoul de Neumagen ratifia cet abandon et Hugues de Pierrepont, confirmant une sentence arbitrale, décida que désormais la disposition des fermes, la perception des revenus et les autres attributions matérielles exercées précédemment par les prévôts appartiendraient à l'assemblée capitulaire.

La charge de prévôt devint ainsi honorifique. Le titulaire, comme protecteur de la collégiale, n'avait guère d'autre obligation que d'assurer l'ordre dans les cloîtres, d'arrêter et de livrer à leurs juges naturels les personnes qui y causaient quelque tumulte ou y commettaient quelque délit. Il commettait à ce soin le bâtonnier de l'église et pour prix de ces services, il lui fournissait annuellement une tunique dont le coût s'élevait au XVIe siècle à 6 florins de Brabant.

Le prévôt avait pour dotation la seigneurie d'Embour et Sauheid. Il jouissait du château, des terres qui en dépendaient et d'une centaine de bonniers de bois. Il nommait les membres de la cour de justice et levait divers cens seigneuriaux repris dans un record du 20 juin 1428. Il affermait ordinairement la pêche dans l'Ourthe et avait accordé à plusieurs usiniers le droit de se servir du coup d'eau de cette rivière pour activer un moulin à farine et des marteaux pour la fabrication du fer.

La dignité prévôtale était élective: dans toutes les collégiales du diocèse, depuis les temps les plus reculés, l'élu devait appartenir au chapitre cathédral (57). A plusieurs reprises, les chanoines de Saint-Jean soutinrent avoir le droit de choisir leur chef parmi les membres de toutes les collégiales et même dans le sein de leur propre corps. Ils appuyaient leur prétention sur un privilège qui leur aurait été octroyé en 1186 par le pape Urbain III (58). Mais leurs tentatives de s'affranchir d'un usage général échouèrent (59).

Voici la liste des prévôts


Brunon, cité en 1096 (Cartulaire de Saint-Lambert, t. I, p. 47) et en 1101.

Dietwin, 1110 (DELVAUX). En 1107 un chanoine de Saint-Lambert de ce nom était abbé de Notre-Dame.

Sifrid, 1112 (MIRAEUS, Opera diplomatica, t. III, p. 29) devint en 1124 doyen de Saint-Lambert.

Rembald, fils de Raoul de Donglebert, chanoine en 1101 (Chartrier de Saint-Jacques) prévôt de Saint-Jean et de Sainte-Croix vers 1119, auteur de plusieurs traités ascétiques, dut s'enfuir à Rolduc lors de guerres civiles qui désolèrent la principauté (Histoire littéraire de France, t. XII, p. 512; ERNST, Histoire du Limbourg, t. Il, p. 309; RODULFI, Gesta abbat. Trudon., édition de Borman, t. I, p. 205).

Almannus, 1123-1125 (DELVAUX; BSAHL, t. VIII, p. 344).

Rembald, peut être le même que le prédécesseur d'AImannus, prévôt avant le 13 septembre 1126 (BSAHL, t. VIII, p. 350), est mentionné dans des documents de 1130 à 1141. I1 devint doyen de Saint-Lambert.

Drogon, cité en 1153 et 1157 (AHEB, t. XIII, p. 285, t. XXIV, p. 194; MARTÉNE et DURANT, Ampl. Coll., t. I, p.849).

Raoul, prévôt de 1171 à 1180, fut aussi prévôt de Saint-Martin, 1181, archidiacre de 1167 à 1184 et costre de Saint-Lambert.

Albert de Louvain, revêtu de diverses dignités, mentionné comme prévôt de 1184 à 1189, devint évêque de Liège.

Etienne, cité dans une charte d'authenticité douteuse vers 1194 (CUVELIER, Cartulaire du Val Benoît, p. 13).

Othon et

Maître Conrad, sont mentionnés, dans une enquête de 1230 (n° 82) comme prédécesseurs immédiats de

Raoul de Comblen, cité dans une charte apocryphe de 1197 comme nepos de Wéry de Prés, sénéchal de l'évêque (Cartulaire du Val Benoît, p. 3, 4), puis dans des documents de 1203 à 1205. II était prévôt de Saint-Paul dès 1197 et mourut en 1208.

Thomas de Hemricourt, mentionné en 1214 et en 1217, était aussi prévôt de Sainte-Croix et de Saint-Barthélemy. Il mourut après 1220.

Rodolphe de Neumagen, alias Trevirensis, archidiacre, prévôt de Tongres, est cité comme prévôt de Saint-Jean de 1220 â 1227.

Herward, est mentionné en 1228.

Rodolphe de Corswarem, chanoine de Saint-Jean, fut élu prévôt en 1229; le chapitre cathédral protesta parce l'élu n'était pas chanoine de Saint-Lambert.

Jean de Morigny, chanoine de Saint-Lambert dès 1215, archidiacre de Brabant jusque vers 1225, devint doyen de la cathédrale. Il fonda la confraternité de Saint-Luc. Il est cité comme prévôt de Saint-Jean à partir de 1229 et mourut le 11 des kalendes de mai 1253.

Henri, apparaît en 1256.

Maître Eilbert, chapelain du pape, écolâtre de Saint-Lambert en 1266, était prévôt de Saint-Jean dès 1258. On le rencontre encore en cette qualité en mars 1274.

Jean de Reims (de Reus ou de Rens), doit être le personnage qui devint archidiacre en 1287-1289 et qui est cité en 1490 comme quondam archidiaconus (AHEB, t. XII, p. 61).

Jean de Hollogne, cité en 1291 (Cartulaire de Saint-Lambert, t. II, p. 544 où la date 1297 doit être rectifiée en 1291), est encore mentionné en 1302 (ibid. t. III, p. 14, 16, 20). Il était abbé de Celles, devint moine à Saint-Jacques et mourut en 1318.

Arnold de l'Ile (de Insula), est cité en 1309 (BCRH, 4e série, t. XVIII, p. 296).

Gilles Surlet lui avait succédé en 1318 (PONCELET, Les fiefs, p. 45).

Jean le Bel, releva les biens de la prévôté le 26 août 1345 (Cour féodale, reg. 40, f° 2), mais est déjà qualifié de prévôt en 1331 et était encore en fonctions en 1361.

Wauthier de Hemptinne (DE RIEMACKER, La famille de Hemptinne, p. 29-31), fut successivement ou simultanément curé de Laer, chanoine d'Antoing, de Ciney, de Saint-Lambert, écolâtre de Saint-Barthélemy, abbé de Meffe. Il figure comme prévôt de Saint-Jean en 1382. Il testa le 14 février 1385 (Chartrier de Saint-Jacques), et mourut le 14 août 1386.

Philippe de Lecka, était en fonctions en 1390 et eut pour successeur

Jean d'Outremeuse, qui mourut en 1398 (Liste DELVAUX).

Jean d'Ochain; chanoine de Saint-Lambert dès 1397, official, décédé en septembre 1426, était prévôt de Saint-Jean en 1403, lorsqu'il fut chargé de négocier la paix de Tongres.

Lyon de Baest, était prévôt en 1428. Il mourut probablement vers 1447.

Guillaume de Libermé, chanoine de Saint-Lambert dès 1433, devint prévôt en 1447. Il testa le 24 septembre 1488 et mourut le 9 décembre 1489.

Antoine de la Marck, neveu du prince évêque Erard de la Marck, devint peut-être prévôt de Saint-Jean: en mars 1516, il céda ses droits à Jérôme Aléander.

Jérôme Aléander, secrétaire d'Erard de la Marck, fut nommé prévôt de Saint-Jean en 1516. Chargé de missions en Italie, il fut créé archevêque de Brindisi et cardinal. Il mourut à Rome le 31 janvier 1542.

Martin Offermans, dit de Weustenrade, chanoine de Saint-Jean, devint chanoine de Saint-Lambert en 1536. Lorsque la mort de Jérôme Aléander fut connue à Liège, l'assemblée capitulaire élut comme prévôt Martin Offermans qui n'accepta pas, parce que la prévôté « vacaverat ad Sedem ». Dans la suite, le neveu du défunt cardinal, François Aléander, aussi archevêque de Brindisi, ayant renoncé à tous les droits qui pouvaient lui être dévolus, Offermans prit possession en juin 1544. IIl mourut le 6 janvier 1573, ayant résigné sa dignité depuis quelques années

Arnold Hoen de Hoensbrouck, grand ami du précédent, chanoine de Saint-Lambert en 1543, fut élu prévôt de Saint-Jean, le 7 février 1569. Il devint grand prévôt de la cathédrale le 31 octobre 1581 et mourut le 13 juillet 1585.

Godefroid de Bocholtz, chanoine de Saint-Jean dès 1565, fat reçu au chapitre de Saint-Lambert en 1579. Il en devint successivement chantre et doyen. Élu prévôt de Saint-Jean le 30 juillet 1585, confirmé le 6 août 1586, il affecta à la construction d'un maître-autel les 200 florins qu'aurait coûté son dîner d'installation. En 1609, il demanda au pape que son neveu, Jean de Bocholtz, lui fût donné comme coadjuteur avec droit de succession dans la prévôté. Les chapitres de Saint-Jean et de Saint-Lambert protestèrent, car une telle innovation eût pu avoir pour conséquence de rendre pour ainsi dire héréditaires des fonctions et des dignités, électives par essence. La question n'était pas résolue quand Godefroid de Bocholtz mourut, le 8 août 1609. Son neveu s'empara immédiatement du château d'Embour et des biens de la prévôté, mais le chapitre de Saint-Lambert déclara, le 18 septembre, que dans l'intervalle entre la mort d'un prévôt et la prise de possession par son successeur, les biens de la prévôté devaient être gardés et administrés par lui ou ses délégués. Il constatait de plus que Jean de Bocholtz, n'étant pas chanoine de Saint-Lambert, n'était pas qualifié pour obtenir la prévôté. Les suffrages des chanoines de Saint-Jean, se portèrent sur Guillaume d'Oumale, chanoine de Saint-Lambert, prévôt de Saint-Paul et archidiacre de Hainaut. Dans l'acte d'élection, ils avaient protesté que s'ils nommaient un membre du chapitre cathédral, ils n'entendaient cependant abandonner en aucune façon le privilège que leur avait concédé, en 1186, le pape Urbain III, de pouvoir choisir leur prévôt parmi leurs confrères ou parmi les chanoines d'un chapitre quelconque. L'assemblée capitulaire de Saint-Lambert, recevant notification de cet acte le 25 septembre 1609, constata que d'après la coutume en vigueur depuis plus de trois siècles, approuvée maintes fois par les papes, les prévôts de toutes les collégiales devaient appartenir au chapitre cathédral. Elle déclara donc l'élection nulle, défendit à Guillaume d'Oumale de demander au Souverain Pontife sa confirmation et lui ordonna de faire supprimer du protocole les protestations contraires aux anciens usages. (Décisions capitulaires de Saint-Lambert, 1608-1614 et 1614-1617.) De longs procès s'engagèrent entre Jean de Bocholtz et Guillaume d'Oumale. Les biens de la prévôté furent mis sous séquestre; le chapitre de Saint-Lambert intervint pour prier le pape de ne pas permettre qu'il fût porté atteinte aux privilèges de l'église cathédrale. Guillaume d'Oumale finit par obtenir gain de cause et conserva la prévôté jusqu'à sa mort, (15 février 1620). Les chanoines de Saint-Jean persistèrent à soutenir leur droit de choisir leur prévôt dans le personnel de toutes les collégiales, notamment de la leur. Ils échouèrent sans doute, car dans la suite ils ne renouvelèrent plus leurs tentatives.

Etienne le Treck (Strecheus), né en 1580, successivement curé de Saint-Michel, professeur au Séminaire, évêque de Dyonisie, suffragant de Liège, fut élu prévôt le 12 juin 1620. Il mourut le 7 mars 1628.

Pierre de Rosen, fils de Jean, receveur de la collégiale, fut d'abord chanoine de Saint-Jean. Reçu au chapitre cathédral en 1623, ii devint prévôt de Saint-Jean le 14 mars 1628. Il remplit des charges considérables dans l'Etat et mourut le 4 octobre 1666.

Walter de Liverlo, reçu chanoine de Saint-Lambert le 5 mars 1653, devint prévôt de Notre-Dame de Huy le 20 novembre 1663. Il résigna cette dignité lorsqu'il fut élu prévôt de Saint-Jean, le 25 octobre 1666. Nommé official en 1667, il testa le 2 mars 1681 et mourut le 1 mars 1684.

Jean-Pierre de Rosen, baptisé à Liège le 21 janvier 1640, fut d'abord chanoine de Saint-Jean. Il résigna sa prébende, le 7 juillet 1671, en faveur de M. Playoulle. Il avait été admis au chapitre de Saint-Lambert comme chanoine gradué, le 7 janvier 1663; il occupa de hautes dignités et fut élu prévôt de notre église le 23 mars 1684. Il testa le 7 mai 1722 et mourut le 8 juillet suivant.

Louis-François de Rossius de Liboy, chanoine de Saint-Lambert, était suffragant de Liège et portait le titre d'évêque de Thermopolis. Le 24 janvier 1722, 17 chanoines sur 27 votants l'élurent prévôt de Saint-Jean. Le 24 janvier 1726, accablé par l'âge et les infirmités, il demanda un coadjuteur. Son frère, François de Rossius, fut élu en cette qualité, le 5 février 1726. Louis-François mourut le 25 novembre 1728.

François de Rossius de Liboy, élu coadjuteur du précédent le 5 février 1726, lui succéda, le 22 décembre 1728. Il mourut à Embour le 28 juin 1735, instituant pour héritier l'hôpital de Bavière.

Charles-François de Rossius de Liboy, frère des précédents, fut élu prévôt par acclamation, le 14 juillet 1735, mais refusa la dignité qui lui était offerte.

Jean-Baptiste de Cartier de Flémalle, baptisé à Liège le 7 octobre 1680, pourvu d'une prébende à Saint-Lambert en 1712 et reçu le 19 novembre 1714, fut choisi pour prévôt par notre chapitre le 27 juillet 1735 et mourut le 2 janvier 1749.

Le baron de Breidbach prétendit lui succéder en vertu d'une provision impériale (5 février 1749). Douze chanoines étaient disposés à l'admettre, mais quatorze protestèrent. Le pape Benoit XIV nomma Pierre-Louis de Jacquet (10 mars 1749), le chapitre n'ayant pas procédé à l'élection dans les trente jours. Né à Rochefort le 4 décembre 1688, il était chanoine de Saint-Lambert et évêque-suffragant de Liège. Ce fut sous sa prévôté que l'église collégiale fut reconstruite. Il mourut le 11 octobre 1763.

Mathieu-Joseph de Ghequier, né à Liège le 2 janvier 1717, étudia à Wurtzbourg, à Mayence, à Louvain, et prit le grade de licencié en droit à Reims, le 12 mars 1744. Il fut reçu chanoine de Saint Jean vers 1743, devint chanoine de Saint-Lambert (20 mars 1753), fut élu prévôt de Saint-Jean le 9 novembre 1763 et confirmé par le pape le 29 du même mois. II mourut le 22 mai 1784.

Guillaume-Joseph de Harlez, né le 18 mai 1754, chanoine de Saint-Lambert, devint prévôt de Saint-Jean le 15 juin 1784. II était en fonctions lors de la dissolution du chapitre. Privé de ses bénéfices par la Révolution, il épousa en décembre 1802 Mlle Chefnay.



LES DOYENS

Depuis le XIIIe siècle, le doyen était le véritable Chef du chapitre, au temporel comme au spirituel. Nous ne nous étendrons pas sur ses attributions, qui étaient analogues à celles de ses collègues des autres collégiales.

La dotation du décanat se composait principalement des dîmes, grosses et menues, de Kemexhe, et des deux tiers de celles d'Ougrée (60). Elle comprenait aussi environ trente bonniers de terre à Kemexhe, deux à Villers l'Evêque et quelques cens et rentes à Ougrée, Kemexhe et Onze.

En sa qualité de décimateur, le doyen avait la collation des cures d'Ougrée et de Kemexhe. De plus, c'était lui qui nommait les recteurs de 7 autels ou bénéfices fondés à Saint-Jean (61).

Dans la première moitié du XIVe siècle, le chapitre décida que tous les revenus du décanat seraient incorporés à la masse capitulaire après la mort du doyen alors en fonctions, Gosuin de Milre, et que le successeur de celui-ci devrait se contenter d'une double prébende canonicale. Tous les chanoines prêtèrent le serment d'observer ce statut qui fut approuvé par l'évêque, Adolphe de la Marck. Mais, lorsque Jean Bamborne fut choisi pour remplacer Gosuin de Milre, décédé, le chapitre de Saint-Lambert, qui n'avait pas été consulté au sujet de l'innovation, la déclara invalide; l'évêque en prononça la révocation et le nouveau doyen élu ne fut admis qu'à condition de jurer qu'il maintiendrait intacts les biens du décanat et qu'il s'emploierait de tout son pouvoir à recouvrer ceux qui auraient été aliénés. Les chanoines de Saint-Jean se jugeant lésés en appelèrent à l'archevêque métropolitain de Cologne et présentèrent à son official un libelle où ils exposaient les motifs qui militaient en faveur du maintien du statut.

La sentence ne leur fut pas favorable et le doyen continua à jouir des mêmes émoluments que ses prédécesseurs (62).

En 1471, le doyen Georges Bourgeois légua sa maison claustrale à ses successeurs. Chacun de ceux-ci devait en avoir la jouissance viagère à charge de constituer, dans les deux mois de son élection, une rente de dix muids d'épeautre, au profit d'un office spécial, le Salve Regina, fondé par le donateur en l'honneur de la Sainte Vierge.

Chaque année, à certaines fêtes, le doyen était tenu, de par la coutume immémoriale, de donner aux membres du chapitre plusieurs banquets. A partir de 1752, cette obligation fut convertie en un versement annuel de 100 ducats (850 florins) à la caisse spéciale créée pour pourvoir aux frais de la reconstruction de l'église collégiale.

Voici la liste des doyens, telle que nous avons pu la reconstituer:

Francon était doyen en 1096.

Gontrand, cité en 1101.

Julien, mentionné en 1110 (DELVAUX) légua au Mandé 8 bonniers de terre à Gingelom.

Bauduin, paraît en 1124 et 1131.

Goscelin, était en fonctions en 1153 et 1157.

Benoît, fréquemment cité de 1162 à 1189.

Gérard, cité en 1194, mourut en 1195, à Rome, où il était allé défendre la cause de Simon de Limbourg, élu évêque de Liège (Reineri Annales).

Robert, 1206 (BCRH, 4e s., t. I, p. 127).

Warnier, cité avant 1212 (Cart. de Saint-Hubert, t. I, p. 212).

Walter, mentionné de 1212, à 1220, légua au Mandé 3 bonniers de terre à Roclenge.

Nicolas, doyen de 1220 à 1227, se retira au Val-Saint-Lambert, où il était religieux en 1230.

Godefroid, cité de 1228 à 1230, quitta Liège pour Reims, où il avait été pourvu d'un canonicat dans l'église métropolitaine. Il y devint écolâtre et était mort en janvier 1249.

Guillaume de Russon, cité de 1238 à 1245, était mort en 1246. Il légua au Mandé des terres à Goyer et à Hermée et des rentes sur des maisons claustrales.

Jacques de Fontaine (63), chapelain de l'archevêque de Mayence en 1246, nommé doyen la même année, figure dans les documents jusqu'en 1263 (64). Sa nomination avait été contestée par Henri de Restée, chantre.

Gérard de Virton, dit Physicus, est qualifié doyen en 1265, 1269, 1270, 1273.

Jean d'Heure (de Ora), apparaît dans des actes de 1276 à 1279.

Rigaut de Jeneffe, fils -de Bauduin, d'après Hemricourt, figure comme chanoine en 1270 (65), et comme doyen en 1285; ii était probablement en fonctions dès le 9 août 1281 (doyen R.), et comparaît encore dans un acte du 11 septembre 1303.

Pierre de Failly, est mentionné du 25 juin 1304 au 18 août 1313. (Y. Kurth. Cart. de Saint-Hubert, t. I, p. 491).

Arnold d'Isle, figure comme doyen dans des pièces du 1er juin 1318 et du 27 janvier 1320.

Gosuin de Milre, fils de Henri, écuyer, est cité comme chanoine de Hougaerde le 10 septembre 1309. (Carlul. des Pauvres en Ile, f° 114), comme chanoine de Saint-Jean, le 11 octobre 1316 (Id., f° 115), était le neveu de Macaire de Bois-le-Duc, chanoine de Saint-Lambert. Il est mentionné comme doyen du 18 décembre 1322 au 1er juin 1335.

Jean Bamborne, de Lewis (Léau ou Gors-op-Leeuw), curé d'Exel, nommé chanoine par Jean XXII, le 27 octobre 1330. à la suite du décès d'Albert de Mancasolis, était probablement doyen avant le 1er juin 4340 (Hocsem). Il est cité comme tel de 1343 à 1360. II était malade en mars 1360 et son état de santé dut le déterminer à résigner. En effet, son successeur était nommé le 18 juin 1360 et Jean Bamborne « quondam decanus Sancti Johannis », figure à l'obituaire de Sainte Croix au 11 novembre.

Pierre de Freloux, était chanoine de la Petite-Table le 17 décembre 1330. A cette date, Jean XXII lui réserva un bénéfice à la collation de l'abbé de Saint-Hubert; il obtint l'autel de Sainte-Agathe à Lamine. Le novembre 1336, Benoît XII le pourvut d'un canonicat s. e. d. p. Il est cité comme chanoine de Saint-Jean de 1353 à 1360; à partir du 18 juin 1360, il figure comme doyen. Il mourut en 1362 et était inscrit à l'obituaire des Chartreux sous la date du 24 août. Le Recueil d'Epitaphes de Van den Berch cite un doyen X., mort le 27 août ... 2. Il paraît que ces indications pourraient s'appliquer à Pierre de Freloux.

Jacques de Thuin (alias de Landris), après avoir été écolâtre de 1354 à 1360, devint doyen et comparaît comme tel à des actes depuis mars 1363 jusqu'au 26 février 1377. Nous croyons qu'il fut chanoine de Saint-Lambert et qu'il mourut le 11 février 1385 (DE BORMAN, Hemricourt, p. 55 et 488) (66).

Benchevin Gutii, prêtre du diocèse d'Avignon, chapelain du pape, devint doyen et est mentionné en cette qualité le 24 décembre 1379. Clément VII le priva de sa dignité à cause de son attachement au parti d'Urbain VI (26 juin 1380), mais cette mesure ne fut pas suivie d'effet, car on rencontre fréquemment Gutii comme doyen dans des pièces postérieures, jusqu'au 8 juin 1406.

Francon Hoeflager, de Bois-le-Duc, était acolyte du pape Alexandre V en 1409. Il était déjà doyen en 1408 (AHEB, t. XXIV, p. 483) et figure encore comme tel le 23 ? juin 1429. Devenu chanoine de Saint-Lambert, il résigna ses fonctions décanales. Dans son testament (19 avril 1438) il s'intitule chanoine de Saint-Lambert et de Saint-Jean. D'après son épitaphe. il mourut le 28 avril 1438.

Evrard de Vernenholt, cité comme chanoine de 1412 à 1432, semble être le même qui occupa le décanat depuis le 5 juin 1438 jusqu'au 22 avril 1470. Il résigna ses fonctions. Dans son testament (30 juin 1477, approuvé le 4 avril 1479), il se qualifie: ancien doyen, curé de Lummen.

Georges Bourgeois, né à Cambrai, licencié en droit, reçut des lettres de légitimation de Charles le Téméraire en juin 1476 (Archives de Lille, Chambre des Comptes, 15e reg. des Chartes, f° 137 V°). Cité comme chanoine de Saint-Jean dès 1454, il devint écolâtre de 1459 à 1469. Il est mentionné comme doyen du 14 décembre 1470 à 1476. En 1471, il fonda l'office du Salve Regina. Il fut vice-prévôt de Liège. En 1472, il était recteur du bénéfice Saint-Jacques à Saint-Nicolas d'Outremeuse. Il figure à l'obituaire des Chartreux au 29 mars.

Jean Truilhet, de Héron, familier du pape, chapelain de Saint-Lambert et curé de Saint-Étienne à Liège (1459-1481). En 1470, il était chanoine de Saint-Jean et délégué à Rome par le clergé liégeois demandant à être relevé de l'interdit (BERLIERE, Cameralia) Il devint doyen et est cité comme tel le 29 juin 1478. D'après son épitaphe, il mourut le 8 janvier 1485.

Jean de Platea, de Senzeille, né vers '133, fut d'abord chapelain à Saint-Jean (actes du 30 avril 1460, où il comparaît sous le nom de Joannes de Platea, alias Barbitonsoris (P, f° 74 v°) et du 15 octobre 1464. Le 16 juin 1472, iI était devenu chanoine; en 1481, il fut élu écolâtre et en 1485, doyen. En février 1503, septuagénaire et malade depuis un an, il demanda comme coadjuteur Jean Steelant AHEB, t. VI, p. 223). Il mourut peu de temps après. Le 30 avril 1469, il avait été nommé curé de Verviers. Jean de Platea exerça plusieurs fonctions publiques. Il fut greffier des échevins de Liège (1470-1477), secrétaire de Louis de Bourbon et de Jean de Hornes, et réunit de nombreux documents sur l'histoire et les institutions de Liège. D'après Abry (Hommes illustres, p. 26), il avait épousé Barbe de Fanson. Il eut une fille, Barbette, laquelle épousa, en 1486, Onuphry du Cellier, qui fut échevin de Liège.

Joseph du Cellier, que le chapitre avait proposé en 1481 pour une bourse d'études à Pavie, fut pourvu en 1496 de la cure de Saint-Adalbert, qui lui fut contestée par Gérard Reginald. Il succéda en avril 1503 à Jean de Platea. La validité de son élection fut contestée par Jean Steelant (Résolutions capit. de Saint-Lambert 1494-1525, f° 109, 110). Ce doyen qui ne résidait pas et qui se livrait à des, œuvres profanes, notamment à l'exercice du barreau, fut suspendu le 24 octobre 1505. Il était mort le 8 mai 1509.

Nicolas Baudoche, fils de Pierre, seigneur de Moulin, le plus riche bourgeois de Metz, et de Bonne, soeur d'Erard de la Marck, fut élu en remplacement de Joseph du Cellier. Il était protonotaire apostolique. En décembre 1506. Erard de la Marck avait renoncé en sa faveur à son canonicat de Trèves. En 1509, Baudoche fut reçu chanoine de Saint-Lambert et en 1511, chanoine d'Aix-la-Chapelle. Il résigna son canonicat de Saint-Lambert en 1527.

Henri de Soye, successeur de Nicolas Baudoche, ne nous est guère connu que par son épitaphe, laquelle nous fait savoir qu'il mourut à Rome, le 13 août 1527. Il était attaché à la cour d'Adrien VI et s'était fait inscrire le 31 août 1525 en qualité de clericus leodiensis, dans la confrérie de l'Anima à Rome.

Hubert de Toinis, originaire de Zélande, admis comme chanoine et absous de sa première résidence à la requête d'Erard de la Marck, le 25 juin 15'8, est cité comme doyen en 1529. Il testa le 8 septembre 1540, fit bâtir une chapelle et fonda trois autels à Saint-Jean.

Walter de Corswarem fut d'abord recteur du bénéfice Sainte-Catherine à Saint-Jean. Le 13 octobre 1506, il fut pourvu du canonicat et de l'office de chantre vacants par la mort d'André Groet. Il devint doyen en 1540 et l'était encore en 1562. Sous lui, le chanoine Gosuin Jacobi remplit les fonctions de vice-doyen pendant plus de trois ans. (Actes capitulaires 1573-1583, f° 22 V°). A la fin de ses jours, Walter de Corswarem demanda Godefroid Offermans comme coadjuteur. Il laissa une grande partie de ses biens pour la fondation de bourses.

Godefroid Offermans, alias Weustenrade, fut chantre en 1541. Choisi par Walter de Corswarem comme coadjuteur, il lui succéda en 1563 et mourut le 15 décembre 1576. II avait testé le 30 novembre précédent.

Guillaume de Glymes de Grimberghe. L'élection du successeur de Godefroid Offermans donna lieu à de longues difficultés. L'écolâtre Guillaume d'Enckevort fut élu le 16 janvier 1577, mais des chanoines protestèrent et l'évêque chargea l'écolâtre de la cathédrale, Charles de Nicquet, d'examiner leur réclamation. Les opérations furent annulées et le prince, sous prétexte que le choix du doyen lui était dévolu, nomma Guillaume de Glymes, fils de Ferry de Grimberghe, qui ne faisait pas partie du chapitre. Les chanoines de Saint-jean demandèrent à Rome protection contre une innovation contraire aux immunités du clergé. Enckevort partit pour la Ville-Éternelle afin d'y défendre ses droits, mais Guillaume de Glymes obtint une sentence favorable le 8 avril 1578 et fut admis comme doyen le 6 avril suivant. Pendant ces difficultés, l'office de doyen fut confié par intérim au chanoine Jean Dienter, par décision du 22 décembre 1576. Guillaume de Glymes entra au chapitre de Saint-Lambert le 5 janvier 1583 et en devint grand doyen le 2 septembre 1585. Ernest de Bavière le chargea de plusieurs missions importantes. En 1597, ii fut appelé au siège épiscopal d'Anvers, et en 1601, à l'archevêché de Cambrai. Il mourut le 25 avril 1609.

Guillaume d'Enckevort, alias Lombarts, chanoine dès 1556, devint écolâtre à partir de 1572. Guillaume de Glymes ayant résigné le décanat après sa nomination en qualité de grand doyen de Saint-Lambert, son ancien compétiteur, Enckevort. fut élu. Il obtint ses bulles pontificales le 13 janvier 1586 et prêta serment le 12 août. Il ne jouit guère de sa dignité. Elle lui fut contestée par Léonard Voss qui

Léonard Voss (Vossius) de Hasselt, chanoine de Sainte-Croix (1581-1587), obtint du pape des lettres de provision en vertu desquelles il demanda à être mis en possession du décanat. Le chapitre protesta, alléguant que la nomination pontificale était contraire aux privilèges du clergé secondaire. En dépit de ces réclamations, Voss fut installé le 22 juin 1588 par le doyen de Saint-Lambert, mais il ne fut pas reconnu par la majorité des chanoines. A plusieurs reprises (en 1591 et en 1600), le chapitre le déclara déchu, lui interdit l'entrée de l'église, séquestra ses revenus et nomma un vice-doyen. Faisant un jeu de mots relatif à son nom, Voss avait coutume de dire à ses confrères: « Vos me non eligistis, sed ego eligi Vos . Léonard Voss mourut le 7 février 1608.

Hubert-Ursin Dechamps (Hub. -Ursinus a Campo), né en 1563, docteur en droit, était écolâtre depuis 1587, quand il fut élu doyen le 6 mars 1608. Il exerça ses fonctions jusqu'au jour de sa mort (2 mai 1638).

Pierre Rosen, né le 6 novembre 1568, reçu chanoine le 27 février 1587, écolâtre en 1608, devint doyen le 7 juin 1638. Il testa le novembre 1648, mourut le 14 mai 1649 et fut inhumé dans la chapelle du Très-Saint-Sacrement.

Jean Lintermans, nommé chanoine le 9 avril 1603 en remplacement de C. de Legiache, écolâtre de Sainte-Croix, fut élu doyen le 7 juin 1649, testa le 14 février 1654 et mourut le 21 février 1658.

Walter de Liverlo, né. en 1605, était chanoine en 1623. Il exerça les fonctions d'écolâtre de 1638 à 1658. Il fut élu doyen le 20 mars 1658, testa le 3 juillet 1679 et mourut le 3 août suivant. Le 13 mai 1671, Clément X lui avait donné W. de Selys comme coadjuteur de son canonicat.

Nicolas de Stockhem, chanoine en 1675, fut élu doyen le 18 septembre 1679, testa le 4 décembre 1691 et mourut le 27 août 1693. Jean-Antoine Blavier, chanoine depuis 1658, fut élu à l'unanimité pour le remplacer, le 22. septembre 1693, mais il refusa à cause de son grand âge et des charges multiples que lui imposaient ses fonctions d'évêque suffragant de Liège.

Jean-Pierre de Schell, cité comme chanoine dès 1675, fut élu doyen le 1e octobre 1693, par voie de scrutin, en remplacement de Nicolas de Stockhem, à la suite de la non-acceptation de Jean-Antoine Blavier. II refusa d'abord la dignité décanale, le 30 octobre 1693. Mais le chapitre ayant été convoqué pour le 9 novembre afin de pourvoir à la vacance du décanat, J.-P. de Schell céda aux instances de ses confrères et accepta. Cependant il ne tarda pas à donner sa démission et dès le 4 février 1694, le chapitre était convoqué pour élire un nouveau doyen.

André-René de Beeckman, baptisé à Liege le 15 octobre 1649. ordonné prêtre le 29 février 1676, fut nommé par innocent XI (17 février 1684) coadjuteur avec droit de succession du chanoine Gaen. Après la mort de celui-ci, de Beeckman prit possession le 18 février 1687. Il fut élu doyen par acclamation le 15 février 1694. En 1726, Benoît XIII lui accorda un coadjuteur (Marchant) pour son canonicat. Il testa le 16 janvier 1728 et mourut le 3 janvier 1729.

Bernard de Stier, baptisé à Liège le 12 janvier 1667, fut pourvu par Maximilien-Henri, évêque de Liège, du canonicat vacant par la mort de J. Dooms (21 avril 1687). Elu doyen en 1729, il fut proclamé jubilaire le 7 avril 1737. Son testament (20 février 1737) fut approuvé le 18 juillet 1739.

Damien Bettonville, baptisé à Liège le 25 juillet 1697, fut pourvu par Innocent XII du canonicat délaissé par D. Ancion (8 août 1730). Il fut élu doyen le 14 août 1739. C'est sous son décanat que l'église Saint-Jean fut complètement reconstruite. Le 25 février 1763, il obtint de Clément XIII un coadjuteur (P. .P. de Closset) pour son canonicat. Il testa le 12 août 1763 et mourut le 24 décembre de la même année.

Edmond-Albert van den Steen, baptisé à Liège le 8 août 1709, fut pourvu le 16 juillet 1730 du canonicat de P.-A. Loets de Trixhe. Il n'en prit possession que le 11 mai 1735. Il fut élu doyen par l'unanimité de ses confrères le 23 juillet 1764 et mourut le 18 juillet 1785.

François-Lambert de Spirlet remplaça, comme chanoine, Ph. Ghaye, décédé le 10 janvier 1773. Le 22 novembre 1785, il fut élu doyen et exerça les fonctions jusqu'à la dissolution du chapitre. Il mourut le 24 avril 1800.



LES ÉCOLATRES.

L'écolâtre avait pour dotation la seigneurie de Boshoven et portait le titre de seigneur de cette localité. En cette qualité, il nommait le mayeur, les échevins et les suppôts de la cour. Le jour de la Saint-Lambert, certains manants lui payaient des cens dont il distribuait 12 deniers au mayeur et 6 deniers à chaque échevin. A la même date, il recevait 12 oies blanches, ratione pascui, et 50 gerbes de paille qui devaient être disposées en neuf tas ou hopais. A la fète de Saint-Etienne, il percevait 24 chapons et 2 poules.

Du chef de sa charge, l'écolâtre possédait des terres à Boshoven, à Grand-Looz et à Roclenge. Elles étaient données à bail, et leur rapport, aux XVIIe et XVIIIe siècles, était d'environ 22 muids d'épeautre et de seigle.

L'écolâtre instituait le magister scolarium (alias rector scholae ou magister ludi). Il conférait deux autels créés par Jacques de Wonck en 1388 et une des bourses fondées par Etienne Scousse en exécution du testament de son oncle, Tristand d'Oreye (Voir 20 mai 1499, note).

Voici la liste des écolâtres telle qu'elle résulte des documents:

Gosuin, cité en 1131 (BSAHL, t. XIII, . 471).

Thiéry, cité eN 1237 (Soc. Arch. de Namur, t. XXXI, p. 79).

Jean, fils de Thibaut, bourgeois de Reims, mentionné le 4 septembre 1246 (PlOT, Cartul. de Saint-Trond, t. I, p. 223) doit être le même que Jean de Reims cité le 17 juillet 1258 et qui paraît encore en 1275 (DEVILLERS. Cartul. d'Alne, n° 445) et en 1278 (Chartes du Val Saint-Lambert, n° 364). Cependant le Cartulaire de Saint-Lambert (t. I, p. 539) fait mention d'un écolâtre H... au 22 août 1248).

Renier de Falise est cité comme chanoine de Huy, en 1321, comme chanoine et écolâtre de Saint-Jean en 1316 (Cartul. des Pauvres en Ile, f° 115) en 1323, en 1326 (Cartul. de Saint-Lambert, t III, pp. 228, 264, 288) et en 1329 (PONCELET, Fiefs, p. 324). C'est de lui qu'il est question dans Jean d'Outremeuse (t. VI, p. 502). D'après ce chroniqueur (qui ignore le nom de l'écolâtre et ne lui donne que le surnom de clerc de Lobbes), Renier de Falise était receveur de l'évêque et résidait souvent dans une belle maison qu'il possédait à Java. En 1330, Henri, seigneur de Petersen, s'y introduisit nuitamment, enleva notre écolâtre et l'enferma au château de Petersen, où il mourut.

Etienne de Guillelmiantibus, de Pratum (Italie), fils de Lantis, était chanoine de Faenza, prieur de Santa Maria de Ciperano et pourvu de la cure de Santa Marguareta de Calcinara. Il obtint un canonicat de Saint-Jean s. e. d. prébende et de dignité, le 11 octobre 1324. L'écolâtrie étant venue à vaquer, il fut autorisé, le 12 août 1330, à en percevoir les revenus pendant trois ans. Mais il fut nommé pléban de Saint-Pierre de Casalguidi (diocèse de Pistoie) le 11 octobre 1330, à charge de renoncer aux fruits de l'écolâtrie, au cas où ses procureurs en auraient déjà pris possession (FAYEN, Jean XXII, passim).

Renier de Ghore, fils de Henri, bachelier en droit, chanoine de Boppard, nommé s. e. d. p. par Jean XXII, le 7 octobre 1329, est cité comme chanoine de Cologne et écolâtre de Saint-Jean en 1333 (Cartul. de Saint-Lambert, t. III, p. .415).

Jean de la Marck, fils illégitime d'Erard de la Marck était chanoine en 1329 et était autorisé par Jean XXII à cumuler d'autres bénéfices (FAYEN, Jean XXII, 2542). Il était écolâtre le 6 octobre 1343 quand Clément VI lui conféra un canonicat à Utrecht (BERLIÈRE, Clément VI, 528). Il était mort le 1er septembre 1350 (Id., 2063).

Conrad de Budweis, fils de Nicolas, étant chanoine de Saint-Denis partit pour la Terre-Sainte en 1343. Avant le 15 juillet 1348 il obtint un canonicat et l'écolâtrie de Saint-Jean s. e. d. p. et occupa, par permutation la prébende de Mathieu de Saintes en vertu d'une autorisation du 5 octobre 1352. Il fut aussi recteur de l'autel Sainte-Agathe à Lamine (BERLIERE, Clément VI, 458, 1395, 2235, 2478).

Jacques de Thuin, alias de Landris, était écolâtre le 15 septembre 1354; il céda son office à Pierre d'Ans le 5 janvier 1360 et devint doyen.

Pierre d'Ans était chanoine de Visé en 1353 quand il obtint d'innocent VI un canonicat de Huy s. e. d. p. Le 21 Juin 1354, il devint chapelain de Saint-Nicolas à Velroux par permutation, et fut pourvu, le 26 juillet 1354, du canonicat de Saint-Jean vacant par résignation de Jean Boileau (BERLIÈRE, Innocent VI, n°, 484, 501, 510). Il succéda à Jacques de Thuin comme écolâtre le 5 janvier 1360. En 1364, il était doyen de Visé (Chartes du Val Saint-Lambert, 237). Il mourut en août 1374.

Nicolas de Geldines, chanoine de Saint-Denis, devint écolâtre de Saint-Jean le 26 août 1374.

Jacquemin de Wonck, pourvus. e. d. p. le 15 mai 1358, obtint le 26 juin 1361 la prébende vacante par la mort de Guillaume de Marville. Vice-doyen en 1374, il apparaît comme écolâtre le 12 juillet 1384. Il mourut le 21 mai 1389. Par son testament, il fonda une messe quotidienne de requiem, et une chapelle avec deux autels. Il avait été marié à Juliane N., qui lui laissa un fils légitime, Jean, qui était recteur de l'autel Saint-Nicolas à Goyer en 1371.

Martin Lonys de Wellen, notaire du chapitre de Saint-Lambert en 1373, mentionné comme chanoine en 1387 et 1391, était écolâtre en 1393. Il est cité le 26 avril 1395 (Cour de Saint-Amour à Herck-la-Ville, Archives de Hasselt) et le 3 décembre 1400 (Cour féodale de Liège 1380-1410, f. 200 v°). Son testament, du 9 février 1403, fut approuvé le 26 du même mois.

Jean de Tirlemont, chanoine dès 1401, figure comme écolâtre de 1405 à 1414.

Jean Rosseaul, fils de Jean Rosseaul, échevin de Liège, était chanoine dès 1412. De 1430 à 1440, il fut receveur de la manse épiscopale. Il figure comme écolâtre en 1443. Il testa le 5 février 1450 et mourut vraisemblablement en octobre 1455.

Georges Bourgeois, chanoine en 1454, cité comme écolâtre de 1459 à 1469, devint doyen en 1470.

Henri de Longueville était chantre quand il devint écolâtre après le 17 août 1470. Son testament fut approuvé le 17 avril 1481 (voir Chantres).

Jean de Platea de Senzeille fut nommé écolâtre en 1481 et doyen en 1485.

Jean de Hogne, cité comme chanoine en 1472, était recteur de l'autel du Crucifix à Momalle en 1474. II fut curé de Rochefort et de Dieupart. Il devint écolâtre en 1485. Son testament (3 septembre 1498) et son codicille (20 juillet 1499) furent approuvés le 14 août 1500. Il mourut le 13 août 1500.

Jean de Steelant, mentionné comme chanoine en 1487, apparaît en qualité d'écolâtre le 7 mars 1503. Il remplit les fonctions de vice-doyen et mourut le 16 mars 1526. Il était doyen du concile décanal de Maestricht.

Jérome Ludel, écolâtre, éleva un monument à Evrard de Zittard, mort le 6 octobre 1558.

Guillaume d'Enckevort, cité comme écolâtre depuis le 13 mars 1572 jusqu'en 1586, époque de sa promotion au décanat.

Hubert-Ursin Dechamps, reçu écolâtre le 7 février 1587 en vertu d'une collation pontificale, devint doyen le 6 mars 1608.

Pierre Rosen, élu écolâtre en 1608, obtint le décanat le 7 juin 1638.

Walter de Liverlo, exerça les fonctions d'écolâtre de 1638 au 20 mars 1658, époque de son élection au décanat.

Jean-Pierre de Sprimont, licencié en droit, écolâtre en 1658, devint chanoine gradué de Saint-Lambert le 12 octobre 1663, Il résigna son canonicat (voir Thier, de). Il fut prévôt de Saint-Pierre, abbé de Ciney, membre du Conseil ordinaire, et mourut le 9 mars 1707.

Jacques-François de Ruytte, était écolâtre en 1669. Il conserva ces fonctions jusqu'à sa mort (décembre 1702).

Lambert Havelange, baptisé à Clavier le 7 juillet 1659, devint bénéficier de Saint-Nicolas en la chapelle castrale de Hederkern et de Notre-Dame et Saint-François à Wellen. Le 20 octobre 1695, Innocent XII approuva la permutation de ces bénéfices contre le canonicat de Saint-Jean, occupé par H.-H. de Tiége. Havelange prit possession le 10 février 1696, fut nommé écolâtre en 1703 et mourut le 4 décembre 1714.

Jean-Louis Hilaire, chanoine de Saint-Materne et de Saint-Jean (1710-1724) fut pourvu de l'écolâtrie par l'évêque Joseph-Clément de Bavière, le 10 décembre 1714, mais ne paraît pas avoir exercé les fonctions.

Jean-François de Libert de Flémalle, baptisé à Liège le 15 avril 1688, fut pourvu d'un canonicat à Saint-Jean et devint écolâtre en 1715. II obtint une prébende à Saint-Lambert le 11 juillet 1735 et mourut le 7 mars 1760.

Maximilien-Henri-Joseph de Libert de Flémalle, frère du précédent, baptisé à Liège le 21 octobre 1706, fut d'abord chanoine de Sainte-Croix, puis de Saint-Jean. Il devint écolâtre (1747-1791). Reçu chanoine de Saint-Lambert le 8 février 1760, il mourut le 5 mai 1793. A partir de 1774, ii est cité comme jubilaire dans les listes des chanoines de Saint-Jean.

Antoine-Lambert-Joseph, baron de Villenfagne de Sorinne, né à Hordenne, baptisé à Anseremme le 14 juin 1753, neveu du précédent, fut pourvu par Clément XIII, le 11 décembre 1765, du canonicat auquel avait renoncé son oncle B.-L.-L.-J. de Libert de Flémalle. Il étudia à Visé, puis à Louvain. En 1791, il fut élu écolâtre. Il fut le dernier tréfoncier reçu à Saint-Lambert (2 avril 1794). Il mourut le 22 juillet 1822.



LES CHANTRES.

Le chantre avait une dotation spéciale. Il percevait le tiers de la dîme, grosse et menue, de Thys, ce qui constituait son revenu le plus important. Il recevait en outre du doyen, 9 muids d'épeautre pris sur la dîme de Kemexhe, et le Mandé lui fournissait un muid d'épeautre annuel. Il jouissait encore d'une rente de 15 sous sur la masse capitulaire, d'une autre de 40 sous sur l'hôpital à la Chaîne et de deux chapons de cens sur un bien sis à Roloux.

Tout ce qui avait rapport au chant et à la musique était du ressort du chantre.

Voici les noms des chantres que nous avons rencontrés:

Thomas, cité en 1186.

Lambert, cité en 1194.

Henri de Restée, mentionné de 1247 à 1257. II contesta le décanat à Jacques de Fontaine (charte n° 116) et devint chanoine de Saint-Lambert. C'est probablement lui qui, sous l'initiale H., est cité comme chantre en 1236 (Daris, Notices, t. XI, p. 55) et dès 1231 (charte du Val Notre-Dame).

Henri de Tongres, chantre, fit un legs à l'autel Sainte-Croix. C'est vraisemblablement lui qui est cité comme chanoine dès 1243, qui testa en 1275 et mourut le 17 juillet de cette année (VANDENBERCH).

Frédéric de Saint-Dié (de Sancto Dyodaco), 1320. L'autel de la Sainte-Trinité fut fondé par un chantre, nommé Frédéric, qui semble pouvoir être identifié avec notre personnage (Reg. bonorum altarium).

Nicolas Grenier, mentionné comme chanoine ou comme chantre, de 1331 à 1367. Les listes de chanoines le citent comme non résident Il est inscrit à l'obituaire de Sainte-Croix sous la date du 28 février.

Berthold de Lantin, alias de Bolsée, chanoine dès 1372, apparaît comme chantre le 24 décembre 1379 et remplit ses fonctions jusqu'à sa mort (25 janvier 1413). Il fut vice-doyen à dater de 1395. En 1388, il avait hérité de son frère Jean, maire de Liers (CUVELIER, Val Benoit, p. 683).

Jacques de Romedenne, cité comme chanoine en 1418 et comme chantre en 1426. Son testament, du 1er juin 1441, fut approuvé le 12 juillet 1443. En 1418, il fut reçu comme chapelain du pape et chantre de sa chapelle.

Henri de Longueville, était chantre le 1er juin 1457. Il abandonna ses fonctions pour celles d'écolâtre après le 14 août 1470. Ii fut pourvu du personnat de Tirlemont. Son testament (7 avril 1478) fut approuvé le 17 avril 1481.

Jean de Vernenholt est cité comme chantre le 16 juin 1472. Son testament (31 décembre 1482) et son codicille (6 août 1483) furent approuvés le 26 novembre 1496.

André Groet, mentionné comme chanoine en 1481, était chantre le 29 août 1496. Ne résidant pas et remplissant les mêmes fonctions à Bois-le-Duc, il fit desservir la chanterie par des délégués, parmi lesquels Nicolas Garin. Il mourut en 1506.

Walter de Corswarem, exerça les fonctions de chantre de 1506 à 1540. Il devint doyen.

Godefroid Offermans, alias Weustenrade, fut chantre en 1541. II devint doyen en 1563.

Laurent Bormans, alias de Palude, de Hasselbrouck, mentionné comme chanoine en 1562, était chantre dès 1565. En 1573, il subit une censure ecclésiastique et fut remplacé provisoirement par Nicolas de Bouvignes (Actes capitulaires 1573-1583, f° 2 v°). Il testa le 18 décembre 1603 et mourut le 13 novembre 1604.

Lambert Heispigel prit possession d'un canonicat le 10 décembre 1602. Il devint chantre; son testament (21 octobre 1615) fut approuvé le 19 août 1616.

Alphonse de Fressadis était chantre en 1618. Ii testa le 3 octobre 1629 et mourut le 13 mars 1631.

Gilles Heine, nommé chantre le 18 mars 1631, testa le 23 mai 1650. Il composa une messe de requiem (AHEB, t. XII, p. 222).

Thomas-François Woot de Trixhe, licencié en droit de l'université de Reims, fut chantre de Saint-Jean; il devint chanoine gradué de Saint-Lambert en 1659 et mourut le 4 septembre 1695.

François Kinable, chantre de 1658 à 1671, testa le 21 juillet 1671.

Guillaume de Plenevaux, reçu chanoine le 4 septembre 1636 en remplacement de Baouts, devint chantre en 1671, permuta, le 18 mai 1689, avec son neveu

Nicolas de Plenevaux, né à Liège le 9 janvier 1646, sous-diacre le 21 septembre 1669, diacre le 30 mars 1686, admis le 11 décembre 1669 chanoine de Saint-Pierre. Celui-ci obtint, par permutation, un canonicat et la chanterie de Saint-Jean (18 mai 1689), prit possession le 5 janvier 1690, testa le 16 juin 1708 et ajouta un codicille à son testament le 26 février 1713.

Eloy-Gérard Maghin, chanoine dès 1711. nommé chantre le 14 mars 1713, mourut le 7 décembre 1752.

Charles, baron de Breibach, successeur de Maghin, mourut le 19 août 1771.

Nicolas de Wasseige, chanoine en 1770, en remplacement de M. Dustin, devint chantre en août 1771. En 1786, année de sa mort, il avait été pourvu de la cure de \ llereau.

Henri-Pierre-Etienne-Louis de Hasque. obtint le canonicat de R. H. Limbourg (décédé en juillet 1783) dont il avait été coadjuteur. Elu chantre le 14 octobre 1786, il conserva ses fonctions jusqu'à la suppression du chapitre.



LES COSTRES.

Warnier de Sar était costre au temps du prévôt Thomas, vers 1215. (Voir charte n° 112.)

Philippe d'Assise (maître), chanoine de Saint-Lambert, cité en 1246 et 1247.

Robert de Pinchebeke, chanoine d'York, curé de Bringhurst-Eston, au diocèse de Lincoln, obtint un canonicat et la costerie de Saint-Jean. Il les échangea (10 avril 1319) contre un canonicat de Norton-on-Street (diocèse de LinoIn).

Guillaume de Baleto obtint, par permutation, un canonjcat et la costerie, le 10 avril 1319. Il était archidiacre de Fréjus, membre de plusieurs chapitres au midi de la France, curé de Sérignac (Lot et Garonne), etc. Il mourut en Italie.

Albéric de Navis fut pourvu du canonicat et de la costerie vacants par la mort du précédent, le 1 avril 1323, bien qu'il eût déjà des prébendes à Viviers et à Vienne (France).

Jean de Gravelia, du diocèse de Gênes, licencié en droit, était costre le 9 septembre 1342. Il obtint un canonicat s.e.d.p. à Saint-Paul et était mort depuis peu le 2 mai 1350. (Clément VI.)

Helmic de Moylant, costre, remplit les mêmes fonctions à Saint-Paul. Il échangea ces prébendes contre un canonicat de Saint-Lambert. II devint prévôt de Saint-Paul (1349) et de Saint-Barthélemy (1358). II fonda le couvent des Chartreux et mourut le 3 janvier 1370.

Balsan Talani, de Florence, chanoine de Saint-Lambert, devint costre par permutation avec le précédent. Il était mort le 3 avril 1349.

Jean de la Marck, intervint auprès de son parent, l'évêque Englebert de la Marck pour obtenir l'union des biens de la costerie à ceux du chapitre (charte du 9 mai 1351). Un acte de 1353 (BERLIERE, Suppliques d'innocent VI) lui donne le titre de costre. En 1366, il était forain.

André de Cortis, cité comme chanoine en 1384, était costre en 1412. Il prend la même qualification dans son testament (24 avril 1429) approuvé le 3 juillet 1433. Il fut vice-doyen (1420-1422) et fut pourvu de la cure de Herstappe.

Henri de Grimont, cité comme chanoine en 1452, testa le 31 juillet 1483 et mourut le 9 septembre. D'après son épitaphe, il était costre.

Mathieu de Retinne, neveu du doyen Jean Truilhet, né en 1466, chanoine dès 1480, était aux études à Louvain en 1481 et à Cologne en 1487. Il était costre dès 1487, devint curé de Fléron et testa le 31 octobre 1522.

Tilman de Herkenrode, le Jeune, chanoine, curé de Hamois, exerça les fonctions de costre. Il testa le 4 avril 1553 et mourut le 3 mars 1555.

Philibert Oursyn, cité en 1562. Il fut receveur du prince Georges d'Autriche. Dans son testament, il prend le titre de costre (11 mai 1571). Cet acte fut approuvé le 3 février 1585.

Gérard Hayne, cité dès 1573 comme chanoine, devint costre, testa le 15 novembre 1601 et mourut le 5 décembre suivant. Il fut curé de Berlo.

Léonard Ryckenroye, admis à première résidence le 3 juin 1587, était âgé de 30 ans. Il devint costre le 7 décembre 1601. Son testament (10 avril 1609) fut approuvé le 7 mars 1612.

Mathieu Sarto, signalé comme chanoine en 1614, comme costre en 1617, exerçait encore les fonctions lorsqu'il testa le 17 mars 1652.

Jérôme Bawin était costre en 1653. Il testa le 10 octobre 1672 et mourut en juin 1680.

Lambert-Arnold de Gruysen, cité comme chanoine en 1675, fut élu costre le 5 juillet 1680. Il testa le 28 mai 1702 et mourut le 1er juin suivant.

Pierre-Robert de Cartier était chanoine et costre en 1709. Il résigna en 1735 en faveur de

Pierre-Robert de Cartier, baptisé à Liège le 24 août 1722, qui fut pourvu par Clément XII, le 24 mars 1736, du canonicat et de la costerie abandonnés en sa faveur par le précédent. Il figure encore comme chanoine et costre en 1752, mais il signe « ancien chanoine et costre » le 3 avril 1753.

Charles-Théodore de Diffuy, baptisé le 14 août 1723, remplaça le précédent comme chanoine et costre en 1752. Le 15 avril 1763 il échangea ces prébendes contre un canonicat de Saint-Paul que lui céda

Jean-Guillaume David. Celui-ci, fils de Corneille-Chrétien, sire de Jenneret, Bande, Sart Sainte-Walburge, naquit à Liège le 4 avril 1721. Il fut chanoine et costre du 15 avril 1763 (provision) ou plutôt du 1er juin 1763 (possession) au jour de son décès, 9 mai 1772.

Jean-Théodore de Buckwald, pourvu d'un canonicat en 1768, devint costre en 1772 et l'était encore à la dissolution du chapitre. Il avait étudié au Collége germanique de Rome de 1765 à 1769. Il mourut le 7 janvier 1796.



CHANOINE

(non transcrit)



(1) KURTH, Notger de Liege, t. II: Vita Notgeri, chap. 4.

(2) Cum officinis. Ibid.

(3) KURTH, Etude critique sur Jean d'Outremeuse.

(4) JEAN D'OUTREMEUSE, t. IV, p. 149, 150, 155.

(5) « Festum dedicationis ecclesie nostrae, que est prima maii », lisons-nous dans les Actes capitulaires 1469-1525, f° 84 v°. Cfr. Officia propria eccl. coll. Sancti Joannis (Liege, Hovius, 1671), p. 33.

(6) V. pièce n° 3.

(7) Pièce n° 2.

(8) Vita Notgeri, chap. 4.

(9) Vita Noigeri, chap. 9.

(10) Vita Notgeri, chap. 9 et 10. In angulo ciptae humilioris, in oratorio sancti Hylarii, se sepeliri Constituit. Le biographe, à la fin de soin récit insiste sur l'humilité de son héros. Celui-ci, qui eût pu choisir pour sa sépulture une place d'honneur, demandait, dons son testament, d'être inhumé dans une chapelle écartée. Pour qu'on ne s'efforçât pas de le détourner de son dessein, il ne montra à personne l'acte contenant l'expression de ses dernières volontés. Nous pensons que les termes dont s'est servi l'écrivain du XIe siècle doivent être traduits: dans un coin d'un trop humble lieu écarté, dans l'oratoire de Saint-Hilaire. Aucune crypte n'a jamais été signalée à Saint-Jean; aucune trace d'église ou de chapelle souterraine n'a jamais été retrouvée; la situation du temple, auprès d'une rivière, ne permettait pas d'en creuser. Lorsqu'en 1633, les chanoines firent des fouilles pour rechercher le corps de Notger, ils constatèrent qu'en certains endroits, le pavement du temple reposait à peu près sur des fondations et qu'il était impossible d'y ensevelir un cadavre; ailleurs, on trouvait la terre, mais les ossements qu'on y découvrit et qu'on crut être ceux de l'évêque, étaient pour ainsi dire au milieu des eaux. Au surplus, l'auteur dit: in oratorio, et non pas sub oratorio, ou oratorii.

(11) JEAN D'OUTREMEUSE, t. IV, p. 150.

(12) Ibid., t. IV, P. 155.

(13) G. Hegenitii Itinerarium Frisio-Hollandicum et A. Ortelii itinerarium Gallo-Brabanticum. Leyde, 1661, p. 117.

(14) Voyage de Philippe de Hurges à Liege et à Maestricht en 1615, publié par H. Michelant. Liège, 1872, P. 166.

(15) SAUMERY, Les délices du Pays de Liège, t. I, p. 91 vue générale de Liège), p. 135 (vue de Saint-Jean).

(16) Vita Notgeri, chap. 9.

(17) Triumphus Sancti Remacli de Mulmundariensi cœnolio dans PERTZ, MGH, t. XI, p. 452.

(18) Vita Odiliae, dans Analecta Bollandiana, t. XIII, p. 215.

(19) La tour de Saint-Jean dans ses parties les plus anciennes semble remonter au XIe siècle.

(20) Charte n° 371.

(21) Charte n° 432.

(22) Il faut évidemment lire Engleberto.

(23) La tradition fixant à 981 l'érection de l'église, le texte nous reporterait à 1360. D'autre part, Jean de Stavelot (p. 398 de sa Chronique) nous apprend qu'en 1438 on entreprit la « voussure de xhour ».

(24) Charte n° 536, « Et intra capellam sit divisio muri in medio, prout sunt capelle in Sancto Paulo novae ».

(25) Voir pièce du 8 septembre 1540. En 1543, cette chapelle était terminée: capellam ex parte quondam piae memoriae Dom. Huberti de Tolnis et executorum ejus noviter edificatam » (TCC, f° 13 v°).

(26) Voir pièce du 18 mai 1544.

(27) Actes capitulaires, 1594-1600, f° 185 v°.

(28) Pièce du 3 février 1498; Cf. Actes capitulaires, 1469-1525, f° 39, 39 v°, 43, .50 v°, etc.

(29) JEAN DE LOOZ, dans DE RAM, Documents inédits sur les troubles.du pays de Liège, p. 106.

(30) Actes capitulaires, 1469-1525, fo 42 v°; 25 juin 1491. « De ruina turris. Proposuit de J. de Hoyngne modum reparandi ». Un acte du 12 septembre 1459 (voir à cette date), nous apprend que dès lors on avait dû entreprendre des travaux de restauration de la tour.

(31) Actes capitulaires, 1469-1525, fo 86.

(32) Actes capitulaires, 1573-1588, fo 77 v°; 84 v°.

(33) Acte du 27 juin 1595.

(34) Actes de 1613 et du 8 avril 1629.

(35) Acte du 16 mai 1630.

(36) Délices du Pays de Liège, t. I, p. 136.

(37) Cette couronne est fréquemment citée: c'était sub corona majori que l'on publiait les mandements, les édits, les résolutions capitulaires, les citations en justice, etc. (Actes capit. de Saint-Lambert, 1494-1525, f° 109 v°).

(38) Le 3 août 1577, le chapitre avait décidé de faire peindre dans le circuit du choeur les images des apôtres et des prophètes.

(39) Préambule de l'indult de Benoit XIV, du 9 novembre 1752.

(40) Voir l'acte du 9 novembre 1752.

(41) Communication de M. le docteur Jorissenne, d'après les travaux de M. Lemonnier sur les procès-verbaux des séances de l'Académie royale d'architecture de France.

(42) Préambule de l'induit du 2 janvier 1759.

(43) GOBERT, Les Rues de Liège, t. II, p. 117.

(44) OBEBT, Les Rues de Liège, t. II, p. 117; Biographie nationale, t. XIX, art. Renoz. Nous pensons cependant que Pisoni continua à être le véritable architecte du monument, car, le 26 juillet 1771, après l'achèvement complet des travaux, le chapitre envoyait encore, pour honoraire, « dix ducats à M. l'architecte Pisoni, à Soleur » (liasse Église). Le contrat entre le chapitre et J.-B. Renoz est postérieur d'un an à la pose de la première pierre et ne donne d'ailleurs à Renoz que la mission de veiIler à ce que tout se fasse en règle » (pièce du 24 mai 1755).

(45) Archives de Saint-Jean. (Liasse Église.)

(46) GOBERT, Les Rues de Liège, t. II p. 117.

(47) Indult du 2 janvier 1759.

(48) Voir 19 avril 1760.

(49) Liasse Église.

(50) Pièce de mars 1766.

(51) La tour fut entourée de barres de fer retenues par de fortes ancres (Pièce de mars 1766, note).

(52) Voir de nombreux détails sur les destinées du temple pendant la domination française dans GOBERT, Les Rues de Liège, t. II, p. 118 et ss.

(53) J. DEMARTEAU, Notre-Dame de Chèvremont, 3e édition, p. 41 et suiv.

(54) Nethen fut donné en 990, les domaines du Brabant septentrional en 997; ii est probable que les bois de Samrée proviennent de la libéralité d'un membre de la famille de Luxembourg.

(55) En 1620, le chapitre obtint la seigneurie de Gingelom en engagère.

(56) La dime de Vissenacken fut cédée en emphytéose à l'abbaye de Tongerloo.

(57) Tel était l'usage depuis l'épiscopat de Richair (920-945). Voir DARIS, Histoire du diocèse et de la principauté de Liège, t. I, p. 249.

(58) Voir ci-après la bulle du 26 juillet 1186 et a note qui l'accompagne.

(59) Voir ci-après, à la liste des prévôts, notamment aux noms de Rodolphe de Corswarem et de Guillaume d'Oumale.

(60) Le curé d'Ougrée recueillait l'autre tiers à titre de compétence ou de portion congrue. Le doyen de Beeckman convint avec son cousin, André de Gerin, curé d'Ougrée, que pour faciliter la perception, la dime de Sclessin (rive gauche de la Meuse) appartiendrait au doyen, et celle d'Ougrée (rive droite), au curé. Cette convention subsista jusqu'en 1775. La dime du vin se partageait par moitié entre le curé et le doyen.

(61) C'étaient les 12 vieux autels (Sainte-Croix, Saint-Vincent, Saint-Martin, Saint-Donat, Saints- Gilles-et-Barbe, Notre-Dame, Saints-Jacques-et-André, Saints-Remy-et-Denis, 1re fondation, Saint-Ambroise. 1re fondation, Saints-Hilaire-et-Catherine, Saint-Nicolas, 1re fondation, Sainte-Marie-Madeleine) puis les bénéfices suivants: Salnts-Jean-Evangéliste-et-Barbe, Saints-Georges-et-Laurent, Saints-Fabien-et-Sébastjen, Saint-Ambroise, 2e fondation, Saints-Thomas-et-Barthélemy, Saint-Jean-Baptiste, Saint Nom de Jésus, Saints-Marthe-et-Ambroise, Sauveur-et-12 Apôtres, Présentation de la Vierge, Dormitio-Sancti-Joannis, Saints-Remy-et-Denis, 2e fondation, Sainte-Trinité, 2e fondation, ND.-Saints-Jean-Evangéiste-et-Materne, Saints-Pierre-et-Paul.

(62) Voir les actes du 1er juin 1340 et 12 avril 1350.

(63) Il est toujours cité sous son prénom, Jacobus; mais une pièce du 30 avril 1298 fait mention de l'anniversaire de Jacobus de Fonte, qui ne peut être que notre personnage. D'ailleurs dans une charte du 23 janvier 1261 (n. St.), notre doyen Jacques dit qu'une maison sise à Liège, in insula, juxta fontem. beati Lamberti meut de lui et de ses neveux. (Cartul. des Pauvres en Ile, f° 121 V°).

(64) La liste du doyen Delvaux dit qu'en 1253, Pierre d'Ocquier, doyen, intervint à l'association des églises secondaires de Liège. Il y a là une erreur de lecture de la charte. (V. Cartul. de Saint-Lambert, t. II, p. 43).

(65) Un chanoine Rigaut, cité dès 1264, doit être notre doyen.

(66) Obituaire de Sainte-Croix, 11 février.

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