Deux grandes expositions internationales furent déjà organisées à Liège. La première, celle de 1905, bâtie à l'extrémité sud de la ville, au confluent de l'Ourthe et de la Meuse, nous laissa un ensemble urbanistique de bon aloi.
La seconde - celle de 1930 - fut établie au nord, sur un terrain étriqué, d'accès difficile, sur lequel nos architectes ne purent guère donner la mesure de leurs talents.
Née dans des circonstances différentes, nourrie d'autres conceptions, l'Exposition de 1939 fut le fruit du travail méthodique de spécialistes choisis. On s'attacha à donner à un urbanisme rationnel toute l'importance qu'il mérite de nos jours. Tout fut mis en oeuvre pour que l'ensemble fût traité d'un seul jet, qu'il fût solide, simple, homogène.
C'est au « Grand Liège », groupement de jeunes enthousiastes conduits par M. G. Truffaut, échevin de notre Cité, que revient l'idée d'une exposition à l'occasion de l'inauguration du Canal Albert, cette merveille de l'art et de la technique de l'ingénieur. L'aménagement de l'entrée du nouveau canal et la rectification de la Meuse avaient créé, à l'île Monsin, une nappe d'eau magnifique de près de 200 mètres de largeur, traversant des terrains disponibles d'environ 80 hectares de superficie. Il fut décidé d'y établir la nouvelle exposition.
Après des études préliminaires d'urbanisation conduites par les services d'architecture de l'Exposition, sous la direction de l'architecte I. Falise, et notamment un projet établi avec les conseils du célèbre urbaniste Le Corbusier, le Comité exécutif forma une Commission Consultative d'Architecture chargée de donner les grandes directives d'exécution du plan d'ensemble et de programme de construction des palais. Elle désigna les architectes auxquels devait être confiée l'étude des plans de ces édifices.
Faisaient partie de cette Commission, en plus des dirigeants de l'Exposition, MM. H. van de Velde, architecte, conseiller artistique du Ministère des Travaux publics, J. Ochs et J. Moutschen, respectivement directeur et professeur à l'Académie royale des Beaux-Arts de Liège, Frère Médule Henri, directeur de l'Ecole Saint-Luc de Liege, J. Dumont, architecte, et le soussigné.
Au cours des différentes réunions de la Commission, les solutions les plus diverses d'urbanisation du terrain furent envisagées pour enfin s'arrêter, d'un accord unanime, au plan d'ensemble réalisé. Celui-ci fut commandé par des éléments importants: la Meuse, les nouvelles chaussées en bordure de celle-ci, la Centrale électrique, les accès possibles dont le principal, la Place Coronmeuse, devait donner naissance à un des axes vitaux. Dotée d'un ensemble d'immeubles d'une certaine valeur architecturale, adossée à une colline coiffée de terrils, indispensables éléments du paysage liégeois, cette Place composait un fond parfait pour l'entrée principale. De plus, son étendue permettait l'aménagement et l'accès facile des transports en commun et, en outre, l'établissement d'un parc d'autos.
Cette entrée franchie, une immense esplanade devait permettre au visiteur de découvrir, dès l'abord, un ensemble panoramique de grande envergure. Le long de cet espace, s'aligneraient les palais réservés aux réceptions, fêtes, manifestations artistiques.
Sur la même rive, côté sud, le parc dégagé par la démolition du Tir communal, permit l'établissement d'une zone verte importante. Les terrains en bordure de la route longeant la Meuse furent réservés à différents pavillons. Une entrée, au pont de Coronmeuse, commandait cette partie.
Au nord, toujours sur la rive gauche, une tache sombre, le faubourg, fut masquée par une roseraie et un jardin zoologique. Certains palais d'importances diverses y trouvèrent leur place le long du fleuve. A l'extrémité, s'ouvrit l'entrée de Herstal. On choisit, pour la traversée du fleuve, l'endroit qui constitue l'entrée majestueuse du Canal Albert, proche du Mémorial. Un pont provisoire fut construit, amenant le public vers un important ensemble récréatif.
L'urbanisation de la rive droite fut rendue difficile par le voisinage inesthétique de la Centrale électrique et de son important dépôt de charbon. Le prolongement à travers la Meuse de l'axe de l'entrée principale désignait, d'emblée, l'emplacement de l'entrée de Bressoux. On pensa, un moment, ménager une allée de grands palais jusqu'à cette entrée, mais la pauvreté du fond fit vite abandonner cette perspective. Un projet de palais, placés en demi-cercle, face à l'esplanade de la rive opposée, ne put davantage être retenu. Ensuite, la Commission discuta avec passion d'un projet de grande darse s'ouvrant sur le fleuve, dans l'axe des entrées principales, darse destinée à recevoir le théâtre d'eau. Il n'était vraiment pas opportun d'étendre le plan d'eau déjà très vaste à cet endroit. On était perplexe devant cette nappe immense à laquelle il fallait opposer une composition architecturale de proportions suffisantes. On supprima la darse, le théâtre d'eau pouvant très bien se situer à même le fleuve. Ceci permit l'aménagement d'une grande esplanade destinée aux manifestations folkloriques, populaires, sportives et autres, au déploiement des cortèges historiques. En bordure, les grands palais furent conçus en vue de permettre l'installation de gradins pour les spectateurs.
Au delà de ces palais fut tracée l'allée principale de l'Exposition. Elle partait de la Centrale électrique pour aboutir au Village mosan. Presque tous les grands palais belges s'y trouvaient réunis. Une différence de niveau dans l'assiette de cette allée permit l'installation d'un jardin d'une exquise fantaisie.
Le camouflage de l'usine électrique fit l'objet de nombreux avis. Il était fort malaisé d'en atténuer la prise, d'autant plus qu'entre ces bâtiments et la Meuse, une maigre bande de terrain, occupée totalement par la double chaussée, était le seul espace disponible. Dans l'impossibilité d'y construire de grands palais, on se contenta d'un écran décoratif et publicitaire à la base duquel fut installé un groupe de boutiques, « casse-croûte », etc. Cet ensemble obtint l'effet attendu.
Afin d'éviter une zone morte entre cet endroit et le pont de Coronmeuse, on y situa la « Cité Lacustre » construite en partie sur le fleuve même. Une partie des terrains de l'Exposition de 1930 fut retenue pour la création d'un parc d'attractions.
A l'autre extrémité, on voulut constituer un ensemble récréatif de grande allure. Nous étions sous le signe de l'Eau. On décida de l'installation d'un « Lido », complexe de cafés, brasseries, restaurants, palais de la mode et utilités sportives, ceinturant une nappe d'eau au centre de laquelle se détachait une piscine aux dimensions olympiques.
Restait la partie réservée à l'agriculture. L'endroit fut tout désigné: à l'extrémité nord, dans un verger centenaire. On y construisit une ferme modèle et, selon la tradition, un village mosan.
Après avoir étudié l'emplacement des palais, désigné les entrées, ménagé les perspectives, arrêté définitivement la répartition des différentes sections, résolu le problème du transport des visiteurs, de l'installation et de l'alimentation des parties mécaniques, la Commission d'Architecture, à l'aide d'une maquette, s'occupa de l'équilibre des volumes et de la silhouette générale.
Il s'avéra nécessaire de créer des repères au moyen de palais tout en hauteur, afin de souligner l'importance de la superficie bâtie de l'Exposition. Dans la suite, les budgets ne permirent pas toujours de réaliser ce projet, et c'est dommage.
Le plan d'ensemble refléta une excellente compréhension des nécessités fondamentales d'une exposition de cette ampleur. Pour sauvegarder la silhouette générale, une des plus importantes décisions prises fut certainement l'adoption, pour les grands palais, d'une ossature métallique standard dans le but de gagner un temps précieux. Longtemps avant que les architectes n'eussent mis leurs projets en adjudication, les structures principales étaient terminées et complètement couvertes.
Le côté décoratif représenté par les jardins, les fontaines, les jets d'eau, par l'art pictural et statuaire, par les effets de nuit, exigea une étude toute particulière. Le problème comportait divers éléments importants les berges du fleuve, les zones vertes, les esplanades et les grandes allées. Le parc de l'ancien Tir communal, considérablement agrandi, fut agencé en terrain de sport. Une garderie d'enfants, charmant pavillon, vint très habilement se blottir dans la partie arborée. A l'extrémité du parc, près de l'entrée du pont de Coronmeuse, un ensemble de terrasses fleuries tracées en hémicycle, sur lesquelles se jouaient, le soir, des jeux de lumière, devait produire le plus heureux effet.
Les berges du fleuve furent transformées en un tapis fleuri, aux teintes d'or. Les embarcadères avec leurs tentes orange, les groupes de drapeaux aux couleurs éclatantes, les élégants luminaires, composaient un accord parfait.
Séparant la double chaussée de la rive gauche, une bande de verdure, régulièrement interrompue par des carrés fleuris, au centre desquels des plantes grimpaient aux luminaires spécialement agencés à cet effet, achevait d'égayer cet ensemble.
L'entrée principale, légèrement en pente, permit la composition d'un damier d'eau où alternaient carrés fleuris et vasques à jets d'eau. Faisaient suite les grandes pièces d'eau de l'esplanade avec leurs fontaines variées, découpées de bassins à nénuphars. Des statues monumentales, dues aux ciseaux de nos meilleurs sculpteurs, bordaient l'allée centrale.
Dans la section nord de cette rive, les jardins occupaient la majeure partie du terrain. La roseraie étalait ses parterres et ses allées à même une déclivité permettant au visiteur d'en découvrir l'ensemble d'un coup d'oeil. Les magnifiques bouquets de roses étaient sertis de petites fontaines aux mille jets cristallins. Judicieusement réparties, de charmantes tonnelles invitaient au repos. Venait ensuite le jardin zoologique traité de façon très moderne, suivant les principes adoptés à Vincennes.
La rive droite, en plus de la décoration florale des berges et de la chaussée, s'ornait des gradins fleuris aménagés le long des palais, sur la grande esplanade. Cet ensemble grandiose apporta une contribution inappréciable aux manifestations splendides qui se déroulèrent sur cette piste toutes les fêtes furent rehaussées par la note pimpante qu'on sut habilement jeter un peu partout.
L'allée des grands palais, considérée à juste titre comme le centre le plus attractif de l'Exposition, se devait d'être décorée avec recherche. Sitôt l'entrée de Bressoux franchie, une cour d'honneur, au centre de laquelle un parterre entourait un excellent groupe sculptural « Les Musiciens », permettait l'orientation aisée vers les différentes sections. A gauche, devant les palais internationaux, un jardin étalait de jolies terrasses bordées de murs fleuris. A droite, dans l'axe de la grande allée, le visiteur découvrait l'ensemble décoratif le plus réussi: le jardin d'eau. Alimenté par une serpentine adroitement conduite, permettant le parcours en canot, il était composé de motifs décoratifs où l'Eau, le Verre et la Lumière étaient utilisés avec un art charmant. Ici, une voûte liquide, là, une montée en spirale surplombant une gerbe d'eau puissante, plus loin, des groupes d'arbustes et de fleurs de verre ajoutaient leur silhouette fantaisiste. Enfin, pour terminer, un théâtre d'eau. D'adorables petits ponts japonais enjambaient le ruisseau, d'artistiques terrasses donnaient naissance aux rampes du motif central. Les bords bétonnés du ruisseau artificiel étaient savamment découpés par des groupes de plantes aquatiques. Dans ses moindres détails, cet ensemble marquant était étudié avec goût, avec recherche. On décelait, chez l'auteur, la volonté de faire beau, de trouver de l'inédit. La foule ne ménagea pas son enthousiasme et fit un gros succès à cette oeuvre maîtresse.
Nous l'avons déjà dit, l'Exposition était sous le signe de l'Eau. On fit, par conséquent, un très large usage de cet élément décoratif de première valeur la Meuse. A cet endroit, le fleuve étale une largeur particulièrement spectaculaire deux cents mètres. Il coule, majestueux, à travers toute l'Exposition, mais, loin de la diviser, il faisait corps avec elle. Sillonnée par les vedettes, les yachts, les canots automobiles, les hors-bords, la Meuse, ce joyau de notre Cité, éclatait de vie intense et de franche gaîté. Au centre du fleuve, dans l'axe de l'entrée principale, le « Grand Jet », projeté à 100 mètres de hauteur, nous subjuguait par son puissant élan. D'autres jets formaient une merveilleuse couronne d'eau et d'élégantes palmes. Chaque ensemble décoratif, chaque jardin était largement pourvu de motifs de toutes formes. Citons, au hasard, les quarante-quatre jets du damier de l'entrée principale, d'une netteté et d'une élégance parfaites, les six fontaines jaillissantes des grands bassins de l'esplanade, aux douze effets différents synchronisés, les cinquante-six petits bassins de la roseraie, chacun pourvu de vingt-quatre jets d'eau donnant l'impression de menues parois de cristal, la fontaine du Lido dont les huit jets s'interrompaient d'une façon étonnante.
Mais c'est le jardin d'eau qui nous charmait le plus par ses heureuses trouvailles: le « tunnel » avec ses quatre cents jets traçant une voûte impeccable, si bien réglée que pas une goutte ne nous effleurait lors de sa traversée, le motif central avec sa puissante gerbe de 30 mètres de hauteur, son bouquet d'eau aux vingt-huit fontaines diverses jets émulsionnés, brouillards, tourniquets, etc. Et enfin le théâtre d'eau avec sa grande cascade en hémicycle, sa merveilleuse palme tout épanouie et sa guirlande de jets transversaux.
Le lac du Lido et sa piscine, le canal artificiel serpentant à travers le jardin, complétaient admirablement cet ensemble magnifique.
Pour une exposition, il est certain que la réussite des effets de nuit est d'une importance capitale. Quand l'architecte compose l'oeuvre à réaliser, il doit compter sur l'effet de nuit comme sur l'effet de jour. Des éléments nouveaux, les tubes luminescents ou fluorescents, dus à la technique moderne, permettent de tracer, dans la nuit, les grandes lignes architecturales. Le nombre et la finesse des coloris dont on dispose font de la décoration nocturne un vrai plaisir des yeux. L'Exposition de Liège 1939 marqua l'épanouissement de ce nouveau mode d'éclairage. Tous les grands palais, en plus de leur illumination par projecteurs, eurent leurs grandes lignes dessinées dans la nuit par les tubes luminescents. Par des traits féeriques, les grands édifices, les splendides perspectives se recréaient ainsi sous nos yeux, semblant sortir du rêve.
Tous les motifs décoratifs, tous les jardins dans leurs moindres détails étaient habilement mis en valeur par les jeux de lumière.
Les berges de la Meuse étaient nettement accusées par deux longues rampes lumineuses dont les feux se réfléchissaient dans les eaux du fleuve, diminuant ainsi l'opacité trop envahissante de cette large nappe. Le « Grand Jet », violemment éclairé par ses soixante-quatre grands projecteurs, formait un trait d'union lumineux entre les deux rives. Les bassins, les fontaines, et les jets d'eau étaient baignés de lumière. Les fontaines de l'esplanade avaient quatre jeux de lumière, celle du Lido était éclairée par seize projecteurs. Dans le « jardin d'eau », le tunnel était équipé de deux cent quatre-vingt-huit lampes et de soixante mètres de tubes luminescents dont les combinaisons composaient les tons vert et bleu, et créaient finalement une voûte argentée du plus bel effet. La gerbe splendide du motif central semblait être un long fantôme environné de cercles de feu. Deux couronnes de douze et seize projecteurs, une multitude de tubes luminescents alimentaient cet ensemble. Le massif d'eau et les fleurs de verre réalisaient un délicat pastel dont les tons, d'une finesse incomparable, se fondaient dans une atmosphère vaporeuse. Dans le fond, le théâtre d'eau, magnifiquement éclairé, scintillait de tous ses feux. N'oublions pas la « lune » du Village mosan un disque en tôle de 6 mètres de diamètre, érigé à 50 mètres de hauteur. D'un poids de 6.000 kilos, il renfermait une trentaine de projecteurs d'une puissance totale de 100 KW.
La nuit, l'art continuait d'exercer sa mission, d'agir sur la pensée, sur l'imagination, sur les sentiments des hommes...
Les jardins de l'Exposition furent mis au point par l'architecte-jardiniste J. Canneel-Claes, le jardin d'eau fut l'oeuvre du spécialiste Louis Buigasse.
L'Exposition fut décidée en 1937. On n'avait que deux ans devant soi et il fallait élaborer le plan d'ensemble, créer une assiette de 80 hectares en amenant 1.000.000 m3 de remblais, y poser 35 kilomètres de câbles électriques, 20 kilomètres de canalisations de toutes sortes. Les avenues et les esplanades à réaliser prenaient à elles seules 16 hectares, les jardins 14 hectares. Il fallut planter 3.000 arbres. Puis vint la période de construction de plus de 70.000 m2 de palais et pavillons. La Commission Consultative d'Architecture forma les équipes d'architectes, examina leurs avant-projets, puis les projets définitifs. Et les travaux furent conduits avec maîtrise par une excellente équipe de collaborateurs techniques.
Rehaussée par ses effets de nuit qui en marquaient les lignes et les perspectives grandioses, par ses jardins d'eau, par le fleuve magnifique qui en était le prétexte, animée par ses fêtes splendides, l'Exposition de Liège 1939 ne manqua pas à sa mission.
Tout un peuple d'artistes, de techniciens, d'artisans, se soumit à une discipline intelligente, imposée en vue de réaliser une oeuvre cohésive, homogène, qui pût être jugée d'un seul bloc, comme représentative de l'âme et de l'esprit du pays.
L'ossature standard imposée pour tous les grands palais contribua à donner cette ligne maîtresse qui fit l'admiration de tous. On fit appel, cette fois, à de jeunes architectes éprouvés qui, sous une direction éclairée, purent s'entourer de collaborateurs choisis avec lesquels ils formèrent des équipes bien conditionnées.
Nous l'avons dit, l'Exposition de Liège 1939 fut une réussite elle nous montra le parti inappréciable que l'Art et la Technique modernes peuvent tirer de l'Eau, de la Lumière, de l'Espace!
LES ELEMENTS GÉNÉRAUX
L'Entrée Coronmeuse
(architecte: M. Paul Etienne).
Lors de l'étude du plan d'ensemble, la Place Coronmeuse fut choisie pour y aménager l'entrée principale. Son emplacement et l'importance de ses accès justifiaient cette décision. Elle commandait un des axes importants de l'Exposition. La proximité du Palais du Commissariat Général et du Grand Palais des Fêtes en fit l'entrée d'honneur.
Elle était composée de deux ensembles architecturaux très élancés, au centre desquels étaient installés les passages et les contrôles. D'élégantes colonnes de 16 mètres de haut portaient une mince plate-forme dont le plafond, légèrement mouluré, recélait les projecteurs. Les deux péristyles s'arc-boutaient à des contreforts prolongés à leur base par des ailes renfermant les locaux de distribution des tickets, lesquels étaient construits en arc de cercle délimitant parfaitement la zone de l'entrée. Ces deux ailes étaient elles-mêmes terminées par deux importants luminaires de lignes bien modernes.
En avant de l'entrée, dans l'axe du quai de Coronmeuse, formant pivot au réseau terminus des transports en commun, une énorme flèche de 60 mètres de hauteur, hardiment plantée, sans contrefort ni tirant, signalait au loin la porte d'honneur. Un phare et des cercles lumineux terminaient cet impressionnant pylône. A sa base, était aménagé un ensemble de vasques et de parterres entourés de murets en belles briques jaune paille, le tout formant refuge pour piétons. La nuit, les projecteurs, très adroitement dissimulés, projetaient leurs faisceaux lumineux sur l'éclatante blancheur de cette belle architecture qui, dès l'abord, impressionnait merveilleusement le visiteur.
L'Entrée de Bressoux
(architectes: MM. I. Falise et Ch. Carlier).
Située sur la rive droite, dans le même axe que l'entrée principale, elle avait une très grande importance par suite de la proximité de la gare de chemin de fer créée pour les besoins de l'Exposition. De plus, elle commandait l'allée des grands palais.
C'était un immense auvent, aux formes aérodynamiques, porté par six minces béquilles métalliques posées sur rotules. Cette charpente se fixait solidement au sol par des câbles ancrés. Les passages carrossables étaient délimités par de simples massifs abondamment fleuris. Des rubans aux courbes gracieuses reliaient à l'auvent les murs de verre des contrôles. Les ailes, d'architecture très sobre, abritaient des services de distribution de tickets. Les abords de l'entrée étaient judicieusement urbanisés pour répondre aux exigences des différents transports publics. Des groupes d'oriflammes blanches et bleues rehaussaient cet ensemble original aux tons métalliques. C'était un bel exemple d'architecture fonctionnelle.
Les Entrées secondaires.
Elles étaient cinq: une, située à l'entrée du pont de Coronmeuse était due à l'architecte P. Jacques, de même que celle à l'entrée des Attractions. Celle du faubourg de Herstal avait été étudiée par les Services d'architecture de l'Exposition et les deux autres, s'ouvrant sur le Village mosan, étaient dessinées par M. Duesberg. Toutes étaient traitées fort simplement, avec beaucoup de goût.
La Décoration du Pont de Coronmeuse.
Le grand pavois décorant ce pont avait été édifié par le décorateur Stelsy. Avec ses magnifiques mâts de misaine, leurs agrès et les innombrables pavillons, hauts en couleurs, il signalait gaîment l'emplacement de l'Exposition.
Le Lido
(architectes MM. I. Falise, A. Kondracki, H. Lhoest et Ch. Carlier).
Cet ensemble récréatif était situé en face du pont provisoire, à l'extrémité de la grande allée. L'emplacement était judicieusement choisi. Les visiteurs, après avoir parcouru la rive gauche ou la rive droite, étaient enchantés de découvrir cette ambiance de fraîcheur sportive, d'élégance et de plaisir. C'est avec délices qu'ils y goûtaient un repos bien gagné. Tous marquaient leur enthousiasme devant cette réalisation.
Se déployant en forme d'hémicycle, ce complexe de restaurants et de brasseries traçait largement ses lignes d'une architecture nette, franche, indépendante. Le tout était commandé par une rotonde de 30 mètres de diamètre où était installée, de façon très originale, la section de la mode, de la parure et du plein air. A l'intérieur, une rampe circulaire permettait au visiteur d'en découvrir tous les aspects, tandis qu'à l'extérieur, une autre rampe hélicoïdale encerclant le palais, l'amenait insensiblement à une terrasse d'où il découvrait une vue splendide de l'Exposition. Un signal sur lequel se détachait le titre « Lido », supportait un poste de vigie. Les terrasses pour consommateurs, s'étageant tout le long des bâtiments, étaient agrémentées de garde-corps fleuris et de parasols de couleurs vives. Les tentes du rez-de-chaussée et de l'étage dessinaient deux lignes horizontales, nettes et colorées, à travers le grand vitrage.
Le plan de cet établissement avait été parfaitement étudié pour que, de n'importe quel endroit, on pût aisément jouir du spectacle joyeux et varié qu'apportait la piscine. Celle-ci, de dimensions olympiques, s'inscrivait à l'intérieur d'une nappe d'eau aux formes pleines de fantaisie. Tous les éléments, dans leurs moindres détails, méritaient l'attention que ce soient garde-corps, passerelles, escaliers, tremplins ou girafe, tout était de composition recherchée, le mât et son grand pavois apportaient la note attendue.
Dû au talent du statuaire Idel Iankelevice, le motif sculptural du bassin, perché à l'extrémité d'une élégante girafe, nous montrait un plongeur dans une pose acrobatique. La fontaine aux huit jets régulièrement interrompus, étonnait le visiteur. Les gradins pour spectateurs et l'amusant kiosque à musique de ruberoïde en forme de cloche orientable, terminaient avec bonheur cet ensemble vraiment très réussi.
Le Mémorial au Roi Albert
(architecte M. Joseph Moutschen).
Cette oeuvre monumentale se dresse à la pointe extrême de la presqu'île de Monsin, elle commande l'entrée du Canal Albert.
D'une architecture très simple, presque toute étudiée en horizontale, elle couvre admirablement et rationnellement l'emplacement qui lui avait été destiné. Tout à l'avant, se présente un phare aux lignes élancées de 40 mètres de hauteur, surmonté d'un fanal avec feu à éclipses. Sur le devant, vient s'adosser la noble figure du Roi Albert, due au talent du sculpteur Marcel Rau. C'est une silhouette essentiellement pacifique, montrant le Roi debout et la tête nue, sans artifice aucun.
A la suite du monument s'étage une série d'élégantes terrasses se terminant à la grande pelouse centrale. Celle-ci, en forme de triangle, est délimitée par des dallages en béton, eux-mêmes bordés d'un ensemble de banquettes et de lampadaires en pierres de taille, étudiés avec beaucoup de recherche. L'extrémité de la pelouse est agrémentée d'une magnifique pergola traitée avec un sens parfait de l'art du jardin moderne.
Vient ensuite la partie la plus imposante du mémorial: la grande esplanade avec son mur d'appui et ses grands escaliers.
L'ensemble laisse une impression de majestueuse grandeur. C'est de la composition architecturale de grande classe, mise en oeuvre de façon irréprochable et dont les moindres détails marquent par leur originalité et la qualité de l'étude stéréotomique.
Le long mur de soutènement, gracieusement incurvé, est animé, dans sa partie centrale, par un tracé schématique du canal exécuté en intaille. Des textes gravés étoffent ce plan. Chaque about est terminé par un ensemble sculptural de réelle valeur. L'un, à droite, de 6 mètres de haut, oeuvre du sculpteur Dupont, nous montre un puddleur traité très sobrement en ronde bosse et un bas-relief sculpté en intaille figurant la cité industrielle. L'autre, à gauche, oeuvre du sculpteur Massart, traité dans la même facture, nous présente un débardeur et une évocation du port d'Anvers. Les inscriptions ont été gravées par le sculpteur Berckmans.
A l'avant de l'esplanade, une série de marches en petit granit est symétriquement interrompue par deux motifs architecturaux identiques deux fontaines couronnées de magnifiques mâts de misaine et de leurs agrès.
Cette oeuvre splendide, d'une homogénéité parfaite malgré sa grande étendue, fait honneur à l'architecte qui l'a conçue.
L'Ecole et le Jardin d'Enfants
(architecte M. Emile Parent).
Cet ensemble fait partie d'un programme d'urbanisation du quartier. Le bâtiment est construit en matériaux durs. Le plan fut conçu de manière à respecter les plantations arborescentes du parc. Il se dessine dans la verdure avec beaucoup d'à-propos.
Pour compenser la différence de niveau entre la chaussée et le jardin, l'architecte a prévu la construction des locaux scolaires sur un ensemble de petites colonnes. Le vide sous le bâtiment a permis l'installation, au niveau du jardin, de préaux couverts et d'utilités. Une large passerelle relie l'entrée principale à la chaussée.
L'architecture est nettement du type utilitaire, de lignes très sobres et bien proportionnées. Les plaques du revêtement des façades (agglomérés de ciment et de galets) sont originales et marquent bien la construction moderne. Les grandes baies, les murs de verre, affirment le souci du maître de l'oeuvre de permettre à la lumière, génératrice de gaîté, de se répandre à profusion. Les aménagements du jardin, avec ses plages, ses barbotières, ses jeux divers, forment un ensemble réussi où les petits peuvent s'ébattre sans contrainte.
Le Gay Village Mosan
(architectes: MM. Duesberg, Hallen, Jeanne, Marchot, Minguet, Thirion et Toussaint).
Situé à l'extrême nord de la rive droite, en contre-bas de la chaussée longeant la Meuse, le Village mosan campait ses maisonnettes parmi un très vieux verger. Habilement tracé, il ménageait des perspectives amusantes, des coins charmants, des places ravissantes. Le ruisseau artificiel serpentait adroitement à travers le village. De petits ponts, pleins de poésie, le sautaient de-ci, de-là.
Les créateurs avaient conduit leurs études de manière à montrer les différents caractères de l'architecture rurale de la Hesbaye, des bords de la Meuse, du plateau de Herve et des Ardennes. Si l'on rencontrait beaucoup d'exemples de constructions anciennes, entre autres du Louis XVI liégeois, on pouvait admirer certaines réalisations modernes d'un goût parfait. L'ensemble de la Place Communale avec, au centre, le perron traditionnel, était particulièrement bien réussi. Les façades des cabarets et maisons de commerce, agrémentées de lanternes en fer forgé et d'enseignes très amusantes, présentaient un caractère original. La place de l'Eglise, commandée par un petit pont plein de charme, était ravissante. L'Eglise, de composition moderne, avec sa petite tour carrée et ses abat-sons ancrés à chaque angle, démontrait l'obligation pour l'architecture rurale de s'adapter aux nécessités imposées par la construction actuelle.
La ferme démonstrative en était un parfait exemple, construite avec les matériaux du pays, elle nous montrait une étude répondant aux lois du confort et de l'hygiène. C'était de la très bonne architecture agricole moderne.
LES PALAIS DES NATIONS ÉTRANGÈRES
Le PALAIS DE L'ALLEMAGNE
(architecte Prof. Fahrenkamp)
Le Palais de l'Allemagne offrait un bel exemple de la tendance actuelle de l'architecture officielle du IIIe Reich. On sentait très bien la réaction imposée vis-à-vis de l'architecture dite « rationnelle et fonctionnelle ».
Dans son ensemble, le bâtiment avait grande allure. Très vaste, il exprimait, par sa masse même, un symbole de puissance indiscutablement voulu dans la recherche de sa composition. Son exécution en matériaux riches en faisait un palais somptueux. De lignes très nettes, d'un classique modernisé, il avait des façades coupées de hautes baies tracées entre d'élégants pilastres en Travertin de Bohème, portant une mince corniche terminant parfaitement l'édifice. Peut-être eussions-nous préféré une liaison plus étroite entre l'architecture du hall d'honneur et celle du bâtiment d'exposition.
A l'intérieur, le hall d'honneur laissait une impression de réelle grandeur. Les longues tentures rouges, tranchant sur le blanc immaculé des pilastres, apportaient un élément décoratif splendide. La grande vasque centrale en marbre massif ajoutait encore à l'effet monumental. L'excellente tenue de son exposition, le charme et la recherche dans la décoration et l'ameublement du salon de réception, terminaient avec succès un ensemble de haute qualité.
Les PALAIS DE LA FRANCE
(architectes français MM. Allix, Lemoine et David,
architectes belges MM. Rogister, Devignée, Libois, Reuter, Tonnard et Wathelet)
Les Palais de la France se dressaient sur la rive droite à la suite du Palais de la Navigation Intérieure, en bordure de la grande esplanade. Ils se composaient de trois corps de bâtiment dont le dernier, en arc de cercle, avançait sa rotonde jusqu'à la berge du fleuve.
C'était un merveilleux ensemble architectural s'affirmant par l'élégance et la séduction. Les façades, presque entièrement vitrées, laissaient franchement apercevoir les charpentes standard, mettant ainsi en valeur leur application rationnelle. Coupant ces immenses verrières, des pleins judicieusement répartis apportaient l'équilibre indispensable à cette architecture aux lignes très pures.
Deux rotondes, tout en verre, formaient avec élégance les extrémités des palais. Aux angles, des pans coupés, harmonieusement incurvés, étaient rehaussés de magnifiques fresques composées par Fontanarosa, Jérome, Troublan, jeunes élèves au talent prometteur, tous trois de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Deux gigantesques statues dues au ciseau des sculpteurs Diderori et Dussour, ornaient la partie centrale des palais. Du côté de l'esplanade, les longs gradins fleuris unissaient et soulignaient magistralement les trois bâtiments. Flottant à la pointe de deux très hauts mâts, les pavillons des différentes compagnies maritimes françaises composaient une note vivante et joyeuse.
L'intérieur, lumineux du fait des grandes verrières, était aménagé et décoré avec un goût parfait. Tout avait été mis en oeuvre pour présenter avec distinction, tous les produits de l'art et du génie français.
Le PALAIS DU GRAND-DUCHE DE LUXEMBOURG
(architectes belges: MM. Montrieux, Rousch, Selerin et Snyers; architecte luxembourgeois M. Thill)
Le Palais du Grand-Duché du Luxembourg était édifié en bordure de la grande allée, rive droite, à la suite des palais belges.
Une grande verrière en porte à faux, sectionnée horizontalement par de minces cordons, éclairait le hall d'honneur. Deux gigantesques tubes accrochés à la façade entouraient un magnifique écusson du pays. Un titre très décoratif barrait la partie supérieure. La rampe extérieure, avec son garde-corps original en planches, apportait du relief à un ensemble d'excellente composition architecturale.
L'intérieur, très bien étudié, était richement décoré par des fresques dues à différents artistes luxembourgeois.
Le PALAIS DES PAYS-BAS
(architecte M. H.-C. Pieck)
Le Palais des Pays Bas était construit en plein sur la double chaussée de la rive gauche, contre le parc Astrid. Son rez-de-chaussée occupait l'une des deux chaussées et le terre-plein, l'étage enjambait l'autre.
D'une architecture très moderne, aux lignes nettes, précises, il se distinguait par la franchise de sa construction. La charpente, en partie laissée visible, ne manquait pas d'élégance dans sa nudité.
Le revêtement de façades, en plaques d'éternit laissées naturelles, donnait un ton gris clair du plus heureux effet. Sur chacune des façades latérales, une planisphère, très décorative, nous rappelait les conquêtes des célèbres explorateurs hollandais.
L'élément architectural apporté par la tour et son phare était vraiment original dans sa simplicité. Le balcon traçait une belle ligne horizontale sous les baies de l'étage. Les grandes vitrines du rez-de-chaussée permettaient une exposition extérieure. L'aménagement de l'intérieur était merveilleusement compris. Tout était exposé avec méthode et clarté. La grande verrière de la façade postérieure était entièrement couverte de photos transparentes nous montrant les différentes phases de l'asséchement du sol hollandais au cours des siècles. C'était de la décoration de grande classe.
LES PALAIS BELGES DE LA RIVE GAUCHE
Le Grand Palais des Fêtes
(architecte: M. Jean Moutschen).
On sait que la Ville de Liège est intervenue dans les frais de construction du Grand Palais des Fêtes de l'Exposition dont la propriété devait lui revenir ensuite. C'était l'occasion de doter la Cité d'un palais de dimensions très vastes permettant l'organisation de foires commerciales, congrès, réunions sportives, agricoles et autres.
C'est un hall immense de 90 mètres de longueur sur 40 de largeur et 20 mètres de hauteur, entouré des services nécessaires à son exploitation. Une vaste entrée, où se déploie l'escalier de la galerie, précède le corps de bâtiment principal. Cette galerie, d'une portée de 42 mètres, pouvant contenir 850 personnes, est une réalisation technique des plus hardies. La composition du plan de distribution des locaux est très bien conçue.
D'une architecture très sobre, tendant à faire valoir l'imposant volume du grand hall, le palais marque parfaitement sa destination. Les hauts pilastres interrompant la nudité des façades latérales, rappellent la puissance de l'ossature portante. On pourrait peut-être regretter l'absence de vides dont l'élégance serait venue agrémenter cette architecture, même l'effet du revêtement en terre cuite - un peu trop envahissant sur une surface aussi vaste - y aurait gagné. L'entrée principale, de dimensions aisées, semble cependant trop écrasée par le bas-relief qui la surplombe. Ce dernier est l'oeuvre du sculpteur Wansart. D'une facture très nette, bien moderne, il a une très grande valeur sculpturale. Il représente la ville de Liège, les Arts et les Sciences. La façade postérieure est coupée par un « Dionysos » dû au sculpteur Adelin Salle.
Le Palais du Commissariat Général
(architecte : M. G. Dedoyard).
Sitôt l'entrée d'honneur franchie, à droite se trouvait le Palais du Commissariat Général.
Il était destiné à recevoir les hôtes d'honneur de l'Exposition. On voulut également en faire un palais des arts décoratifs liégeois. Nous avons tâché de composer une architecture répondant à cette destination et de créer un cadre digne des fastueuses réceptions que le Commissaire général était appelé à y donner. C'est la raison du choix des matériaux riches des façades et de la décoration luxueuse intérieure.
Grâce à la générosité du baron de Launoit, plusieurs artistes de chez nous eurent l'occasion de donner la mesure de leur talent. Ce fut une révélation pour beaucoup.
La grande fresque du hall d'entrée était due au peintre A. Dupagne. Haute en couleurs, elle évoquait le pays industriel des bords de la Meuse et des types d'ouvriers métallurgistes. Un groupe allégorique couronnait l'entrée du hall d'honneur.
Les hautes baies de la rotonde de ce hall étaient décorées de merveilleux vitraux modernes dessinés par un jeune artiste au talent prometteur, J. de Géradon. Ils étaient composés avec art et traités avec originalité dans des thèmes bien choisis: l'eau et la mythologie, l'eau dans la nature, la poésie de l'eau, l'eau et l'industrie, l'eau et le commerce, l'eau et le sport et une interprétation du Canal Albert.
Dans le salon de musique, un grand panneau peint par l'excellent artiste R. Crommelynck, décorait le fond. Il était exécuté avec beaucoup de finesse, les tons étaient précieux. La facture rappelait celle des grands maîtres de la Renaissance italienne. C'était une oeuvre très belle, nous montrant Neptune parcourant les mers, traîné par un quadrige, tandis qu'au fond des algues marines, des anémones de mer, des coquillages aux merveilleuses couleurs entouraient de gracieuses ondines.
Le même artiste avait décoré le tympan acoustique de trois figures très richement traitées, représentant Sainte-Cécile, Orphée et Sapho. Une oeuvre du sculpteur Wolfers « Diane Chasseresse », élégamment traitée en laque, ornait le salon de musique.
La décoration picturale de la salle à manger avait été confiée à l'artiste très sensible qu'est Ed. Scauflaire. Dans le fond, une immense peinture sur verre, traitée dans une facture bien personnelle, nous faisait admirer un ensemble d'une belle envolée aux chatoyantes couleurs, dessiné avec un sens décoratif intense. Au-dessus de la grande cheminée, simulant une tapisserie, un dessin plein de verve nous présentait l'arrivée de la mer, à Liège. C'était un pastel de 9 mètres sur 5 mètres exécuté à même le mur. Cette composition, qui fit les délices des visiteurs, nous a montré que le peintre avait autant d'esprit que de talent.
Les doubles portes de la salle à manger étaient rehaussées de dinanderies exécutées avec art par le spécialiste Maudoux. La ville de Dinant avait accordé un subside pour l'exécution de cette oeuvre. Une « Jeune Wallonie » pleine de distinction, oeuvre du talentueux Victor Demanet, apportait l'élément sculptural désirable. Deux fresques, très bien dessinées, décoraient les murs du bureau du Commissaire général. Elles étaient dues aux jeunes artistes Mlle Decock et M. Saive. Le sculpteur Xhrouet avait modelé les élégantes statues bordant le miroir d'eau.
Le Palais des Beaux-Arts
(architecte : M. Paul Etienne).
Ce fut une idée, certes originale, d'organiser une exposition où se trouveraient réunies toutes les oeuvres dont le titre ou la conception s'inspirent de l'Eau.
Le palais destiné à recevoir ces merveilles de l'Art ancien fut d'une adaptation parfaite. Des salles spacieuses et bien distribuées permettaient l'examen aisé des oeuvres exposées. Un éclairage tamisé mettait en valeur chaque tableau présenté. D'une architecture classique de grande distinction, le palais présentait vers l'esplanade ses façades d'une éclatante blancheur, à l'angle desquelles venait s'ancrer l'élégant péristyle marquant l'entrée principale. Des éléments décoratifs très discrets, habilement répartis, provoquaient un jeu d'ombres sur la nudité des façades.
Le Palais des Artistes Contemporains
(conçu par le Service d'architecture de l'Exposition).
Faisant suite au Grand Palais des Fêtes, le Palais des Artistes Contemporains ou de l'Art vivant déployait sa modeste mais charmante façade. Il était d'une blancheur éclatante et marquait par la simplicité de ses lignes architecturales. De minces colonnettes formaient un péristyle d'entrée d'une rare élégance.
Le Palais du Tourisme
(architectes MM. A. Lecomte et Frère Ladislas, professeurs à l'Ecole Saint-Luc, Thonon et Marneffe).
Ce palais bénéficia d'un emplacement privilégié. Ses façades se dressaient à l'angle de l'esplanade d'honneur et de la chaussée bordant la Meuse. C'était une combinaison originale de volumes et de motifs architecturaux auxquels on a pu peut-être reprocher une trop grande variation.
La partie la plus marquante était la rotonde du restaurant dont la courbe gracieuse s'avançait vers le fleuve. De cet endroit, le consommateur jouissait d'une vue splendide sur l'Exposition. Il est à regretter que le « signal » - idée ingénieuse - ait un peu alourdi cet ensemble.
Le plan de distribution permettait une visite agréable et aisée du palais. Dès son entrée, le visiteur était conduit dans le grand hall. Après avoir parcouru les différents stands du rez-de-chaussée, il était amené insensiblement, par des rampes en pente douce, à l'étage où des sections intéressantes se trouvaient réunies.
Beaucoup d'artistes collaborèrent à la décoration de ce palais. L'entrée, en forme d'hémicycle, était égayée par une fresque charmante due au jeune peintre Saive. Les dioramas, les tableaux, les cartes illustrées du rez-de-chaussée furent exécutés par plusieurs de nos bons peintres: Ed. Scauflaire, E. Fabry, L. Janssens, L. Hock, Rets, Serveld, M. Jaspar, M. Defize, Morsa, P. Daxhelet, S. Hanssen, Lhomme, de Lince, Jamsin, Blancke, P. Michiels, F. Vetcour et Julemont.
A l'étage, une galerie très originalement agencée, nous montrait, du pont d'un paquebot, un panorama de la côte belge exécuté avec talent, dans une facture decorative bien moderne, par trois jeunes artistes Claude Lyr, Jean Panzy et Paul Frognez. Nous devons encore citer les noms de Baest, Delbaere, Ghobert.
Le Palais des Universités
(architectes : MM. Paul Fitschy, Klutz et Tibeaux).
Ce très beau palais fut, sans conteste, une excellente étude d'architecture fonctionnelle. L'ensemble des volumes reflétait fidèlement le plan inspiré uniquement de la nécessité d'une mise en valeur parfaite des objets exposés et surtout, de l'obligation d'amener le visiteur à parcourir tous les stands, sans fatigue. Le parcours était tracé avec beaucoup d'ingéniosité. Le visiteur était directement amené à l'étage le plus élevé par une rampe en pente douce et, par un escalier facile, il descendait aux niveaux inférieurs après avoir été conduit à travers tous les stands.
D'une architecture très moderne, aux pleins et aux vides bien équilibrés, le Palais des Universités était une des meilleures applications de l'ossature métallique standard. Cette charpente devenait un des éléments principaux de la composition des façades. La verrière de droite, d'une belle élégance, laissait entrevoir les passerelles intérieures. Il nous fallut néanmoins regretter que la rampe d'accès fut moins une réalisation architecturale qu'un échafaudage. D'autre part, nous eussions préféré un auvent plus léger.
Le Beffroi National du Travail
(architecte M. J. Plumier).
Il devait s'ériger au delà du Mémorial au Roi Albert et servir d'écran aux installations du port. L'implantation à peine terminée, certaines circonstances déterminèrent un changement de programme. Le corps du bâtiment principal fut supprimé et l'on chercha un emplacement pour ce qui restait, un beffroi gigantesque, de 50 mètres de haut. On finit par le construire tout contre le Palais des Universités qu'il écrasa de sa masse imposante. Sur ce terrain étriqué, l'architecte fit l'impossible pour y placer les locaux indispensables devant abriter notamment la participation du Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale.
Par un système de terrasses et d'escaliers très bien étudiés, il parvint à souder son palais à la chaussée principale. L'architecture était audacieuse et puissante. La grande verrière, construite à redans, s'étageant sur les ailes latérales, s'imposait aux regards. Elle était sertie d'un élégant cordon. Il nous a paru cependant que les angles de la tour eussent pu descendre en masse pleine jusqu'au niveau du sol.
L'entrée principale, inscrite dans la verrière, avec sa porte en fer forgé, était de belle composition. Un groupe sculptural la précédait. Il était dû au ciseau de G. Petit et représentait un ouvrier et un intellectuel fraternellement unis dans le travail. Citons également une oeuvre du peintre Scauflaire décorant la rotonde d'honneur.
La Ville d'Anvers, terminus du Canal Albert, avait tenu à être dignement représentée. Son pavillon était important.
Conçu par l'architecte de la ville, M. Van Averbeke, il présentait des lignes architecturales toutes de sobriété. Un péristyle très classique protégeait l'entrée. Une série de baies fort bien traitées, construites en avant-corps, se distinguaient par leurs lignes modernes. Un bas-relief de qualité, représentant les armes d'Anvers, décorait discrètement la façade principale. C'était un des pavillons le mieux étudiés de l'Exposition.
La Ville d'Ostende avait, elle aussi, son pavillon. Quoique modeste, il était traité avec beaucoup d'originalité par l'architecte Van Coillie. Un bas-relief polychromé et le grand pavois surmontant le pavillon, attiraient l'attention.
La Ville de Gand avait construit son pavillon aux confins de la section nord, rive gauche. La composition était très moderne, bien équilibrée. Les baies traçaient une longue ligne horizontale à travers les façades. Le ton foncé de leurs boiseries tranchait nettement sur le crépi jaune clair.
Le Pavillon des Grottes de Han et de Rochefort, tout contre le Palais du Tourisme, attirait le regard du visiteur par de belles affiches mettant en valeur les merveilles de ces oeuvres de la nature.
Du côté sud, après avoir franchi l'entrée « Astrid », le Pavillon du Tourisme itinérant était le premier qui s'offrait aux regards. Il était édifié en bordure de la chaussée, mais une partie importante de l'étage surplombait toute la largeur de celle-ci jusqu'à la berge du fleuve.
Cette partie, en forme de rotonde, venait s'accrocher à un haut pylône s'amincissant progressivement vers le haut, pour se terminer par une hampe à drapeau. De longs vitrages, bien proportionnés, barraient horizontalement les façades. Celles-ci, toutes blanches, étaient rehaussées de dessins polychromés, représentant les différentes contrées touristiques européennes. L'architecture était très simple, mais très élégante et bien dans la note des grandes expositions modernes.
Sur la rive gauche, on trouvait encore d'autres pavillons particuliers édifiés par différents groupements et sociétés privés qui avaient tenu à être dignement représentés à l'Exposition. Tous étaient traités avec beaucoup de goût et avec le souci de venir parfaire l'ensemble.
Citons : le Pavillon des Ouvres Chrétiennes composé par l'architecte P. Maes, le Pavillon du Journal « Le Soir » de l'architecte P. Bonduelle, le Pavillon des Marbritiers construit entièrement en marbrite, le Pavillon « Persil » et, enfin, dans la partie nord, l'important Pavillon de la Collectivité Cimentière Belge, vraiment très réussi.
LES PALAIS BELGES DE LA RIVE DROITE
Les Palais du Génie Civil, de la Mer et de la Navigation Intérieure
(architectes MM. Bage père et fils, Brahy et Martin).
Construits dans l'axe de l'entrée principale et de celle de Bressoux, ces palais étaient les plus en vue de l'Exposition. Ils avaient un développement de façade de 270 mètres et plus de 5.000 m2 de superficie utile. Ils auraient dû être, par leurs proportions et leur emplacement, les bâtiments les plus marquants. Il n'en fut malheureusement rien, mais ajoutons, en toute justice, que les architectes ne peuvent en être rendus responsables. Ils avaient présenté à la Commission Consultative d'Architecture des projets fort bien étudiés. C'est la nécessité de limiter les dépenses qui mit les auteurs du projet en demeure d'en simplifier l'exécution. Par la suite, on essaya de corriger la trop grande nudité des façades par l'application de motifs décoratifs, mais ce fut sans succès. Heureusement, le bon ensemble architectural formé par la tribune centrale et ses grands escaliers, par les gradins fleuris et la galerie supérieure, vint unir quelque peu les trois blocs. Une sculpture « La Déesse de l'Eau », création de Puvrez, rehaussait la façade donnant sur l'entrée de Bressoux.
La décoration intérieure fut digne de l'importance de ces palais. Des vélums aux formes variées, aux tons dorés, bleutés ou blancs, masquaient la couverture d'ondulés « Eternit ». Des fresques de qualité exécutées par le peintre Laforêt, pour le Palais de la Navigation Intérieure, par M. Van der Borght et MlIe Jasinski, pour celui du Génie Civil, et par Gérardy, pour celui de la Mer, décoraient les parois, rappelant l'objet de l'exposition. L'intérieur avait grande allure.
Le Palais des Constructions Navales
(architectes : MM. Dome et Schoenmaekers).
Construit le long du dépôt de charbon de la Centrale électrique, il le masquait habilement.
Il y avait beaucoup d'élégance et de qualités architecturales dans cet ensemble pourtant traité avec simplicité. La grande verrière en saillie barrant horizontalement les façades, avec sa galerie en porte à faux, rappelait parfaitement le pont supérieur d'un paquebot moderne. Les hublots et le mât, avec son grand pavois, venaient renforcer cette impression. A l'intérieur, un promenoir, le long de la verrière, permettait au visiteur de jouir d'une vue splendide sur la Meuse et la grande esplanade. Une frise, composée d'après la tapisserie de Bayeux, due aux pinceaux de Bouillon et de L. Hock, rehaussait la décoration.
Le Palais n° 23 - Section Internationale
(architectes : MM. Lobet, père et fils).
Un coup d'oeil sur le plan d'ensemble et l'on comprenait l'importance que prenait l'emplacement de ce palais. Il formait fond à la grande allée et au jardin d'eau et masquait le vilain dépôt de charbon de l'Usine électrique. Il remplit parfaitement son rôle. Nous eussions cependant préféré trouver, en place d'une composition trop classique, une architecture nettement moderne. Certes, il ne manquait pas d'allure, ni de distinction. De plus, il était fort bien proportionné et, dans ses détails, soigneusement étudié. Malheureusement, il rappelait un peu trop les expositions passées.
Le Palais n° 21, dit « de la Défense Nationale »
(architectes MM. Moreau, père et fils, Nondonfaz et Schuts).
Cet édifice se rattachait à l'autre palais de la section internationale (le n° 22). Tous deux, des mêmes auteurs, encadraient la porte de Bressoux.
Architecture bien proportionnée, très simple, commandée par l'élément principal: la grande verrière. Celle-ci prenait la presque totalité de la hauteur du palais. Elle se développait, d'une seule venue, à travers toute la façade principale et sur une partie de chacune des façades latérales. Nous eussions aimé voir l'ossature principale de ce grand vitrage dénoncé par des éléments architecturaux.
Les entrées, très soignées, revêtues de marbrite noir, étaient bien étudiées. Un grand mât, maintenu par les griffes d'un lion dû au sculpteur lankelevice, servait de « signal » au palais.
Les Palais n° 17 - 18 - 19 - 20 dits « de la Belgique»
(architectes MM. E. Montrieux, Rousch, Selerin et Snyers).
Ces quatre palais étaient construits le long du jardin d'eau. Ils formaient un des ensembles les plus réussis de l'Exposition. Quoique traitée avec simplicité, la composition architecturale décelait beaucoup de recherche dans l'équilibre des masses, dans la bonne distribution des pleins et des vides. Les matériaux de revêtement des façades furent judicieusement choisis. Les idées originales ne manquaient pas, tels ces grands auvents surplombant les toitures, supportés par d'élégantes poutrelles Grey dont la nudité soulignait la hardiesse de la composition. Citons également ce graphique du commerce belge, courant à travers les grandes verrières, lequel, par son seul tracé, suffisait à faire vivre celles-ci. Les vitrages, composés de verres « Thermolux », avaient leur ossature principale franchement accusée, ce qui rompait la monotonie de cet immense quadrillage. Les entrées, en forme d'avant-corps ou de rotonde, encadrées de hauts pilastres, étaient rehaussées de bas-reliefs, oeuvres des sculpteurs Van Neste et Wybaux. Il nous parut que, pour la rotonde, une fresque décorative eût été mieux à sa place que les trois figures un peu perdues sur cette grande surface.
Le pavillon de l'Alimentation (n° 17) se trouvant dans un alignement différent des autres, était habilement relié à ceux-ci par un motif architectural formant charnière. C'était une mince tour métallique de 30 mètres de hauteur, sectionnée tous les mètres par des plateaux masquant les projecteurs. Une hampe terminait ce motif. La base était encerclée par une passerelle donnant accès aux galeries intérieures des palais. Ceux-ci, d'une unité parfaite, avaient grande allure et marquaient une évolution certaine dans l'architecture d'exposition.
Le Palais des Industries Lourdes (n° 34)
(architecte M. I. Falise).
Edifié derrière le Lido, il terminait, de sa masse imposante, la série des palais de la grande allée.
Architecture fonctionnelle, commandée par un emploi rationnel de la charpente standard. Revêtement en matériaux « secs » (éternit ondulé), système adopté en général, à l'Exposition, pour permettre une construction rapide et une récupération certaine après le démontage. Composition de volumes rectilignes puissants, répondant bien à la destination du palais.
L'entrée, bien distribuée, était surplombée d'un auvent en tôle d'aluminium très original. Il est regrettable que sa forme, un peu trop relevée, soit venue alourdir les proportions des grandes baies. Le grand titre, composé de lettres métalliques très bien étudiées suffisait, à lui seul, comme élément décoratif de la façade principale.
Les Palais de la Pêche et des Sports
(architectes MM. Faniel, Jacquet, Foidart et Moineau).
Architecture modernisée, aux proportions très classiques, cet ensemble se distinguait par l'emploi de l'angle arrondi et de baies toutes en profondeur, produisant des jeux d'ombre contrastant très bien avec la teinte claire des façades. Celles-ci étaient rehaussées de peintures décoratives très discrètes, mais cependant suffisantes pour apporter la tache de couleur indispensable.
La colonnade de la façade vers la Meuse avait grande allure. Relié aux palais par un élégant embarcadère avec vestiaires et utilités sportives, un restaurant traité en rotonde composée de grandes verrières entre colonnes complétait cet ensemble de valeur.
Le Palais du Congo Belge
(architectes: MM. Lacoste et Devignée).
Composé d'un grand hall d'honneur au centre de deux longues ailes réservées aux différentes sections, le Palais du Congo Belge déployait sa façade ajourée en bordure de la Meuse. Dans l'axe, en plein dans le fleuve, un gigantesque « totem » d'une heureuse fantaisie, le signalait. Tous les détails d'architecture, les motifs décoratifs, s'inspiraient nettement de l'art indigène. Ce qui caractérisait le plus cette construction, c'était l'originalité de son polychromage: le rouge anglais des piliers s'unissait fort bien aux tons « drapeau belge » des boiseries de la façade principale. L'autre façade était rehaussée par un ton bleu très riche, parsemé d'étoiles d'or, insigne du drapeau congolais. Le « totem » avec ses masques aux couleurs chaudes, parachevait l'ambiance exotique de cette heureuse réalisation.
La Ville de Namur avait fait édifier son pavillon sur la même rive entre les palais des Industries Lourdes et du Grand-Duché de Luxembourg. Ce pavillon se distinguait par son ossature de bois laissée complètement apparente, tous les intervalles étant vitrés.
Spa avait un pavillon construit au bord de la pièce d'eau du Lido. C'était un hail en forme de rotonde traité avec beaucoup d'élégance et de ligne très classique. Il était l'oeuvre des (architectes A. R. Paes et Y. Dethier).
Au centre de la serpentine du jardin d'eau, au bord de la grande allée, le Pavillon de Chaudfontaine (architecte M. Stynen) rehaussait celle-ci de son architecture moderne à tendance publicitaire. Composé de pans de mur savamment agencés, traité avec beaucoup de recherche, il formait un ensemble, peut-être modeste, mais de réelle valeur. C'était un bel exemple d'architecture d'exposition.
D'autres pavillons privés avaient encore trouvé place sur la rive droite. Celui de l'Association Belgique-Canada était situé au bord du fleuve, près de la Cité Lacustre. C'était un chalet de bois, construit tout en rondins, suivant le genre d'habitations édifiées dans les contrées forestières du Canada. Il était plein de pittoresque.
On pourrait citer également la Maison de la Presse et la Station radiophonique, le pavillon des Sociétés Hamon et Sobelco et, enfin, les Galeries marchandes qui groupaient tous les petits débits de boissons, les boutiques et « casse-croûte », évitant ainsi de tomber dans l'erreur commise à certaines expositions où tous les débits, de formes le plus souvent inesthétiques, venaient encombrer les allées.
L'ART STATUAIRE A L'EXPOSITION