La manufacture d'Armes Bertrand & Fils à Liège fut fondée en 1842. Ses établissements étaient situés rue Fabry, 25 à 4000 Liège (voir planche 5 en haut à gauche). Outre la fabrication d'armes destinées à la Belgique, elle exportait également en France, Grande Bretagne, Autriche-Hongrie, Russie, Allemagne, Portugal ainsi qu'aux Etats-Unis d'Amérique.
Il semble, sans certitude, que Antoine Bertrand fut encore Bourgmestre de la commune de Saint-Remy (Argenteau) de 1876 à 1882.
En 1879, elle fut fournisseur de l'Association Internationale du Congo fondée à titre personnel par Léopold II de Belgique.
Elle remporta divers prix aux expositions de Bruxelles en 1880, d'Amsterdam en 1882 et d'Anvers en 1885.
En 1886, la production annuelle de la manufacture Bertrand était de 100 000 armes. (La production totale liégeoise en 1858 s'élevait à 600 000 armes, tandis que un millions d'armes passaient le banc d'épreuve en 1881).
La manufacture Antoine Bertrand avait déposé ses propres marques de fabrique et brevets.
MARQUES DE FABRIQUE EN 1886
The western Boy |
20/03/1886
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The Zulu |
21/12/1885
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The Comrade |
15/12/1885
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The Hunter |
6/02/1885
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The Bushman |
12/12/1885
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The Destroyer |
17/11/1885
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The Terrific |
17/11/1885
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The Schatterer |
17/11/1885
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The Murderer |
23/12/1885
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The Powerful |
23/12/1885
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The Companion |
23/12/1885
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The revenger |
27/01/1886
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The Wakeful |
27/01/1886
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The Bold |
27/01/1886
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The Protector |
23/12/1885 |
The Defender |
23/12/1885 |
The Thunderer |
23/12/1885 |
The Strong |
25/08/1886 |
The Killer |
23/08/1886 |
Nec Plus Ultra |
28/08/1886 |
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MARQUES DE FABRIQUE DEPOSEES APRES LA PUBLICATION DE CE CATALOGUE
The Tiger |
5/03/1887
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The Tracker |
28/03/1887
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The Pleasing |
13/07/1887
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The Beautiful |
13/07/1887
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The Elegant |
13/07/1887 |
The Graceful |
13/07/1887
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The Charming |
13/07/1887
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The Delightful |
13/07/1887
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The Splendid |
13/07/1887
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The Incomparable |
13/07/1887 |
The Wonderful |
13/07/1887 |
Déessse de la chasse |
21/10/1899 |
La manufacture Ant Bertrand réalisait également des copies. (voir Catalogue ci-dessous)
A l'exception de la France, de l'Autriche et de la Prusse, presque toutes les puissances de l'Europe, la plupart des gouvernements de l'Amérique, et quelques uns du littoral africain, avaient, en quelque sorte, pris l'habitude de venir demander à Liège les armes qui leur étaitent nécessaires. (Henaut, sur ce site note 35)
Voici comment on explique cette préférence:
« Les ouvriers liégeois sont à peu près les seuls qui sachent copier exactement, quelque difficile et même ridicule qu'il soit d'ailleurs, le modèle des armes en usage chez les différents peuples. Par exemple, dans aucune des autres fabriques connues on ne fournirait avec avantage les armes destinées pour le Brésil; débouché cependant bien considérable, puisque l'on peut évaluer à vingt-cinq ou trente mille les fusils fabriqués annuellement pour ce pays. Pour citer encore un exemple, au commencement de la révolution de 1830, le besoin d'armes en France et en Belgique était si pressant, que les gouvernements de ces deux royaumes envoyèrent à Birmingham pour y passer des marchés. Cette colossale fabrique ne put, même avec une prime de 25 %, parvenir à faire des fusils sur le modèle français. II fallut à Paris et à Bruxelles renoncer aux armes d'Angleterre, et ce qui en reste aujourd'hui se vend à vil prix. » (La Belgique industrielle, 1836; p. 137.)
En 1903, Albert Simonis s'associera avec Antoine Bertrand & Fils, et E. Pirlot & G. Fresart pour former la " Société Anonyme des Fabriques d'Armes Réunies " ayant son siège au 22 rue Trappé à Liège. Elle sera présente à l'Exposition Universelle de Liège 1905 pour laquelle elle édite un catalogue.
En 1909, elle produira le " Dictator " au design avant-gardiste. Ce fut la première arme dotée d'une culasse mobile enveloppant entièrement le canon. Cette idée sera reprise sur les pistolets mitrailleurs en 1944-45.
La marque Impérator surmontée de Charlemagne avait été déposée par Albert Simonis le 24 juillet 1908 tandis que le mécanisme du Dictator fut breveté en 1909 (Br Pat 20277/1909) par les Fabriques d'Armes Réunies sa.
Après le dépôt du symbole de la Couronne des Fabriques d'Armes Réunies le 29 déc. 1910, le profil gauche de la statue équestre de Charlemagne moulée sur la plaquette droite (et non plus gravée sur la culasse mobile) semble porter également la couronne tandis que la plaquette gauche présente le profil droit de la statue sans la couronne et avec le pouce dissocié. La statue de Charlemagne avait été édifiée à Liège pour commémorer la naissance de Charlemagne et six de ses ancètres en terre liégeoise.(Van Hasselt et Jehotte, Charlemagne et le Pays de Liège).
En 1920, cette société fusionnera avec Ferdinand Hanquet et la " Fabriques d'Armes de Liège " sous la dénomination " Fabriques d'Armes Unies de Liège SA " pour honorer un important contrat de 150 000 armes de l'Etat Belge.